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Retour du Maroc à l’Union africaine : Récit d’une journée historique

Grâce à un travail laborieux à travers les quatre coins de l’Afrique, le Maroc a pu enfin regagné son siège à l’UA, en dépit d’un lobbying désespéré des adversaires du royaume.

Entre l’après-midi du dimanche 29 janvier 2017 et celle de lundi 30 janvier, il y avait comme une double préparation de cette historique 28e session de la conférence des chefs d’États au sein de l’Union africaine… la préparation officielle de l’ordre du jour, par les délégués et les ministres des Affaires étrangères des 54 pays, mais aussi les manigances et les complots de nos adversaires. Tout au long de la journée de dimanche, Algériens et Sud-africains se sont répartis les tâches. Ils commentaient dans les coulisses que «l’Afrique unie est aujourd’hui confrontée à des problématiques prioritaires d’ordre humains et économiques» tout en estimant que «l’adhésion du Maroc dans ce contexte est de nature à diviser l’Afrique» ! Une hérésie de trop, soutenue par les divagations du chef de la diplomatie de la pseudo RASD, Ould Salek, qui déclarait à la presse que «si adhésion du Maroc il y a, elle devrait être conditionnée» par la reconnaissance de la fantomatique république. Des propos balayés d’un revers par Macky Sall, président du Sénégal, qui a tenu à préciser que «le vote pour le Maroc ne sera sujet ni à des débats ni à des conditions». Destabilisés, les séparatistes ont commencé à débiter  des allégations tous azimuts soutenant que «l’article 42 de la Constitution marocaine qui interdirait toute négociation sur les frontières marocaines y compris le Sahara», avançant ainsi que l’admission du Maroc remettait en cause l’existence d’un État membre de l’Union africaine.

Dimanche 29 janvier 2017

14h15
Idriss Déby, président du Tchad et président en fin de mandat de l’UA, se réunit avec Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’UA, pour statuer sur l’ordre du jour. Le point le plus attendu étant le retour du Maroc. Les deux responsables choisissent une fuite en avant en décidant de retarder le vote sur le retour du Maroc à lundi dans l’après-midi, après avoir passé le flambeau à leurs successeurs. Idriss Déby ne voulant pas froisser ses voisins algériens et Zuma, fidèle à son hostilité au Maroc et ayant refusé que ce retour soit acté durant son mandat !

15h30
Le présumé chef de la diplomatie des séparatistes, Ould Salek, essaye de manipuler la presse internationale sur place. Il improvise un point de presse dans lequel il colporte une multitude de contre-vérités et de mensonges. Le but étant de détourner l’attention sur le retour, alors imminent, du Maroc.

16h20
Effervescence à l’hôtel Sheraton où l’on voyait Salaheddine Mezouar, Nasser Bourita et Yassine Mansouri procédant, tour à tour, à des B to B avec des personnalités de différents pays africains. Les tractations de dernière heure allaient bon train mais on n’en saura pas plus. La délégation marocaine s’abstenant de toute déclaration officielle avant le vote sur le retour du Maroc dans l’Union.

17h15
Le roi Mohammed VI ayant élu l’hôtel Sheraton comme siège des négociations, reçoit, tour à tour, les présidents des républiques du Rwanda, du Congo, de la Guinée équatoriale. Des réunions qui ont duré presque deux heures. Pendant ce temps, la délégation marocaine s’activait dans les couloirs de l’hôtel pour opérer les derniers réglages de la réception que le roi allait donner en l’honneur de certains chefs d’États.

19h
Le roi recevait ses invités au salon d’honneur pour une réception détendue à laquelle ont pris part plusieurs chefs d’États dont Macky Sall (Sénégal), Denis Sassou-Nguesso (R.Congo), Ellen Johnson Sirleaf (Libéria), Ali Bongo (Gabon). Juste après, le roi avait une rencontre très importante avec Alpha Condé, président de la Guinée et nouveau président de l’UA. C’est ce dernier qui allait gérer l’ordre du jour des travaux de la 28e session des chefs d’États de l’UA. D’où l’importance de cette rencontre.

Lundi 30 janvier 2017

10h
Le cortège des chefs d’États commence à défiler devant le siège de l’UA. Ils étaient tous là…ou presque. Après un café d’accueil, une réunion à huit clos était entamée. Et c’est là justement que les débats houleux se sont déroulés. D’un côté, les Algériens et les séparatistes avec six ou sept pays voulaient bloquer le vote en invoquant des conditions préliminaires à tout vote. De l’autre côté, la majorité des signataires pour un retour du Maroc (42 membres) tenaient à ce que ce retour ne soit sujet à aucune surenchère.

12h25
Les chefs d’États africains rejoignent la salle Nelson Mandela, des plénières, pour l’ouverture officielle des travaux de la 28e session du sommet africain. Rien ne filtrait encore sur la question du retour du Maroc.

14h15
La séance est levée pour une pause déjeuner. Elle est ensuite reprise deux heures plus tard, toujours à huis clos.

15h30
La réunion a débuté par les élections tant attendues pour le poste de président de la Commission africaine. Le Maroc espérait un succès du Sénégalais Abdoulaye Bathily et redoutait le passage de la Kenyane Amina Mohamed. Finalement, c’est le Tchadien, Moussa Faki Mahamat, ministre des Affaires étrangères, qui l’emporte. Un choix qui réconforte la majorité des pays pour ses positions modérées.

20h12
L’annonce du retour du Maroc dans l’UA est  lancée. Des youyous retentissent dans le siège de l’Union. Le Maroc est passé par acclamation après un forcing de la majorité. 



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