BAM. Le taux directeur maintenu à 2,25%

Alors que l’on s’attendait à une baisse du taux directeur, la banque centrale a jugé opportun de garder celui-ci inchangé.
À l’issue de sa dernière réunion trimestrielle de l’année 2018, tenue hier à Rabat, et contrairement aux attentes le Conseil de Bank Al-Maghrib a jugé opportun de maintenir le niveau actuel du taux directeur à 2,25%. Concernant l’inflation, dont la maîtrise est au cœur des prérogatives de la Banque centrale, elle aura baissé de 2,5% en juin à 1,1% en octobre. Ceci s’explique par le recul des prix des produits alimentaires à prix volatils. L’inflation devrait finir l’année à 2% après une moyenne de 0,7% en 2017. Elle reviendra enfin à 1% en 2019 et 1,2% en 2020, estime BAM. Quid des finances publiques ? L’exécution budgétaire à fin octobre, apprend-on dans le rapport du Conseil de BAM, s’est soldée par un déficit de 34,5 MMDH, en creusement de 4,1 MMDH par rapport à la même période de 2017. Quant aux ressources ordinaires, elle ont progressé de 1,7%, recouvrant une amélioration des recettes fiscales et un recul des dons, principalement ceux émanant des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 2,4%, avec notamment un alourdissement de la charge de compensation et une hausse des dépenses au titre des autres biens et services. Dans ces conditions, et en se basant sur les futures entrées de dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), BAM prévoit un déficit budgétaire de 3,7% du PIB à fin 2018. Il continuerait d’évoluer à ce niveau à moyen terme, se situant à 3,8% en 2019 et à 3,6% en 2020. Concernant le marché du travail, la création de nouveaux emplois aura connu une amélioration avec 122.000 postes additionnels entre les troisièmes trimestres de 2017 et 2018. Ces créations sont essentiellement concentrées dans les services, à raison de 100.000 postes sur les 122.000 créés.
Toutefois, le taux d’activité a baissé de 45,5% à 45%, tenant compte d’une entrée de 58.000 nouveaux demandeurs d’emplois durant la même période. Sur la base de ces éléments, le taux de chômage a diminué de 10,6% à 10% globalement et de 14,9% à 14,3% dans les villes. Pour les jeunes citadins de 15 à 24 ans en particulier, il est revenu de 45,2% à 44,7%. Cela fait longtemps qu’une telle baisse n’a pas été enregistrée, a souligné Abdellatif Jouahri, wali de BAM. S’agissant des comptes extérieurs, les exportations ont augmenté de 9,7% sur les 11 premiers mois de l’année. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont principalement les secteurs de l’automobile et des phosphates et dérivés qui font office de locomotive, en matière d’exportations. Les importations ont augmenté de 8,8% suite au renchérissement de la facture énergétique et à l’augmentation d’achats de biens d’équipement.
Par ailleurs, les recettes de voyage sont restées quasi-stables, alors que les transferts des MRE ont accusé une baisse de 1,7%. Jouahri s’est interrogé à juste titre sur cette situation où les arrivées de touristes augmentent contre des recettes qui, elles, restent stables.
Pour ce qui est des IDE, réel baromètre de l’attractivité du pays, leur flux devrait atteindre l’équivalent de 4,1% du PIB cette année et de 3,4% du PIB au cours des deux prochaines années. Enfin, sur la base des sorties prévues du Trésor à l’international, le montant des réserves internationales nettes passerait, selon les prévisions de BAM, de 240,9 MMDH à fin 2017 à 230,4 MMDH à la fin de cette année, à 239 MMDH au terme de 2019 puis à 235,7 MMDH à fin 2020. Il continuerait ainsi d’assurer l’équivalent d’un peu plus de 5 mois d’importations de biens et services.