Citroën C4 X : forte partout !
Citroën a ajouté la variable X à l’équation de sa C4. Résultat : un dérivé Sedan, à trois volumes, tricorps, de la berline compacte bicorps, un dérivé à l’esprit famille plus développé. Nous avons eu l’opportunité de passer un moment avec cette nouvelle star du X, fraîchement débarquée sur notre marché, et avons retrouvé, sans surprise, tout ce qui fait le charme du modèle dont elle est le spin-off, élu, rappelons-le, «Car Of The Year» au Maroc en 2022.
La hype des berlines moyennes tricorps, à malle, est révolue dans les rangs des constructeurs généralistes européens. Alors que leurs homologues premium ont fini par se laisser conquérir, les marques les plus populaires ont déserté ce sous-segment en Europe, se contentant, pour certaines d’entre elles, de faire perdurer leur offre en son sein sur des marchés toujours demandeurs de ce type de carrosserie – au Maroc, par exemple -, mais aussi en Europe du Sud et de l’Est. Des autos souvent désuètes, à la carrière lancée du temps où Mathusalem suçait encore son pouce, et à la dégaine généralement tarabiscotée, la faute à une greffe de la malle arrière rejetée neuf fois sur dix par l’organisme, par la proue et le profil des compactes bicorps concernées. Si les marques asiatiques font de la résistance, continuant de décliner leurs compactes hatchback, à hayon, en berlines Sedan, à malle, on ne peut pas dire, là encore, que ces dernières brillent par leur look. Le classicisme poussé à son paroxysme. Rien de tout cela avec cette C4 X, dont le suffixe prévient qu’elle est au moins aussi «hot» que la «hatch» qui lui sert de frangine. On peut apprécier ou pas la hardiesse de ses lignes, mais force est de reconnaître que le bureau de style de Citroën, chapeauté par le designer Pierre Leclercq, dont il s’agit du premier projet, ne l’a pas joué petit bras. En la découvrant «en live» pour la première fois, à l’occasion de ses essais nationaux, organisés par Sopriam, importateur exclusif de la marque aux Chevrons, entre Casablanca et Rabat, on se rend compte que son positionnement hybride, mi-compacte tricorps, mi-SUV Coupé, est encore plus déroutant que sur les photos. Un ovni ! Alors que sa face avant est la copie carbone de celle de la C4, sa poupe «fastback», sa garde au sol conséquente (15,6 cm), ses protections de carrosserie et ses rails de toit, ou encore ses épaulements généreux, ses feux arrière en forme de flèche, inspirés de ceux du C5 X, composent un ensemble qui ne ressemble à rien de répertorié, sinon à la grande sœur précitée et, à la rigueur, au Renault Arkana.
Proposition originale
Etirée de 24 cm par rapport à la C4, son «homonyme hardeuse» affiche une longueur de 4,60 m, mais son empattement est identique (2,67 mètres), l’excédent ayant profité intégralement au porte-à-faux arrière du véhicule, c’est à dire à sa malle. Elle dispose d’une capacité de chargement de 510 l, ce qui représente 130 l de plus (+ 34 %) que le volume du coffre, surmonté d’un hayon, de la C4. C’est avec une inspection rapide de cet avantage comparatif de la C4 X, de cette vaste malle aux parois régulières, que nous avons lancé notre essai. Son seuil de chargement est un peu plus haut perché que celui de la C4, mais cela n’a rien d’insurmontable, même pour des bras frêles. Pouvoir y loger tous les bagages de la famille, voire un ou plusieurs «moutons», vaut bien cette légère concession. On y place une petite sacoche et on prend le volant, direction Rabat. L’habitacle de la C4 X est en tout point similaire à celui de la C4, à ceci près qu’il a droit à un nouvel écran central, qui affiche la même taille (10 pouces), et au système multimédia «My Citroën Drive Plus», inauguré par la C5 X, fort d’une connectivité sans fil aux protocoles Apple CarPlay et Android sans fil ainsi que d’un assistant vocal. Autrement, on retrouve l’instrumentation numérique de 5 pouces, qui fait le job malgré une lisibilité perfectible, les sièges confortables, offrant une bonne position de conduite, surélevée, mais pas trop, une qualité de fabrication plus que décente, et, aux places arrière, une habitabilité assez généreuse. Dotée de la plus cossue des deux finitions, baptisée «Shine» (l’autre version au catalogue se dénomme «Feel»), notre voiture d’essai dispose d’un grand nombre d’équipements de confort et de sécurité. Les premiers kilomètres parcourus au milieu de la circulation dense de Casablanca sont l’occasion de se familiariser avec cet environnement intérieur, de prendre ses marques, d’essayer de dénicher les 16 compartiments de rangement que contient cet habitacle futé, espaces offrant une contenance totale de 39 litres. Ces premiers tours de roues permettent aussi d’apprécier la douceur de la boîte auto à 8 rapports EAT8, de même que le niveau d’insonorisation de l’habitacle. La sonorité du 4 cylindres 1.5 l BlueHDI de 130 ch et 300 Nm, unique motorisation disponible sur notre marché, est contenue à sa portion congrue, même lors des phases de fortes relances, ou quand ce bloc turbodiesel est pleinement sollicité sur autoroute. Les bruits aérodynamiques et de roulement sont également globalement maîtrisés.
Essai «transformé»
Nous ne nous sommes évidemment pas hasardés à vérifier la vitesse maxi (190 km/h) de la C4 X, préférant «cruiser» aux allures légales pour rester dans les bonnes grâces de la maréchaussée comme dans celles de nos hôtes. À ce rythme, le train avant se montre incisif, servi par une direction précise et suffisamment consistante, par un freinage facilement dosable et, surtout, par une suspension à double butées hydrauliques progressives aux petits oignons, qui garantit un niveau de confort décent en toutes circonstances. Le compromis entre compression et détente est à donner en exemple, permettant de ménager la chèvre et le chou, d’éviter trop de roulis et de mouvements de caisse sans, pour autant, verser dans les verrouillages fermes de «l’école allemande». La grille tarifaire de la nouvelle C4 X débute à 309.000 DH. Notre voiture d’essai s’affiche pour sa part à 329.000 DH. Notez, cela dit, que les premiers servis bénéficieront d’une sympathique offre de lancement, synonyme d’une réduction de 20.000 DH dans les deux cas. Citroën Maroc ambitionne d’en vendre entre 400 et 500 exemplaires par an et annonce des stocks fournis.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO