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Maroc. Les barrages et le couvre-feu ont fait baisser la mortalité sur nos routes

Les derniers chiffres collectés par l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) font état d’une baisse légère mais réelle de la mortalité sur nos routes, tant sur les huit premiers mois de l’année que sur la même période durant le cycle 2015-2019. Plusieurs raisons expliquent cette amélioration qui reste précaire.

Il est des fois où l’amélioration chiffrée d’une situation doit être soulignée et saluée, mais sans pour autant que l’on s’en félicite. C’est dans ce sens que devraient être lues les dernières statistiques communiquées par l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa) et qui font état de 9.492 accidents corporels de la circulation routière durant le seul mois d’août et un cumul de 74.908 sur les 8 premiers mois de l’année. Contexte pandémique ou post-pandémique oblige, ces chiffres doivent logiquement être comparés à ceux d’une ou plusieurs années «normales».  Résultat : le nombre d’accidents comptabilisé en août dernier s’avère toujours en baisse par rapport au même mois durant les années précédentes avec, certes, une hausse de 4,8% seulement en comparaison avec août 2019, tandis que le bilan sur un cycle quinquennal fait passer cette hausse à deux chiffres, à environ 13%. Petit lot de consolation: le nombre de tués et de blessés graves est en repli. Les chiffres de la Narsa font état de 329 morts en août et 2.169 sur les 8 premiers mois de cette année, ce qui correspond à des baisses respectives de -20,9% et -6,4% par rapport aux mêmes périodes de 2019. Quant aux blessés graves, ils se sont chiffrés à 764 personnes en août (-21,7% Vs août 2019) et 5.607 entre janvier et août (-2% Vs 8 premiers mois de 2019). Enfin, ces accidents corporels de circulation ont occasionné 13.226 blessés légers en août, soit une légère baisse par rapport à 2019 (-2,1%), mais cette catégorie atteint 100.972 personnes sur les 8 premiers mois de l’année, soit un bond de 8,8% par rapport à la même période en 2019.

Tous ces chiffres devraient être pris avec des pincettes et ce, du fait que les différentes baisses minimes n’empêchent pas de constater que le nombre de morts sur nos routes reste non négligeable. Ceci d’une part. D’autre part, plusieurs raisons expliquent cette tendance légèrement baissière, notamment pour ce qui est du nombre de tués et de blessés graves. Il faut savoir que malgré l’amélioration de la situation sanitaire durant ces dernières semaines, le pays est longtemps resté «verrouillé» sur un rythme de déplacement inférieur à la moyenne habituelle. Ainsi et outre le recours au télétravail dans bon nombre d’entreprises, ce qui a atténué les déplacements domicile-travail réalisés principalement en voitures de tourisme, il y eut la présence de barrages de contrôle entre les villes, impliquant des autorisations pour les voyages, mais aussi et surtout l’instauration d’un couvre-feu qui n’a été repoussé à 23 heures qu’en ce mois d’octobre.

Or, il faut savoir qu’un bon nombre d’accidents entraînant des morts ou des blessés graves ont lieu la nuit avec souvent comme causes principales, la conduite en état d’ivresse et une vitesse excessive causée par cette dernière. Les excès de vitesse restent d’ailleurs l’une des principales causes de la mortalité routière dans le royaume. D’où l’action de la Narsa qui, outre des actions de sensibilisation et de prévention menées régulièrement, gère aussi l’installation de nouveaux radars sur les routes et tronçons autoroutiers les plus accidentogènes. En ce sens, le directeur de la Narsa, Benacer Boulaajoul, a annoncé récemment l’installation de 552 nouveaux radars fixes au courant de l’année 2022. Il s’agit de radars à haute valeur ajoutée, puisqu’ils utilisent la technologie laser-lidar et sont capables de surveiller la vitesse de plusieurs véhicules à la fois, même en cas de trafic dense.  Au fil de leur installation, ces outils de contrôle devraient probablement pousser les automobilistes à modérer leurs coups d’accélération et, partant, générer moins d’accidents, de morts et de blessés.

Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO Auto


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