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Changement climatique : L’Association Centrale Supélec Maroc présente son livre blanc

 

Outre une décarbonation du mix énergétique, le réseau plaide pour l’exploitation des leviers de ruptures technologiques et l’émergence d’une économie du climat.

Vingt recommandations regroupées en 5 propositions. C’est ainsi que s’articule le livre blanc présenté par l’Association Centrale Supélec Alumni Maroc, mercredi dernier, pour la protection de l’environnement et la lutte contre l’impact du changement climatique. Le recueil qui fait suite au 5e Forum centralien Supélec, tenu les 29 et 30 mai, est le fruit d’ateliers ayant mobilisé plusieurs dizaines d’experts nationaux et internationaux autour des questions liées à la gouvernance et au financement de l’adaptation au changement climatique, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ainsi que l’économie circulaire et l’écologie urbaine.

Depuis l’ère industrielle, la température terrestre a enregistré une augmentation de 0,80°C. Augmentation qui, si rien n’est fait, devrait atteindre 4 dégré d’ici l’an 2100. «Le Maroc est situé dans une zone de grande vulnérabilité», souligne Abdelouahed Fikrat, secrétaire de l’association, «il est donc impérieux pour le pays de mettre en œuvre des politiques d’adaptation et de résilience», d’où la première proposition du livre qui se décline en 4 recommandations relatives, entre autres, au développement d’outils d’analyse des risques, aux compétences en ingénierie et à l’exécution de projets d’adaptation, à l’intégration de cette question dans les stratégies sectorielles et de développement territorial et au renforcement de la finance climat.

Cela dit, pour l’expert l’urgence appelle avant tout des actions d’atténuation par la réduction immédiate des consommations énergétiques produisant du gaz à effet de serre. À ce propos, Mustapha Metaich, président de l’Association a rappelé que les énergies renouvelables comptent seulement 20% du mix énergétique du royaume. C’est le sens de la 2e proposition du livre qui revient sur la décarbonisation du mix énergétique à travers 5 recommandations. Celles-ci préconisent notamment une poussée vers l’électrification des secteurs énergivores, une accélération de l’intégration régionale des réseaux électriques, un développement des capacités de stockage pour faciliter la gestion de l’intermittence, la remise de la bidirectionnalité des réseaux électriques, la favorisation des échanges et du partage du savoir-faire et des best practices entre le Maroc et les autres pays ainsi que le développement des compétences institutionnelles scientifiques et techniques pour l’administration et la gestion de ces réseaux. Parlant de compétences, les experts et c’est le sens de la 3e proposition, ont mis en avant les opportunités qu’offrent les leviers de rupture technologique pour créer des filières d’excellence au Maroc. L’émergence de ces nouveaux métiers devrait partir de l’adoption d’une nouvelle approche pour le management de l’énergie, la recherche de plus de mobilité électrique et la promotion et le renforcement des dispositifs d’efficacité énergétique en vue de la réduction des pertes de consommation. «De ce gisement d’opportunités devra naître une économie du climat qui sera un véritable levier d’innovation responsable et d’actions solidaires», ajoute Fikrat.

Cette vision qui est l’objet de la 4e proposition, suggère l’adaptation du cadre réglementaire et de la fiscalité pour accélérer la transition énergétique, le soutien et le renforcement des professions nouvelles dans le domaine de la maintenance technique des infrastructures et équipements verts ainsi que la promotion de filières industrielles liées à la valorisation des déchets et au recyclage. La 5e proposition plaide, pour sa part, en faveur de la création d’un comité ministériel du dévéloppement durable (CI2D), la sensibilisation des jeunes générations aux enjeux du changement climatique et de l’écologie, l’exemplarité de l’État et des collectivités locales dans cette nouvelle approche et l’utilisation de l’Initiative nationale du développement humain (INDH) comme levier incontournable pour le développement de l’écologie urbaine et de l’économie circulaire et solidaire. En vue du suivi de ces recommandations, l’association a décidé de reconduire son comité scientifique et de le transformer en comité permanant.

Pour rappel, l’Association des Centrale Supélec Maroc compte un millier de diplômés dont un grand nombre assument de hautes responsabilités dans tous les secteurs d’activités. Elle a pour vocation, outre d’apporter des services à ses adhérents, de soutenir les actions de l’école. Par ailleurs depuis 2007, l’association organise le Forum centralien devenu Forum centralien Supelec en 2015, qui réunit plus de 200 décideurs du monde des affaires et de la sphère publique pendant 2 jours autour de thématiques d’actualité telles que la mobilité durable, l’e-administration, le positionnement du Maroc en Afrique et l’énergie.


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