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Crédit Agricole du Maroc : l’ouverture du capital avance bien

C’est un nouveau cap  de croissance pour Crédit Agricole du Maroc.  Dans le rapport du ministère des finances sur les EEP,  il est annoncé la consolidation du modèle du groupe bancaire et la préparation  de l’ouverture de son capital au secteur privé.

«Les concertations sont en cours avec l’État, dans le cadre de la réforme sur le secteur public, pour consolider davantage le modèle de Crédit Agricole du Maroc (CAM) et préparer l’ouverture du capital au secteur privé», c’est ce qu’affirme le ministère des Finances dans son rapport officiel sur les Établissements et entreprises publics (EEP) annexé au projet de loi de Finances 2022. Les dés sont jetés et la concrétisation du pôle financier de l’État est donc entamée. Le groupe bancaire Crédit Agricole du Maroc devrait donc accueillir dans son tour de table des investisseurs privés. En tout cas, à date d’aujourd’hui, les contours de cette privatisation ne sont pas encore dévoilés, mais nous savons, d’après le rapport sur les EEP, que pour relancer son programme de privatisation, entamée en 2019, l’État envisage de «programmer en 2022 la cession, en plus des participations de l’État dans les entités déjà inscrites sur la liste des privatisables, d’autres sociétés à inscrire sur ladite liste ainsi que la cession des participations minoritaires non stratégiques directes de l’État», peut-on ainsi lire dans le document officiel. De plus, les estimations des recettes pour le Budget général de l’État, en 2022, s’élèvent à 8 MMDH, dont 3 MMDH pour les cessions d’actifs et 5 MMDH pour les opérations de privatisation.

Une banque solide
En tout cas, le rapport retrace une année 2020 résiliente pour le groupe CAM, car malgré la crise sanitaire, la banque a enregistré une bonne dynamique commerciale. D’ailleurs, 2020 a été marquée par le lancement de nouveaux projets, notamment, le déploiement d’une offre spécifique et d’accompagnement à la TPE rurale durant tout le cycle de développement, et ce, dans le cadre du programme Al Moustatmir Al Qaraoui. Ceci en plus du lancement de services digitaux et le déploiement d’un réseau rural de 100 agences mobiles. De plus, CAM a enregistré, en 2020, un PNB de 4,08 MMDH contre 4,07 MMDH en 2019, soit une hausse de 0,2%, assurant ainsi un ratio de solvabilité de 13,8% et un ratio Tier one de 9,5%. Plus encore, CAM enregistre une progression de 11% de ses crédits à la clientèle en affichant un encours de 96,3 MMDH à fin juin 2021. Le rapport explique, par ailleurs, que le plan stratégique «CAP 2023» vise la consolidation de la position de la banque dans le secteur de l’agriculture, de l’agro-industrie et le monde rural et sur les marchés à forte valeur ajoutée. Dans ce sens, les projections 2021-2023 font ressortir un PNB de 4,123 MMDH pour l’année 2021, il atteindrait 4,368 MMDH en 2022 et 4,638 MMDH en 2023. Les prévisions du résultat net s’établissent, respectivement, à 435 MDH, 522 MDH et 625 MDH.

Un pôle financier public
Par ailleurs, notons que la création d’un pôle financier public fait partie des projets de l’État. Ce dernier regrouperait Crédit Agricole Maroc, CIH Bank, Al Barid Bank et CDG Capital au sein d’une même holding qui serait en cours de préparation, dont l’objectif est d’harmoniser et de cibler l’intervention de l’État et contribuer de manière plus importante au financement des activités économiques. Ce regroupement permettrait aussi d’exploiter les complémentarités, de créer des synergies entre les différentes banques publiques et de favoriser le développement d’offres innovantes dans le secteur bancaire national. Crédit Agricole du Maroc devrait donc apporter son expertise dans le financement du monde agricole, CIH Bank dans l’immobilier et Al Barid Bank dans le low income banking, alors que CDG Capital apporterait son expertise dans la banque de financement et d’investissement.

Le capital d’Al Barid Bank sera transféré à l’État

Dans le rapport sur les EEP accompagnant le projet de loi de Finances 2022, l’Exécutif rappelle que «la décision est prise par l’État actionnaire, en février 2021, de procéder à une restructuration capitalistique par le transfert à l’État du capital d’Al Barid Bank». Ainsi l’on peut dire que le transfert de la filiale de Barid Al Maghrib pourrait lui aussi intervenir prochainement. Cette opération conforterait plus la volonté de l’État de créer un pôle financier. En tout cas, le rapport liste les objectifs ABB et qui résident dans l’amélioration de la qualité et la rationalisation du coût des services financiers ; la captation de 1% du marché des TPE et professionnels ; et l’atteinte de 2,5% de part de marché sur le segment MRE. Par ailleurs, l’État compte aussi une restructuration de fond de Barid Al Maghrib. Dans le rapport des EEP, il est expliqué que Barid Al Maghrib est appelé à «revoir son repositionnement sur les segments en croissance (le colis, la poste digitale…) et de rationaliser son portefeuille, ainsi que d’optimiser ses coûts opérationnels».

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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