Crise sanitaire. Agadir pourrait perdre 70.400 emplois
En cas de non assistance à l’économie locale, l’équivalent de 70.400 emplois pourrait être perdus durant 12 mois, estime une étude réalisée par le Secrétariat provincial du Parti de l’Istiqlal d’Agadir Ida-Outanane au sujet de la relance économique.
La crise du Covid-19 peut infliger un coup dur à l’emploi au niveau de la préfecture d’Agadir Ida Outanane, l’un des principaux bassins d’emploi au niveau de la Région Souss-Massa. En cas de non assistance à l’économie locale, l’équivalent de 70.400 emplois pourraient être perdus durant 12 mois, estime une étude réalisée par le Secrétariat provincial du Parti de l’Istiqlal d’Agadir Ida-Outanane au sujet de la relance économique. Selon le rapport, les incidences projetées à la base du modèle estimatif sans intervention dégage une tendance vers une baisse de la moitié de l’activité des entreprises et indépendants. «Durant cette période d’urgence sanitaire, il apparait que près des deux tiers de l’appareil productif est en arrêt d’activité. Les branches économiques les plus touchées par ordre d’importance sont le tourisme à 95%. Il est suivi par l’artisanat et métiers en plus de l’économie informelle à hauteur de 90% alors que les secteurs du transport et BTP ont été affectés à 85 et 75%», explique Jamal Diwany, coordinateur régional de l’Alliance des économistes istiqlaliens. Selon l’étude, les répercussions de ce premier scénario sans intervention est synonyme d’un impact estimé à 48%, soit une baisse d’emploi de 70.400. Par contre, «avec un scénario d’intervention, l’impact est évalué à 23% durant 12 mois, soit une baisse d’emplois égale à 33.100 postes au lieu de 70.400», précise Abdellatif Noureddine, coordinateur régional de l’alliance des professeurs universitaires. Au total, les projections avec application des propositions d’intervention font ressortir des incidences estimées à 65% au cours de la période de l’urgence sanitaire contre 48% et 23% respectivement pour les deux scénarios de non-assistance et assistance à l’appareil productif au niveau préfectoral.
44 mesures pour atténuer la crise
Afin d’atténuer l’impact du Covid-19 sur l’activité économique au niveau de la préfecture d’Agadir Ida Outanane, l’étude a préconisé 44 mesures opérationnelles à décliner par les pouvoirs publics et le tissu économique privé en faveur des principaux secteurs d’activités pour un budget estimé à 1 MMDH. Étant donné que l’industrie touristique est la plus touchée, 15 mesures d’accompagnement ont été proposées pour ce secteur d’activité avec un budget de 500 MDH. Pour les Pouvoirs publics, notamment les ministères et collectivités territoriales, il s’agit de la mise en place d’un fonds de soutien à l’industrie touristique d’Agadir pour la sauvegarde des emplois en cette période de crise en plus du rallongement et de l’accélération de la mise en œuvre du programme de soutien à la rénovation initié par le Conseil régional. À cela s’ajoute le lancement d’un fonds spécial dédié aux coopératives de l’artisanat pour le maintien de leurs activités et la création d’un fonds de soutien pour la promotion des produits de terroir qui ont grand impact sur les activités génératrices de revenus dans le monde rural. Outre les exonérations des charges sociales et fiscales et la réduction des taxes locales durant 12 mois, l’étude propose du côté du secteur privé de préparer une offre sur mesure pour le tourisme national durant la période estivale et le lancement d’un vaste chantier de formation et de mise à niveau des compétences pour le personnel maintenu sur une période de 6 mois. L’étude propose aussi, entre autres, de recourir à Daman Oxygen pour les besoins de trésorerie, surseoir à la distribution des dividendes et la possibilité de recours au lease-back pour les propriétaires des murs comme levier de financement de la trésorerie et la mise en place d’un programme généralisé à toute la chaîne de valeur de digitalisation des process dans le cadre d’un projet en partenariat avec l’université, l’OFPPT et les opérateurs. Pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, 13 mesures d’accompagnement pour un budget de 100 MDH ont été proposées tandis que 9 autres mesures d’accompagnement avec un budget de 200 MDH ont été dédiées au secteur de l’industrie agro et halio-alimentaire en plus de 7 mesures d’accompagnement à hauteur de 200 MDH pour l’économie sociale et solidaire.