Urbanisme. Quelles villes pour l’Afrique ?
Plus de 5.000 participants des villes africaines ont pris part à la séance d’ouverture de la 8e édition du Salon international des villes et collectivités territoriales d’Afrique, qui se tient en marge du 8e sommet des Africités. Les responsables des villes ont partagé leurs visions pour établir un nouveau pacte des territoires africains.
Marrakech accueille, du 20 au 24 novembre, le plus grand rassemblement démocratique sur le continent africain. Il s’agit de la 8e édition du Salon international des villes et collectivités territoriales d’Afrique qui se tient en marge du 8e sommet des Africités. Cette rencontre réunit plus 5.000 participants, dont 3.000 acteurs des villes et collectivités locales africaines, 750 maires, des ministres ainsi que des ONG et des représentants du monde économique, financier et associatif. Les participants vont assister à plus de 100 sessions thématiques, outre un Salon accueillant 400 exposants. Lors de la séance d’ouverture de cette édition initiée sous le thème «La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique», Abdelouafi Laftit a expliqué que cette rencontre représente une occasion pour la coopération et l’échange d’expériences entre les villes africaines.
«Il nous faut étudier les problématiques qui touchent notre continent et penser une à une les formes de coopération pour faire face au changement profond et continu que connaît le monde d’aujourd’hui», précise Laftit. Et d’ajouter, «notre royaume met son expérience en matière de décentralisation à la disposition de tous les pays et des organisations dans l’objectif de contribuer de manière concrète à la mise en place d’un système de coopération décentralisé entre les collectivités territoriales marocaines et leurs homologues africaines».
Considéré comme un événement phare pour les cités et gouvernements locaux unis d’Afrique depuis 1998, Africités porte comme objectif de répondre aux questions majeures que soulève la réalisation de la Vision 2063 de l’Afrique proposée par l’Union Africaine, «l’Afrique que nous voulons». Il consacre la place incontournable de l’Afrique locale dans la définition et la mise en œuvre des politiques et stratégies de développement, d’intégration et de coopération en Afrique et proposera de nouvelles perspectives pour une contribution effective des collectivités territoriales d’Afrique. Lors de cette rencontre, les participants planchent sur trois enjeux majeurs pour assurer une meilleure transition vers des villes et territoires durables. Pour cela chaque jour du 21 au 23 sera consacré à un thème dédié (le 21 novembre la migration, le 22 le climat et le 23 la planification urbaine). Pour sa part, Mohand Laenser, président de l’Association des présidents des régions a souligné aux responsables du sommet l’importance de créer un organe au sein de la CGLU Afrique pour débattre les défis et les opportunités du développement des régions africaines.
Jean-Pierre Elong Mbassi
Secrétaire général CGLU Afrique
Si l’Afrique, elle, n’emprunte pas la voie du développement durable, le monde ira mal. En effet, en 2030, l’Afrique comptera 1 milliard d’urbains, soit 4 fois la population de l’Europe. À partir de 2050, un jeune sur deux vivra en Afrique. Pour cela, le chemin que les pays développés et les pays émergents ont suivi ne peut pas être celui de l’Afrique. En 2100, le continent sera le plus grand foyer humain du monde. Par conséquent, les États africains ne peuvent pas se permettre de faire les mêmes erreurs que les autres. Le développement durable et inclusif est l’unique option possible pour l’Afrique d’autant qu’elle sera salutaire pour le monde entier.
Mpho Panks Tau
Président de l’Organisation mondiale des cités et gouvernements locaux unis
Le sommet Africités 2018 constitue une plateforme de dialogue panafricain pour discuter ensemble des voies pour répondre aux défis complexes auxquels est confronté le continent africain, notamment en matière d’immigration, de climat et de révolution industrielle. Les villes africaines doivent imaginer des solutions innovantes pour relever ces défis. Pour moi, l’un des paramètres déterminants sera le renouvellement du système financier car tout le monde est appelé à mettre en place des instruments pour donner aux cités les moyens financiers de faire leur mue. Pour cela, il faut créer un fonds de soutien des investissements dans les villes africaines.
Signature de quatre protocoles d’entente
En marge de l’Africités Marrakech 2018, quatre protocoles d’entente ont été signés, mardi à Marrakech, entre l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) et les présidents des collectivités territoriales africaines et internationales. Ces protocoles visent entre autres à renforcer l’action commune pour un développement durable, résilient, bas-carbone et inclusif des territoires. Les protocoles ont été paraphés par le président de l’AMPCC, le maire de Brazzaville, le maire de la commune urbaine de Diego Suarez (Madagascar), le maire de Ouagadougou et la vice-présidence développement durable, métropole de Lille et présidente du Réseau des territoires de l’économie solidaire.