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Grandes routières : BMW Série 5 et i5, quinqua’ d’école !

BMW nous a organisé un sympathique cinq à sept avec la huitième génération de la Série 5, qui vient de débarquer sur notre marché en compagnie de son “alter éco” 100% électrique inédit, l’i5, au sein des installations de l’Utac à Oued-Zem, sur le très technique circuit routier du Morocco Mobility & Automotive Centre. La berline d’affaires sportive bavaroise y a activé le mode “Oued Zen” ! Impériale en toutes circonstances. Une surdouée. Un cas d’école. Récit.

Avec plus de dix millions d’exemplaires produits depuis ses débuts en 1972, la désormais quinquagénaire BMW Série 5 est un modèle essentiel, fondamental, pour la marque à l’hélice. Les deux dernières générations, noms de code F10 et G30, ont reçu un accueil particulièrement favorable et connu une carrière des plus enviables. Elles ont été vendues respectivement à 2,1 et 2,4 millions d’exemplaires aux quatre coins du globe. Au Maroc, où leur héritière, la huitième génération de la grande routière munichoise, vient de poser ses roues, “The 5” jouit d’un statut tout aussi élevé au sein de la gamme de Smeia, distributeur exclusif de la marque allemande. Depuis le début de son partenariat avec la firme munichoise, ledit distributeur a écoulé grosso modo un total de 34.000 BMW, dont environ 8.500 exemplaires de Série 5. Cela représente 25 % du mix des ventes. Là encore, le modèle sortant a particulièrement plu au public (entre 700 et 800 exemplaires vendus annuellement ces deux dernières années). Un héritage qu’il faut savoir défendre. La Série 5 G60 s’est-elle donné les moyens de perpétuer cette success-story, d’être, comme ses aînées, la grande routière sportive par excellence ?  Tout l’intérêt de la conférence de lancement de la descendante de la E12 – celle par qui tout a commencé -, et des brefs, mais intenses, essais presse organisés en aval, sur les 4 km et quelques de la départementale fermée du Morocco Mobility & Automotive Centre, était de répondre à cette question. D’autres réponses ont été apportées sur le circuit hors-piste des installations babyloniennes de l’Utac, à Oued-Zem, par les gros bras de la gamme X de BMW, les X5, X6 et X7 (voir encadré). Les absents ont toujours tort, dit-on. L’i5, “The Electric 5”, si on veut, bat en brèche ce poncif, ce lieu commun. Elle a tout juste, elle, bien qu’elle ait fait faux bond à la Série 5 en “séchant” leur première nationale. C’est elle qui permettra à la lignée de prospérer plus avant. En Europe, en 2030, elle seule entrera dans les clous de la législation “bruxello-strasbourgeoise”. Les Série 5 thermiques comme la 520d G60 que nous avons testée vivent leurs dernières années, autrement dit. Un âge d’or ! Ça commence par un “huge f… crush” consécutif au dévoilement de la bombasse. Les photos étaient prometteuses. Mais il faut côtoyer la nouvelle itération de la grande routière, faire un “walkaround”, pour mesurer l’étendue de sa vénusté.

Look : la concurrence vue du ciel…
Comme de coutume, les designers munichois ont su marier harmonieusement stature et sportivité. On a ici affaire à une quinqua-nonissime ! Les cimes de son segment vues du ciel en matière de sapes. Dans le sillage de la Série 7, dont l’actuelle génération a considérablement enflé, atteignant notamment une longueur de 5,37 mètres, la Série 5 a connu une forte poussée de croissance. Elle franchit la barre des cinq mètres, affiche 5,06 m de long, soit dix centimètres de plus que la génération suppléée. Et 44 cm de plus que la fondatrice de la lignée, la E12. Plus large (+ 3,2 cm) et plus haute (+ 3,6 cm) également que celle qu’elle vient de remplacer dans les showrooms marocains de la marque, elle donne pourtant l’impression d’être plus affûtée.

