Éco-Business

Conjoncture : Les ménages sauvent la mise

Elle a augmenté de 5% au lieu de 2,2% une année auparavant. Celle des administrations publiques a accusé, par contre, une baisse de 1,9% contre une hausse de 0,7%. La baisse des nuitées en tourisme a été compensée par une hausse de 6,6% des recettes voyages.

2015 , année bénie par le ciel, a été bouclée en apothéose. C’est ce qui ressort, en tout cas, de la revue de la conjoncture économique, monétaire et financière de Bank Al-Maghrib, qui vient d’être rendue publique. L’on y apprend qu’au quatrième trimestre de l’année écoulée, la croissance nationale s’est établie à 5,2% contre 2,2% un an auparavant, déclinée en une progression de 13,5% de la valeur ajoutée agricole et de 4,2% du PIB non agricole. L’on remarque ainsi que la pluie reste aujourd’hui encore un facteur de première main dans la croissance. Le Wali de BAM, Abdellatif Jouahri, a fait clairement le lien en conférence de presse, lorsqu’il a annoncé un taux de croissance dérisoire pour 2016 après une année 2015 qualifiée de faste. Malgré tous les plans sectoriels et la volonté d’inverser la courbe économique du pays, la pluviométrie reste le premier indicateur à prendre au sérieux.

N’empêche, selon BAM, qu’en termes de demande, la consommation finale des ménages a augmenté de 5% au lieu de 2,6% une année auparavant. Celle des administrations publiques a accusé une baisse de 1,9% contre une hausse de 0,7% et l’investissement s’est amélioré de 6,7% contre un repli de 1,6%. Quant aux échanges extérieurs, les exportations se sont accrues de 7,8% au lieu de 1,7% et les importations ont augmenté de 4,8% au lieu d’un repli de 0,9% à la même période une année auparavant. Si l’on sait, par ailleurs, que la production céréalière de l’actuelle campagne a chuté de 70% par rapport à la campagne précédente, il y a toujours lieu d’espérer car grâce aux pluies de février et mars, les productions devraient progresser de 15% pour l’arboriculture fruitière, de 5% pour les cultures oléagineuses, de 4,5% pour les cultures maraîchères et de 4% pour la filière de l’élevage. Les légumineuses d’automne devraient connaître un repli de 50%.

Concernant l’activité de la pêche côtière et artisanale, les débarquements ont enregistré à fin avril une hausse de 45,4% en volume et de 17,8% en valeur à 2,1 MMDH. Au mois de mars, l’industrie a enregistré une hausse d’un mois à l’autre de la production parallèlement à une progression du taux d’utilisation des capacités de production de 62% à 63% d’un mois à l’autre. De même pour le BTP, l’activité a été caractérisée à fin mars par une croissance, en glissement annuel, des ventes de ciment de 5,9% au lieu de 0,6% un an auparavant. Reflétant la situation du secteur, l’encours des crédits immobiliers a connu pour sa part une légère augmentation de 0,7% au lieu de 3,2%. C’est le résultat d’un accroissement de 5,8% après 5,6% pour les crédits à l’habitat et d’une baisse de 12% après celle de 3,8% pour ceux accordés aux promoteurs immobiliers. Ce n’est certes pas encore le désamour entre les banques et les promoteurs, mais la tendance est naturelle après un boom de 6 ans.

Autre impact de la baisse de la pluie, le recours aux importations d’électricité a marqué une importante hausse de 15,9% au lieu d’un repli de 23% un an auparavant. En effet, la contraction de l’hydraulique a été de 34,7% à fin mars. Bonne performance par contre des phosphates. La production s’est accrue, en glissement annuel, de 10,2% à fin mars, pour s’établir à près de 5,9 millions de tonnes, contre un recul de 12,3% à la même période de l’année dernière. Pour ce qui est du tourisme, la baisse des arrivées à 1,5% contre 0,8% un an auparavant marque le ton.

Elle reflète un recul de 4,7% après celui de 6,8% des touristes étrangers et un ralentissement du rythme de progression de l’effectif des MRE de 8,8% à 2,6%. En parallèle, les nuitées recensées dans les établissements touristiques classés ont accusé une diminution de 1,2% après celle de 7,9%, ramenant ainsi le taux d’occupation de 36% à 34%. En revanche, les recettes voyages ont connu une augmentation à fin mars de 6,6% contre une baisse de 7,3% à la même période un an auparavant. Concernant, enfin, les télécommunications, le parc mobile s’est replié pour le deuxième trimestre consécutif avec un recul de 3% au premier trimestre 2016 après 2,3% un trimestre auparavant. Quant au fixe, il poursuit sa tendance baissière, constatée depuis 2011, avec une contraction de 9,2%. À l’inverse, le parc internet a augmenté de 40,3% après 45,2% un trimestre auparavant. 


 

Perte de 13.000 emplois
Sur le marché du travail, entre le premier trimestre de 2015 et le même trimestre de 2016, l’économie a accusé une perte de 13.000 postes. C’est le résultat d’une contraction de 15.000 postes dans l’agriculture et de 14.000 dans l’industrie y compris l’artisanat et d’une création de 10.000 emplois dans les services ainsi que de 6.000 postes dans le BTP. Parallèlement, le taux d’activité a enregistré une baisse sensible de 0,7 point de pourcentage à 46,3% avec un recul qui a concerné aussi bien le milieu urbain que rural. En conséquence, le taux de chômage a connu une légère hausse de 9,9% à 10% avec un accroissement de 0,3 point à 14,6% en milieu urbain et un recul de 0,2 point à 4,5% en zones rurales.

 



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