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Retour du Maroc au sein de l’UA : Les députés accélèrent le rythme

Le Parlement s’active pour parachever les procédures juridiques relatives au retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Le texte y afférent qui devait être adopté hier par les députés devra franchir le cap du Parlement, aujourd’hui.

Après l’offensive diplomatique menée par le Maroc au cours des derniers mois, une course contre la montre est enclenchée au Parlement pour parachever les procédures juridiques ayant trait au retour du royaume au sein de l’Union africaine. Un retour qui devra être acté au prochain sommet fin janvier.

Le projet de loi relative à l’acte constitutif de l’Union africaine (UA) devait franchir le cap de la Chambre des représentants hier. Fraîchement constituée, la Commission des affaires étrangères de la chambre basse désormais présidée par le pjdiste Mohamed Yatim s’est réunie hier matin pour adopter les textes et les transférer l’après-midi en séance plénière. La Chambre des conseillers est appelée aussi à accélérer la cadence pour entériner les textes, aujourd’hui jeudi. Le Maroc en tant que membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine est assuré de son adhésion à l’union africaine après trente-deux ans d’absence.

L’officialisation de sa réintégration au sein de l’organisation nécessite un vote à la majorité des deux tiers des États-membres, soit 36 voix alors qu’il a déjà davantage de soutiens que ce minimum requis. L’heure a ainsi sonné pour le Maroc de reprendre sa place au sein de la grande famille africaine. Il faut dire que les changements géostratégiques majeurs placent le royaume au cœur des enjeux politiques et économiques en Afrique. L’expérience marocaine est demandée par les pays africains.

D’ailleurs, l’initiative du royaume de retrouver sa place au sein de l’UA pour œuvrer à l’intérieur de cette organisation est saluée de part et d’autre. Le Maroc qui a érigé le continent au cœur de ses choix stratégiques est considéré comme une «référence» en Afrique dans plusieurs questions. Cette vocation africaine s’inscrit depuis quelques années dans une vision à long terme axée sur le renforcement du partenariat sud-sud et le développement humain. Selon un rapport du ministère de l’Économie et des finances sur les relations maroco-africaines, la stratégie économique développée par le Maroc en direction du continent africain, ambitionne d’ériger le royaume en hub régional, au service du co-développement dans les différents domaines clés pour l’avenir commun des Africains (la sécurité alimentaire, les infrastructures, la bancarisation et l’inclusion financière, les énergies renouvelables, la croissance verte, etc).

Le Maroc plaide pour la réalisation d’une intégration régionale renforcée pour aider l’Afrique à se prendre en charge et compter sur ses propres potentialités. La concrétisation de cet objectif passe notamment par le développement des partenariats public-privé sud-sud ainsi que la facilitation des transferts de technologie dans un cadre mutuellement bénéfique. Plusieurs initiatives en faveur des pays africains ont été prises par le royaume, dont notamment l’annulation de la dette de certains pays moins avancés et l’exonération totale, sur leurs produits, des droits de douane à l’entrée du marché marocain.

Fini la politique de la chaise vide
Pour les députés approchés par les Inspirations ÉCO, fini la politique de la chaise vide. Le Maroc a opté pour la défense de ses intérêts de l’intérieur de cette organisation pour contrecarrer les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du royaume. La diplomatie parlementaire a un grand rôle à jouer dans la défense de la première cause nationale au sein du continent africain. Les députés s’activent et nourrissent l’espoir de donner un coup de fouet à cette diplomatie parlementaire en renforçant le partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Des sessions de formation au profit des parlementaires ayant trait aux grands dossiers des affaires étrangères du Maroc s’avèrent également nécessaires.


Abdelwahed Radi
Député de l’USFP 

«La diplomatie parlementaire a un rôle  à jouer»

Les Inspirations ÉCO: Quel regard portez-vous sur l’accélération de la cadence au Parlement pour adopter les textes relatifs à l’UA ?
Abdelwahed Radi : L’accélération de la cadence d’adoption du texte est dictée par une question de calendrier de l’Union africaine (UA). Le sommet va se réunir vers la fin du mois. Le dossier doit être prêt et complet. C’est à nous de nous adapter aux exigences de l’Union. Le retour du Maroc à l’UA est important parce que le royaume a toujours joué un rôle de premier plan au sein de cette organisation. Aujourd’hui, aucun pays ne peut vivre tout seul. Le Maroc, malgré le fait qu’il ait quitté l’organisation de l’unité africaine, a gardé de bonnes relations bilatérales avec beaucoup de pays africains. Il est encore mieux d’être à l’intérieur de l’organisation officielle de ce continent.

Quel rôle devra jouer la diplomatie parlementaire ?
La diplomatie parlementaire a un rôle essentiel à jouer. La démocratie est de plus en plus présente partout. Même en Afrique, il y a moins de régimes totalitaires qu’auparavant. Par conséquent, les Parlements ont leur mot à dire. C’est en effet le Parlement qui entérine toutes les lois, que ce soit celles qui concernent la marche interne du pays ou les conventions internationales.

Des parlementaires se plaignent du manque d’information de la part du ministère des Affaires étrangères sur des questions clés…
La coordination est assurée entre le Parlement et le ministère des Affaires étrangères. La diplomatie parlementaire ne peut pas être isolée de la diplomatie officielle. La diplomatie parlementaire est au service de la diplomatie des affaires étrangères. C’est aux parlementaires de s’informer. La commission des affaires étrangères a le pouvoir de demander au ministre des Affaires étrangères toutes les informations dont les parlementaires ont besoin.

Faut-il renforcer les compétences diplomatiques des députés à travers des sessions de formation ?
La compétence est exigée partout. Cela dépend de la volonté de chacun d’améliorer ses  compétences.  



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