La “kidney grille” emblématique de la marque, sa calandre à double haricot, est plus iconique que jamais puisqu’elle peut désormais s’illuminer grâce au fameux BMW Iconic Glow. Elle est aussi plus imposante ; moins que celle de la Série 7 ou celle de la Série 4, cela dit. Des feux effilés donnant à voir une signature lumineuse façon feux doubles, dans la droite ligne des “elders”, des générations précédentes, l’enserrent élégamment, comme le font le bouclier belliqueux fortement ajouré, doté d’écopes encore plus “kolossales” sur les versions dotées des finitions M (deux des trois variantes disponibles sous nos latitudes), et le long capot plongeant au double “dôme de puissance” (la bosselure dans le jargon de BMW M). Ses lignes de caisse et de toit très profilées, quasi éthérées, masquent sans peine le “gigantisme” de cette limo’. Même constat au niveau de la poupe du véhicule. On n’est peut-être pas en présence du modèle le plus “fit” du line-up de la marque ou de l’arbre généalogique de la Série 5, mais on ne peut en aucune manière traiter la nouvelle venue de pataude.

D’autres vocables viennent à l’esprit pour décrire les feux arrière, tout aussi fins qu’à l’avant, les sabots inférieurs noirs qui cernent le bouclier arrière et le diffuseur menaçant que ce dernier enclave sur les variantes dotées des finitions sportives précitées. L’élégant couvercle de malle pincé, pour un effet “queue de canard” fleurant bon l’hommage à la M3 CSL, mérite aussi des louanges. Pour souligner sa singularité, l’i5 s’offre une calandre pleine et d’autres (petits) détails distinctifs.

Intérieur : le grand jeu
A bord, la Série 5 et l’i5 jouent encore plus à fond la carte du mimétisme. Entre elles et avec le tandem Série 7/i7 également. Seules les données relatives à la chaîne de traction de ces deux-là, qui s’affichent sur le combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces du désormais célèbre BMW Curved Display, apparu sur l’iX, commercialisé depuis fin 2021, permettent de les distinguer.

L’autre membre du duo magique composant cette double dalle incurvée, l’écran tactile central de 14,9 pouces, permet de bénéficier d’une connectivité à faire passer pour des modèles du paléolithique et la septième génération de la Série 5 et un bon nombre de rivales (compatibilité sans fil avec les deux protocoles d’appairage de smartphones, assistant vocal capable de tenir une conversation de meilleure qualité que beaucoup de personnes de votre entourage (on prend les paris ?), streaming vidéo…

Au rayon high-tech toujours, on peut également citer la barre interactive, qui remplace tant de commandes physiques, les inserts lumineux sur la planche de bord et les contre-portes semblables à ceux de la Série 7 et de l’i7, qui permettent de bénéficier d’un système d’éclairage intérieur ou le très grand nombre d’ADAS, de systèmes d’aides à la conduite tous plus évolués les uns que les autres de ce véhicule qui offre un système de conduite autonome offrant dorénavant la possible de dépasser les véhicules “mains libres”. On peut, par ailleurs, saluer les efforts consentis en matière de contenance du coffre : 520 litres pour la Série 5 huitième du nom, soit 27 % de plus que sa devancière, ce qui n’est pas négligeable, et 490 l pour l’i5. On peut aussi citer dans le détail les équipements des trois finitions du catalogue local (Signature, Pack M et M Edition), dont la plus accessible signe un sans-faute, ou presque, offre une dotation déjà pléthorique.

Motorisations : offre multi-énergie
Deux motorisations MHEV, à hybridation légère, sont disponibles au catalogue local de la Série 5, le 4 cylindres 2.0 l turbodiesel de la 520d, qui développe 197 ch et 400 Nm, et le jumeau essence – un quatre-pattes suralimenté affichant la même cylindrée – qui anime la 520i (190 ch et 310 Nm). Toutes deux reçoivent un réseau 48 V en renfort, un petit moteur électrique de 11 ch (8 kW) et 25 Nm de couple intégré à leur boîte automatique à 8 rapports. Deux autres motorisations, hybrides rechargeables, celles-là, la 530e de 299 ch et la 550e de 489 ch, effectueront leurs débuts en 2024.

C’est également le cas d’une version diesel abritant un six-cylindres en lignes 3.0 l et de la future M5, la septième génération de la reine des berlines supersoniques, qui sera hybride (une première au sein de sa fratrie !) et qui devrait être dévoilée en 2025. Côté i5, BMW M a déjà frappé. Et fort ! Aux côtés de la très désirable i5 edrive40, à l’électromoteur fort de 340 ch et de 430 Nm, et à la batterie de 82 kWh autorisant une autonomie de 582 km (cycle WLTP), cohabite en effet la très énervée i5 M60 xDrive, un phénomène capable d’ébranler les dogmes des plus endurcis des “petrolheads”, dont les deux électromoteurs, alimentés par la même batterie, sont synonymes de la transmission intégrale que trahit son nom, d’une puissance cumulée himalayenne (601 ch) et d’un couple maxi “camionesque” (820 Nm). Les performances sont dignes du label M (0 à 100 km/h atomisé en 3,8 s) et le rayon d’action est à peine moins confortable (516 km) que celui de la version la moins furibarde.

Essai (éclair) transformé
Nous en arrivons à notre ressenti au terme du test-drive rapide (deux tours au volant, soit près de 9 kilomètres en file indienne, avec un véhicule de tête piloté par un instructeur de l’Utac, à un rythme soutenu, sans être dingue) de la déjà très valeureuse 520d (une Pack M). Elle ne fait peut-être autant rêver que cette sportive du futur qu’est l’i50 M60 et le circuit n’est pas son terrain de jeu de prédilection, elle qui a été développée pour faire montre d’aptitudes hors du commun sur autoroute, mais elle se vendra bien plus que l’hyperberline électrique. Et elle a tout de même fait honneur à la tradition de la grande bourgeoise opulente, suréquipée, qui sait attaquer sur piste, qui ne rechigne pas à grimper sur les vibreurs, qui ne se désunit pas à la première chicane. Equilibre des masses dogmatique (50/50 entre les deux essieux), appuis phénoménaux, tenue de cap imperturbable (le vent soufflait tel un loup furieux un soir de pleine lune, train arrière joueur, mais prévenant, qui ne décroche pas sans crier gare, même quand il est brusqué et que l’électronique est débranchée, insensibilité totale au roulis (nous étions loin des limites, il est vrai), freinage puissant, facilement dosable, sièges enveloppants comme l’étreinte d’un être cher… Ou comment être dans la soie et en même temps le couteau entre les dents ! L’art habile de la jonglerie ! La nouvelle BMW 520d s’affiche à partir de 577.000 DH (finition Signature). La Pack M réclame 656.000 DH, pour sa part, et il faut consentir une rallonge de 97.000 DH pour partir au volant de la M Edition. L’i5, dont les tarifs n’ont pas encore été dévoilés, devrait être à tous les coups un siphon de comptes en banque encore plus puissant, quand bien même les deux versions susmentionnées, livrées de série avec une wallbox, sont exonérées, en leur qualité de véhicules électriques, de taxe de luxe et de vignette.

Session off-road : Bavarian History X

Le circuit hors-piste, cross, de l’Utac fait peur ! Au volant d’un 4×4 japonais des années 80, il faut être un pilote rompu aux joutes du championnat du monde de rallye-raid pour y boucler un tour à l’allure adoptée par votre serviteur, les doigts dans le nez, sans avoir à se les sortir d’ailleurs. De l’auto-satisfaction ? Non. “Khokoum” très tendre en la matière. C’est l’auto que nous testions ce jour-là qui a donné pleine satisfaction ! C’est le X6 30d Pack M, mais aussi le X5 et le X7 auxquels on filait le train, qu’il faut féliciter ! Trois stars du X qui ont fait étalage de leurs capacités de franchissement prodigieuses. Le X6 est doté de la même garde au sol (21 cm, soit un centimètre de moins que le X7) que l’autre mid-size SUV du trio, le X5, de la même plateforme, de dimensions proches (4,96 cm de long, + 3 cm par rapport au X5) et d’angle d’attaque, de crête et de fuite quasiment similaires, plus favorables que ceux du titanesque full-size SUV du lot et ses 5,15 m de long. Et alors ? Ces différences ne pèsent pas dans la balance. La transmission intégrale xDrive dont disposent ces trois-là, leurs modes de conduite hors-piste et les nombreuses ADAS ad hoc qu’ils embarquent feraient merveille sur une voiturette sans permis comme sur un bus articulé (à accordéon ; une référence trop “old school”, peut-être), leur permettrait de se dépatouiller du plus meuble des terrains, de se sortir, sans coup férir, sans exiger de compétences de “crapahutage” poussées, de situations bien mal embarquées. De la magie ! Comme celle qui opère à bord ou en contemplant ces trois sculptures sur roues.

Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO



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