Centres techniques industriels : 16 nouveaux contrats de financement pour 17 MDH
La 2e édition des appels à projets pour les Centres techniques industriels (CTI) a permis de sélectionner pas moins de 16 nouveaux projets. Des contrats de financement viennent d’être signés entre le ministère et le Réseau des centres techniques industriels marocains (RECTIM) pour une enveloppe budgétaire de 17 MDH.
CETEMCO, CERIMME, CETIA ou encore CETIEV… Les Centres techniques industriels se dotent de nouveaux contrats de financement. La 2e édition d’appel à projets a permis de sélectionner 16 nouveaux contrats de financement à destination de ces centres regroupés dans le cadre du Réseau des centres techniques industriels marocains (RECTIM). Avec une enveloppe de plus de 17 MDH, ces projets visent à développer l’offre technique au profit de plus de 860 entreprises, principalement des PME.
La signature des conventions s’est déroulée jeudi dernier au sein du complexe des centres techniques industriels de Sidi Maârouf à Casablanca avec la présence du ministre de l’Industrie du commerce de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy. Les projets seront financés, en grande partie, par le Fonds d’appui aux centres techniques (FACET), mis en place pour appuyer ces structures dans leur phase de démarrage et de développement.
Les projets validés concernent tant le secteur du cuir, que celui des matériaux de construction ou encore les industries métallurgiques ou l’automobile. Le Centre des techniques et matériaux de construction (CETEMCO) se taille d’ailleurs la part du lion avec 5 contrats de financement portant sur plusieurs projets, allant de la valorisation des boues issues de l’industrie marbrière à la valorisation des déchets de démolition en passant par la standardisation du logement au Maroc.
Ce dernier projet porte d’ailleurs sur la mise en place de normes dimensionnelles pour développer au niveau national des éléments préfabriqués industriellement par les professionnels du secteur des matériaux de construction. Le CETEMCO s’intéressera, également, à la mise en place d’un pilote de monitoring en temps réel de la productivité industrielle et des paramètres de qualité dans le secteur des matériaux de construction, ainsi qu’à une étude comparative des systèmes et solutions d’isolation destinés aux murs de façade et aux toitures. Ces projets totaliseront 4,4 MDH du budget global et profiteront à près de 330 PME du secteur.
Le Centre d’études et de recherches des industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (CERIMME) n’est pas en reste. 3,5 MDH seront alloués aux projets de ce centre. Le plus important, demeure la mise en place d’une plateforme technologique de contrôle des ensembles et sous-ensembles électroniques qui monopolisera 2,2 MDH du budget et sera financé complètement par le FACET. Concrètement, il s’agit de renforcer le développement de ces composantes, notamment par la réalisation de prototypes de tous types de circuits imprimés (différentes formes, multicouches,…), par la concrétisation de cas pratiques et par la diffusion des résultats auprès des entreprises industrielles du secteur de l’électricité et de l’électronique.
L’industrie automobile profitera également de deux contrats de financement dont bénéficiera le Centre technique des industries des équipements de véhicules (CETIEV). Des projets dont a grandement besoin le secteur qui, malgré ses grandes performances sur le plan commercial, se retrouve sans grand soutien technique. «Certains essais en automobile continuent aujourd’hui à être faits à l’étranger, ce qui est anormal», regrette David Toledano, directeur du RECTIM. Le premier projet portera sur l’étude de la mise en place d’une plateforme mutualisée au profit des PME du secteur automobile. Doté d’un budget de 1,3 MDH, ce projet se destine aux sous-traitants du secteur et vise à mettre à la disposition des entreprises concernées une structure d’appui technologique permettant aux entreprises d’être plus dynamiques, de développer une expertise locale et d’intégrer plus de valeur ajoutée à la chaîne de valeur.
Le CETIEV se dotera également d’un laboratoire de contrôle dimensionnel des outillages visant à analyser les besoins des différents industriels de l’Automobile, en contrôle métrologiques des outillages. D’autres projets concerneront le secteur du cuir, du bois et de l’ameublement ou encore le caoutchouc. Parmi les plus importants, celui portant sur le développement de nouveaux procédés de tannage du cuir sans chrome ou encore la création d’une nouvelle matière à partir de la ficelle usagée en polypropylène pour le Centre technique de plasturgie et de caoutchouc (CTPC).
Moulay Hafid Elalamy
Ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique.
Nous constatons une méconnaissance générale concernant l’existence même de ces CTI et de leurs missions. Nous avons un travail considérable à fournir pour démontrer le niveau auquel sont arrivés ces centres. Cela nous a demandé beaucoup de temps pour avoir des CTI de ce niveau et il nous reste encore énormément de chemin à parcourir. Beaucoup de choses doivent être améliorées, notamment au niveau du contrôle. Nous avons un contrôle qui au lieu de nous aider, nous complique la vie. Des procédures qui constituent des obstacles pour les opérateurs et des failles qui mettent en danger la santé des citoyens. Nous avons donc décidé de faire un changement radical à ce niveau. La concurrence n’a pas été tendre avec nous durant ces dernières années. Aujourd’hui, nous constatons un reflux industriel. Le Maroc se réindustrialise. Nous constatons sur le marché mondial une redistribution des cartes et le Maroc ne pourra jouer son rôle qu’avec des CTI performants. Ces CTI ont un grand impact sur le développement de nos industries. Actuellement, ces centres techniques ne sont pas tous au même niveau et nous devons encore redoubler d’efforts. Nous suivons de très près l’activité de ces centres. Aujourd’hui la compétition est féroce, et elle le sera encore plus, et ce, dans tous les secteurs. Si nous ne travaillons pas pour contrecarrer cela, nous n’y arriverons pas. Certes, le travail qui a été fait est colossal, mais il nous faut fournir au moins autant d’efforts pour atteindre nos ambitions.