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Augmentation du soutien public. Les partis politiques face au défi de la proximité

La crise de confiance étant avérée sur l’échiquier politique, l’augmentation conditionnée du soutien public au profit des partis politiques permettra de les sortir de leur léthargie et de reconquérir leur place perdue en matière de médiation. Les formations partisanes doivent désormais saisir la balle au bond.

Le manque de moyens financiers figure en tête des prétextes brandis par les partis politiques, même les plus «grands» d’entre eux, pour justifier les faiblesses constatées en matière d’encadrement des citoyens. L’éloignement progressif des élites politiques des actions de proximité n’a pas été sans conséquence tant sur leur image que sur leur rôle au sein de la société. Un très faible degré de confiance des jeunes est constaté à l’égard des institutions politiques et notamment les formations partisanes qui y ont laissé des plumes au cours des dernières années, comme en témoigne le pourcentage de jeunes adhérents à un parti politique ou à un syndicat, qui ne dépasse pas 1%. Les partis politiques font ainsi face à un grand défi, celui de restaurer la confiance perdue auprès des citoyens. Pour y arriver, la proximité et l’innovation s’imposent, de l’avis aussi bien des observateurs que des politiciens eux-mêmes. La décision royale d’augmenter le soutien public destiné aux partis politiques, principale -voire unique- source de financement de ces organisations, est conditionnée par la nécessité d’en allouer une partie aux compétences qu’ils mobilisent pour des missions de réflexion, d’analyse et d’innovation. Les partis politiques sont appelés par le souverain à revoir leurs méthodes de travail afin de donner un coup de fouet à leurs performances.

À cet égard, les observateurs sont unanimes quant à l’importance de la promotion de la communication politique, l’une des clés pour se rapprocher des jeunes et gagner leur confiance. Des moyens financiers doivent être accordés à cet aspect crucial qui reste mis de côté par la majorité des organisations politiques. Le jeu en vaut la chandelle. Il faut dire que la crise de confiance dans l’échiquier politique est particulièrement exacerbée par le discours politique qui est de plus en plus en déphasage avec les attentes des jeunes. La pratique de la communication politique au sein de la majorité des partis politiques demeure lacunaire, comme le reconnaissent les leaders politiques. Elle est en effet restée comme figée dans le temps, et la plupart des politiciens et des partis politiques n’ont pas pu s’adapter aux changements et à l’évolution technologique. Il est urgent de  recruter des compétences capables de ficeler de véritables stratégies de communication.

Les partis politiques doivent aussi faire prévaloir les règles démocratiques.  La méritocratie est l’unique moyen de gagner la confiance des citoyens, comme le soulignent nombre de jeunes politiciens qui pointent du doigt le clientélisme et le «copinage» au sein de leurs formations. La multiplication des actions de proximité dédiées aux citoyens et la création des bureaux locaux seront vaines si l’on ne change pas les règles de jeux au sein des partis politiques.  Une grande responsabilité incombe à l’ensemble des formations partisanes pour réussir la transition vers un nouveau modèle politique. La concrétisation de cet objectif nécessite une réelle volonté politique. Parmi les enjeux les plus importants figure la nécessité pour les partis politiques d’occuper de nouveau leur rôle de médiation entre l’État et la société. Le redressement de la situation s’impose car il est indéniable que les partis politiques ont un rôle important à jouer et constituent des rouages vitaux dans l’exercice de la démocratie. 


Le soutien public, principale ressource des partis  

Chaque année, l’État accorde un soutien public de plus de 60 MDH aux partis politiques pour la contribution à la couverture des frais de gestion et des frais d’organisation de leurs congrès nationaux ordinaires. Des subventions sont aussi accordées pour le financement des campagnes électorales. Le financement des organisations politiques est fixé par les dispositions de la loi organique 29-11 relative aux partis politiques. Outre la subvention publique, les ressources des partis politiques comprennent, entre autres, les contributions et les cotisations de leurs membres, les dons, legs et libéralités, les revenus liés aux activités sociales ou culturelles du parti… Moins du quart des partis politiques bénéficient de la plus grande part de financement de l’État, selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur ceux des partis politiques. Le montant de la subvention de l’État représente une part importante des ressources de tous les partis politiques. 40% des partis politiques assurent leur financement exclusivement grâce au soutien public.


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