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Aradei Capital : Timing “idéal” pour une IPO

Fruit d’une préparation de cinq années, l’introduction en Bourse d’Aradei Capital intervient dans un contexte délicat marqué par la pandémie de la Covid-19. Une conjoncture que la foncière souhaite transformer en opportunité. Objectif : financer sa croissance sur les années à venir.

La stratégie de développement d’Aradei Capital va bon train. Sur le point d’intégrer le marché, la foncière tient à rassurer ses futurs actionnaires quant au timing de l’opération. «L’introduction en Bourse n’est pas une finalité en soi mais plutôt une étape cruciale dans le cheminement de la croissance de la société», affirme Nawfal Bendefa, PDG d’Aradei Capital.

Selon lui, l’opération est le fruit de cinq années de préparation. Suivant sa vision stratégique définie en 2014, la foncière s’est consacrée à la constitution d’un portefeuille diversifié d’actifs de rendement de qualité pour une introduction en Bourse réussie. L’objectif est de développer les projets identifiés et de partager la croissance avec le marché boursier. Le hasard a voulu que le calendrier stratégique d’Aradei Capital coïncide avec la crise sanitaire. Une opportunité à saisir, laisse entendre le top management.

«Le timing est idoine et idéal pour se lancer dans cette IPO, puisqu’elle participera au financement de nos projets et nous permettra de devenir un acteur de la relance économique», remarque Bendefa qui avoue que la crise sanitaire a eu des impacts aussi bien positifs que négatifs sur leur activité. L’état d’urgence avait en effet contraint un certain nombre des commerces à fermer, grevant ainsi le volume des loyers perçus. Des commerces qui représentent 50% du chiffre d’affaires de la société. Il en résulte des revenus en baisse de 11% sur le premier semestre. «Les effets de la crise sanitaire ont été passagers et limités dans le temps… L’impact ne sera que positif pour les mois à venir », souligne Younes Benjelloun, DG de CFG Bank, qui assure que les actifs d’Aradei Capital restent des produits adaptés à la conjoncture.

À noter que CFG Bank a été désignée teneur de compte exclusif des titres Aradei Capital émis dans le cadre de l’IPO. Si les mesures sanitaires imposées ont été à l’origine d’une réduction de trafic, elles ont toutefois permis à la foncière d’adapter ses capacités. «Cela nous a poussé à ajouter des espaces où il sera facile d’implémenter toutes les mesures sanitaires», souligne le PDG. Un argument de vente supplémentaire, susceptible d’attirer de nouveaux clients orientés vers les marchés de commerce moderne. Une opportunité également pour diversifier son portefeuille qui comprend 29 actifs répartis sur 15 villes du royaume, sachant qu’une grande partie locative est dédiée à leur principal actionnaire, Label Vie. L’opérateur en grande distribution représente en effet 51% du loyer de la foncière. «Aradei Capital vise à diversifier son portefeuille à travers de nouvelles catégories d’actifs telles que l’industrie, la logistique, les bureaux, l’éducation, la santé», explique le top management. Cela contribuera également à la hausse du résultat distribuable (ou FFO qui résulte des revenus locatifs moins les charges). La foncière prévoit en effet d’atteindre un taux de distribution de dividendes de près de 90% (en pourcentage du FFO) sur la période prévisionnelle (2020– 2026), contre 85% auparavant. Une politique de distribution stable qui s’inspire du système des OPCI à l’international. D’ailleurs, Bendefa maintient son intérêt pour la pierre-papier. «Le fait de pencher aujourd’hui vers une IPO ne nous éloigne pas de notre volonté de devenir un acteur dans l’écosystème des OPCI. Les deux options ne sont pas exclusives», explique le PDG. À noter que l’ouverture du capital vise à attirer plus d’investisseurs et à obtenir plus de financement pour les projets en cours et à venir, alors que la conversion en OPCI permet de profiter d’un meilleur cadre réglementaire et fiscal. «Il y a un temps pour tout, mais aujourd’hui, nous souhaitons saisir une opportunité de croissance».

Expansion africaine

Pour le top management, l’augmentation de capital vise essentiellement le financement des projets à lancer au Maroc. L’opération ne comprend donc pas les investissements identifiés en dehors du royaume. «Nous y sommes très attentifs et nous surveillons l’évolution de cette activité sur le reste du continent depuis presque deux ans», souligne Bendefa. L’expansion africaine reste pour l’heure un projet sur le papier en attendant de repérer de sérieuses opportunités.

Aida Lô / Les Inspirations Éco


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