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Bourse. Le marché attractif malgré sa cherté

Analyse. Le Maroc se place parmi les pays les plus chers de la région, avec un P/E avoisinant les 20x. Il n’en demeure pas moins que la place casablancaise reste dans les radars des investisseurs étrangers grâce à un niveau de rendement très attractif.

La cherté du marché boursier marocain n’est plus à démontrer. Le PER de la place Casablancaise poursuit en effet sa hausse pour devancer celui des autres Bourses du marché frontière.

En chiffres, le PER du marché est estimé à 20,2 fois les bénéfices de l’exercice 2019 selon MSIN, et 19,8x selon BMCE Capital Research (contre 18,5 fois les bénéfices de l’exercice 2018). Face aux autres pays comparables, le Maroc se démarque par un P/E dépassant la moyenne de 15x. Selon les dernières données de BMCE Capital Research, avec un ratio de 19,8x, le Maroc se place en dernière position sur une liste de 17 marchés frontières et émergents. Une tendance qui devrait s’atténuer, selon la banque d’affaires, en 2020 E (P/E de 18,6x) mais qui reste à des niveaux de valorisation très élevés. La cherté du marché est tirée par quelques valeurs de grande capitalisation: c’est le cas particulièrement de Ciments du Maroc (26x), LafargeHolcim (25x), Marsa Maroc (25x) et Cosumar (24x), dont la pondération globale dans le Masi s’élève à 21,9% à fin décembre 2019.

Pour certains analystes, cette caractéristique est à écarter, jugeant que le P/E du Maroc se place à un niveau dit «normal». «Malgré le manque de liquidité est d’alternatives de placement, le besoin y est… C’est ce que recherchent certains investisseurs étrangers», explique cet analyste. Le Maroc peut se targuer d’être l’un des marchés les plus résistants face aux évolutions des marchés internationaux. Il témoigne en effet d’un faible risque systémique.

Suite à la hausse du marché des actions en 2019, le Maroc s’est classé 3e en Afrique en termes de performance (+7,1%), après le Kenya (+18,5%) et l’Afrique du Sud (+8,2%). À cela s’ajoute le niveau de rendement, qui reste très attractif. «Le Dividend Yield de la place devrait continuer à être intéressant en 2020, en tenant compte simplement du maintien d’une politique de distribution de dividendes au même niveau que l’année précédente. Ainsi, sous l’hypothèse de la stabilisation des taux d’intérêts au même niveau que 2019, le taux de rendement de dividendes devrait rester plus attrayant, notamment en comparaison avec les BDT des maturités longues», soulignent les analystes de MSIN en faisant le parallèle avec le marché obligataire.

Avec un D/Y de 3,8%, le Maroc figure parmi les principaux pays de la région EMEA qui se négocient avec un rendement de dividende supérieur à la moyenne des pays émergents (2,9%). Selon la banque d’investissement Renaissance Capital, le Maroc se place aux côtés de l’Arabie saoudite (4,2%), la Tunisie (4%), la Turquie (3,8%), les Émirats Arabes Unis (5,1%) et le Qatar (3,8%), et arrive à largement dépasser l’Égypte (1,9%), un des marchés similaires au marché national, en quête d’investisseurs.

Du côté de l’indice MSCI, le Maroc devrait être l’un des principaux bénéficiaires d’un remaniement du marché frontière (FM), une fois que le Koweït aura achevé sa transition vers le marché émergent (MSCI EM) en mai 2020. La place casablancaise disposerait ainsi d’une taille conséquente dans le MSCI FM, ce qui devrait le faire gagner en visibilité face à d’autres pays déjà présents sur le MSCI EM. Le Maroc représente actuellement 9,2% du MSCI FM, et devrait passer à 14,6% en mai 2020. Face à lui, l’Égypte occupe une place marginale (0,14% du MSCI EM) du marché émergent.

Tout porte donc à croire que le marché marocain disposerait des bonnes cartes pour attirer les investisseurs. Suivant ces éléments, «les investisseurs gagneraient à passer 70 fois plus de temps à observer le Maroc que le marché égyptien», préconise Charles Robertson, économiste en chef chez Renaissance Capital. Il est à noter que la banque d’affaires russe dispose d’un bureau de représentation en Égypte dédié à la région MENA.


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