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Retour du Maroc à l’UA : Une chance pour la réforme de l’institution africaine

En réintégrant sa famille africaine, le royaume apporte avec lui une longue expérience en matière de gouvernance, d’investissements fructueux et d’ouverture économique sur la région. Plus de 40 pays africains, membres de l’UA, ont exprimé leur soutien écrit au retour du Maroc qui participe au sommet dans la sérénité.

C’est aujourd’hui lundi que le 28e sommet de l’Union africaine se tient à Addis-Abeba et dont les travaux se poursuivront jusqu’à demain mardi. Deux jours avant ce rendez-vous important de l’institution africaine, le souverain s’est rendu en Éthiopie pour une visite officielle. Une initiative qui montre tout l’intérêt que le roi porte à la réintégration de l’UA, que le royaume a quitté en 1984 pour protester contre l’acceptation du Polisario en son sein. Un déplacement qui s’inscrit dans la continuité de l’approche royale dans ses relations avec les pays du continent.

La diplomatie royale en Afrique a montré sa réussite car elle sort des sentiers battus des formalités pour s’inscrire dans la durée des conventions et accords à caractère hautement économiques. En matière d’énergie, d’ agriculture, de finances, télécoms, santé, etc, le Maroc a su diversifier ses relations avec ses partenaires africains grâce à la perspicacité et à la politique volontariste du souverain. Non loin de ce pays de la corne de l’Afrique qu’est le Soudan du Sud, le Maroc vient de mobiliser un hôpital humanitaire pour venir en aide aux populations nécessiteuses de ce pays. Un engagement qui montre toute la responsabilité que le royaume prend vis-à-vis du continent même loin de son environnement immédiat qui est l’Afrique de l’Ouest. S’ajoute à cela le fait que le Maroc est de plus en plus dynamique en matière de résolution des conflits en Afrique. Directement ou indirectement à travers les missions de maintien de la paix de l’ONU, le pays a toujours répondu présent. Tout récemment, la deuxième phase de régularisation des émigrés à grande majorité d’origine subsaharienne fut la preuve tangible d’un engagement réel et
d’une grande solidarité envers le continent.

Intégrité territoriale
Aujourd’hui, le retour du royaume au sein de sa famille africaine représente le fruit de ses efforts de rapprochement menés depuis une quinzaine d’années, car même en dehors de l’UA, le Maroc n’a jamais tourné le dos à son ancrage africain, mais il fallait dans un contexte particulier montrer la fermeté nécessaire dans la mesure où il s’agit d’intégrité territoriale. Les choses ont changé et le grand retour du Maroc à l’UA sera sans conteste le sujet phare des travaux du sommet. Les 54 chefs d’États africains devront aujourd’hui voter pour la réintégration du royaume. Une formalité si l’on tient compte du fait que plus d’une quarantaine de pays africains ont déjà donné leurs engagements écrits en faveur du Maroc. Bien que ceci signifie être dans la même institution internationale que le Polisario, cela ne signifie pas de s’en accommoder. Ce ne sera que partie remise car les efforts diplomatiques ne cesseront pas pour convaincre la communauté africaine du non-sens du siège d’une entité fantoche comme le Polisario.

À l’intérieur de l’UA, le royaume en fera une priorité, mais il y a aussi un autre changement majeur qui intervient dans l’équilibre des pouvoirs au sein de l’institution africaine en rapport avec l’Algérie. Cette dernière, qui depuis 16 ans préside l’importante Commission paix et sécurité de l’UA, devra désormais composer avec la présence non moins forte du Maroc. L’autre sujet brûlant du sommet africain a trait à la faiblesse de l’UA face aux défis multiples qui pèsent sur le continent. La situation dans certains pays africains n’est pas réjouissante.

La situation dans la RDC et au Soudan du Sud notamment, sans oublier la région du Sahel où la menace terroriste est omniprésente, interpelle les 54 chefs d’États africains. Un projet de réforme de l’union est donc attendu. Il fera l’objet d’une présentation par un groupe d’experts chapeauté par le président rwandais Paul Kagamé. La question du financement des interventions de l’UA et de l’efficacité de ses organes figure aussi au menu de ce 28e sommet. Cela dit, le retour du Maroc coïncide avec toutes ces questions, dans un contexte régional et mondial ou l’UA est plus que jamais appelée à bien jouer son rôle et à s’imposer comme interlocuteur valable des puissances de ce monde.


Dans les coulisses des dernières manœuvres

Hier dimanche, a eu lieu une ultime réunion des délégués des 54 pays africains pour baliser l’ordre du jour des chefs d’États concernant leur sommet de ce lundi. Dans le menu se trouvaient 3 points : le développement durable, la coopération bilatérale mais surtout le retour du Maroc au sein de l’UA. En dehors des réunions officielles, nous avons constaté des mouvements suspicieux des délégués de l’Algérie, appuyés de leurs homologues sud-africains pour brouiller les pistes. Ils usaient de leurs dernières cartouches pour repousser le vote sur le retour du Maroc, avançant des arguments t-shirt farfelus en décrivant l’approche marocaine comme «prônant la division au sein de la famille africaine». À court de justification de leur souhait de voir le retour du Maroc repoussé sine die, ils soutiennent qu’au cas où la majorité des pays africains choisissent de voter pour le retour du Maroc, il faudrait alors ouvrir le dossier des frontières. Un argument balayé d’un revers de main par le président du Sénégal, Macky Sall, qui soutient que l’ordre du jour stipule le vote mais pas de débat. Au même moment, le chef de la diplomatie des séparatistes, Ould Salek, disait aux journalistes que «le Maroc n’a pas la majorité et que si retour il y a, ce sera avec des conditions», excellant ainsi dans l’art de la contradiction. La délégation du Maroc qui n’a pas accès aux réunions des délégués au siège de l’UA a élu l’hôtel Sheraton comme headquarter où un ballet de délégations défilait pour échanger sur ce sujet avec leurs homologues marocains. Ces derniers nous ont confirmé qu’ils ne pourront s’exprimer qu’à partir de ce mardi, après ledit vote, ce qui explique la délicatesse de ce dossier. 


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