Show marocain à Londres
En véritable guest star, le Maroc a assuré au prestigieux London Stock Exchange. Ouverture de cotation, signature du livre d’or, forum des investisseurs, B to B… une belle opération de promotion !
L’ambassade du Maroc à Londres organise les 21 et 22 avril 2016 un forum, avec plénière et panels divers, sur les atouts de l’économie marocaine et les opportunités d’investissement. Tout le gotha financier marocain était présent ou représenté à cette rencontre tenue au siège du London Stock Exchange (LSE). Avant le démarrage du forum, la délégation marocaine menée par Mamoune Bouhdoud, ministre délégué chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, et Lalla Joumana, ambassadrice du Maroc à Londres, a eu l’honneur d’annoncer l’ouverture des cotations de la Bourse londonienne qui a revêtu, pour l’occasion, les couleurs du drapeau national. S’en est suivie une cérémonie de signature du livre d’or par plusieurs responsables marocains et les discours de Mamoune Bouhdoud, son homologue anglais et le président de LSE, Nikhil Rathi.
Maroc, carrefour de croissance et de développement
Le premier panel, modéré par Nikhil Rathi, était animé par Mamoune Bouhdoud, Saïd Ibrahimi, DG de CFC Autority, et Karim El Aynaoui, directeur général d’OCP Policy Center. Bouhdoud a axé sa présentation sur les atouts de l’économie nationale, avec un focus particulier sur le Plan d’accélération industrielle, et son impact sur les écosystèmes qui sont aujourd’hui au nombre de huit, à savoir que six autres sont en cours de finalisation. Ibrahimi a choisi, pour sa part, l’angle des relations bilatérales entre les deux royaumes, mettant en exergue le rôle que pourrait jouer CFC pour introduire investisseurs et établissements anglais sur le continent africain.
Enfin, El Aynaoui a vanté les avancées du Maroc dans différents secteurs, rappelant au passage l’ouverture de notre pays, chose incarnée par l’État marocain et certains établissements, notamment l’OCP, à travers le forum Atlantic Dialogues et des événements organisés par OCP Policy Center. Bouhdoud s’est aussi étalé sur le potentiel du continent africain en matière de croissance et de développement, le décrivant comme «un continent disposant du même nombre d’habitants que la Chine et qui dépasse la superficie de celle-ci, mais composé de 56 pays, ce qui pose plusieurs problèmes d’adéquation des politiques économiques et des priorités».
Marché de capitaux, quel modèle de développement ?
Le deuxième panel était, pour sa part, dédié au modèle de développement du marché de capitaux. Celui-ci était modéré par Christelle Fink, Senior Manager, Local Currency And Capital Market Development, EBRD, et animé par Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, Karim Hajji, DG de la Bourse de Casablanca, et Hamid Tawfiki, directeur général de CDG Capital.
À ce titre, Tawfiki est revenu sur les opportunités que présente le marché de capitaux pour agrandir et atteindre une taille critique intéressante. «Les instruments de régulation sont actuellement mis en place par l’AMMC, et ce marché est prêt à passer à la vitesse supérieure afin d’atteindre un niveau plus élevé». Nezha Hayat a détaillé, de son côté, le tournant marqué par la mutation du CDVM en AMMC et la valeur ajoutée qui en découle. «L’AMMC est pourvue de réels pouvoirs de gouvernance et de régulation pour asseoir un contrôle efficace sur l’ensemble des instruments financiers du marché», a-t-elle souligné.
Les journalistes et investisseurs présents ont notamment interagi avec les panélistes sur des thématiques liées à l’investissement dans les différents compartiments du marché de capitaux. Karim Hajji a estimé que le Maroc est actuellement doté des instruments financiers qui pourraient garantir un maximum de transparence aux investisseurs, rappelant que «la nouvelle répartition du capital de la société de gestion de la Bourse de Casablanca, lui permet de jouer pleinement son rôle».
Nikhil Rathi,
Président de London Stock Exchange
Le marché financier marocain, incarné par la Bourse de Casablanca et CFC, présente une telle opportunité pour LSE et les investisseurs anglais afin d’intégrer le marché africain via le hub marocain.
Karen Betts,
Ambassadrice de Grande-Bretagne à Rabat
Si le Maroc a pu avoir la confiance de géants mondiaux dans des secteurs de technologie comme l’aéronautique, c’est grâce à de colossaux efforts déployés par ce pays qui présente de réelles opportunités d’amélioration des échanges commerciaux avec la Grande Bretagne.
Karim Hajji,
DG de la Bourse de Casablanca
Le Maroc s’est doté de tous les moyens réglementaires et de contrôle afin de garantir aux investisseurs toutes les conditions de transparence.
Le «tac au tac» de Bouhdoud et El Aynaoui
Évoquant l’écosystème du secteur automobile, Mamoune Bouhdoud a rappellé à l’assistance que «ce secteur est le premier exportateur du pays avec 5MMUS dollars», ce à quoi réagit Karim El Aynaoui, avec humeur, pour indiquer que «l’OCP demeure le premier exportateur et l’on souhaite que le secteur automobile monte encore et encore pour le bien du pays». Bouhdoud, saisissant l’occasion de répondre à une journaliste, lance indirectement à El Aynaoui que le secteur automobile réalise un taux de croissance annuel de 33%, «un chiffre difficile à rattraper».