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Banques : le secteur a repris sa marche en avant

Dans le rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur la supervision bancaire, les signes d’une reprise économique sont avérés. Preuve en est l’évolution du crédit bancaire et des ressources collectées auprès de la clientèle. Ce qui s’est traduit par une forte progression du résultat net consolidé des 11 banques de la place.

L’activité bancaire s’est bien tenue durant l’année 2023 en dépit du resserrement de la politique monétaire. Il se dégage du rapport annuel de la supervision bancaire au titre l’exercice 2023, édité par Bank Al-Maghrib, que le résultat net des banques s’est redressé, en comparaison avec l’exercice précédent. En effet, les statistiques indiquent que le résultat net a évolué de 20,4% pour un montant de 12,7 milliards de dirhams.

Bon cru
Un résultat essentiellement porté par une progression des ressources collectées auprès de la clientèle et la progression du crédit bancaire. En effet, les dépôts de la clientèle ont évolué de 3,4%. Par agent économique, les dépôts des particuliers ont grimpé de 3,5%. Ceux des autres agents non économiques ont augmenté de 4,6%.

Dans le même sillage, les dépôts à terme ont enregistré un recul, tandis que les comptes à vue et les comptes d’épargne ont respectivement connu des hausses de 5,8% et 2,1%. Cependant, le crédit bancaire a progressé de 4,8% tiré principalement par les crédits à l’équipement (12,8%), signe d’une reprise du tissu économique. Néanmoins, les crédits accordés par les banques aux entreprises privées ont reculé de 1,1%. Dans le même sillage, l’on constate la baisse des crédits à la promotion immobilière qui ont régressé de 4,3%. Or, pour les ménages, les crédits accordés ont évolué de 1,3%.

D’ailleurs, les crédits à l’habitat et à la consommation notent une progression de 1,3% et de 6,4%. Pour les crédits relevant des programmes de prêts garantis, la situation à fin mai 2024 indique que le crédit Oxygène a totalisé un montant décaissé de 13,7 MMDH au profit de 34.000 entreprises.

De plus, ce sont près de 32.000 entrepreneurs qui ont pu bénéficier des crédits Intelaka, pour un encours qui s’élève à 8,6 MMDH dont 17% de femmes et 17,5% des projets dans le milieu rural. Selon Nabil Badr, directeur adjoint de la supervision bancaire à BAM, les critères d’éligibilité pour ce programme ont été revus permettant ainsi de faciliter l’accès aux femmes et aux Marocains du monde. La durée du crédit a également été relevée.

Pour les crédits Relance, près de 33 000 entreprises ont eu recours à ce programme pour un montant global décaissé de 35 MMDH. Cette tendance haussière s’est étendue également à la finance participative dont l’activité s’est accrue, soutenue par le financement de l’immobilier via le programme Mourabaha.

En effet, la rentabilité des établissements participatifs s’estime à 823 MDH contre 667 MDH, un an auparavant, avec 3 MMDH de dépôts d’investissement et 9,1 MMDH de dépôts à vue. Ainsi, sur base consolidée, le résultat cumulé des 11 groupes bancaires s’est apprécié reflétant le bon comportement des activités au Maroc et à l’étranger enregistrant un résultat net en évolution de 20,8% pour 16,9 MMDH.

Le coût risque a également évolué de 21,8%, en raison de l’augmentation des crédits bancaires. Le ratio de solvabilité moyen de 15,5% reflète également la solidité du secteur bancaire. Le ratio de liquidité moyen à court terme s’est également maintenu à un niveau confortable. Pour sa part, le taux des créances en souffrance s’est stabilisé à 8,5% du portefeuille des prêts octroyés par les banques.

Relations banque-client
Au niveau de la régulation, la banque centrale a pris des mesures coercitives dont 12 disciplinaires et 4 pécuniaires concernant 6 banques et 7 sociétés de financement, pour des motifs en lien avec la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ou dans le cadre du dispositif de contrôle interne, ou de gouvernance. D’autres sanctions portent sur les relations banques-clients.

Par ailleurs, le rapport annuel fait état des initiatives entamées courant 2023. En fait, cette année a été marquée par le parachèvement, en coordination avec la Banque mondiale, d’un premier exercice d’évaluation de l’exposition des banques aux risques financiers induits par le changement climatique. Dans la même perspective, BAM a lancé une série de chantiers visant à accompagner la digitalisation des services financiers tels que l’Open Banking.

En termes d’amélioration de la relation banque-client, un volet auquel la banque centrale accorde une attention particulière, l’année 2023 a connu le lancement du comparateur des tarifs bancaires des dates de valeur et l’adoption d’une charte interbancaire en faveur des personnes en situation de handicap. Une offre de services bancaires et de paiement adaptée aux familles bénéficiaires des programmes d’aides sociales a été mise en place. Chose qui, par ailleurs, a favorisé la bancarisation et l’inclusion financière.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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