Régularisation des migrants : La deuxième vague est lancée

Cette vaste opération concerne quelque 25.000 immigrés clandestins. L’initiative marocaine est saluée dans le monde entier et donnée comme exemple à suivre par les observateurs mondiaux.

Bonne nouvelle pour 25.000 immigrés. En effet, le Maroc lance, sur hautes instructions royales, la deuxième phase de régularisation des personnes en situation irrégulière. Dans un communiqué rendu public lundi, la commission nationale chargée de la régularisation et l’intégration des migrants au Maroc a annoncé la mise en branle de cette opération dans l’immédiat. Elle sera menée dans les mêmes conditions que la première phase de régularisation menée durant l’année 2014. Cette dernière, est-il besoin de le rappeler, avait été qualifiée de franc succès par la communauté internationale. Elle a concerné plus de 25.000 personnes avec des avantages qui n’ont rien à envier à ceux des pays développés. La politique migratoire marocaine permet l’intégration économique et sociale des personnes issues principalement des pays subsahariens. Une politique qui a été unanimement saluée par les chefs d’états africains durant la tournée royale dans le continent.

Le rayonnement de l’approche migratoire marocaine dans le monde est aujourd’hui source de fierté pour le royaume. De simple pays de transit vers le continent européen, le Maroc est devenu, en seulement quatre ans, un pays d’accueil en bonne et due forme. Les enfants des immigrés sont scolarisés dans les écoles publiques dans les mêmes conditions que les Marocains. L’accès aux soins médicaux et aux différents autres services est aussi garanti par la loi. L’ancien ambassadeur américain, Edward Gabriel, a par ailleurs estimé le lancement de cette deuxième phase comme l’occasion appropriée pour la communauté internationale de «prendre note du leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». Et le diplomate d’ajouter qu’il s’agit «d’une grande leçon en matière des Droits de l’Homme, que le monde doit non seulement assimiler et en prendre note, mais s’évertuer à reproduire». Peter Pham, vice-président de l’Atlantic Council, et directeur de l’Africa Center relevant de ce prestigieux think tank américain, a lui aussi salué le leadership humanitaire du souverain qui, ajoute-t-il, suscite l’admiration. Le contexte et le timing de cette opération de régularisation sont justement source d’admiration. Car dans un temps où le rejet des immigrants est au centre des politiques migratoires dans nombre de pays occidentaux, le Maroc s’inscrit à contre-courant réaffirmant les valeurs d’hospitalité et de tolérance qui ont toujours été les siennes. Dans son discours du 20 août, le souverain avait souligné «ceci n’a rien d’étonnant quand on connait l’accueil réservé par les Marocains à leurs hôtes.

En effet, les qualités d’hospitalité, de bienveillance et de cordialité, sont ancrées dans notre culture et nos traditions séculaires». Toujours est-il que le timing de cette opération de solidarité en faveur des immigrés coïncide avec une politique migratoire algérienne scandaleuse. La semaine dernière, en effet, l’Algérie a été le théâtre d’une vague d’arrestations visant des migrants subsahariens. Selon des sources concordantes, pas moins de 260 Maliens auraient été expulsés du pays, manu militari. De nombreuses associations ont accusé les autorités algériennes de violence. Voilà deux paradigmes complètement opposés, l’un visant l’intégration des immigrants en respect des droits humains et l’autre s’inscrivant dans le rejet de l’autre.

En avril 2015, la politique volontariste du Maroc dans le domaine migratoire n’a pas laissé indifférente une Union européenne attentive à toute initiative d’intégration des migrants dans le sud de la Méditerranée. Elle a donné lieu à la signature d’une convention entre le ministre des MRE (Anis Birou) et le commissaire européen responsable de la Migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, Dimitris Avramopoulos. Elle est dotée d’un budget de 10 millions d’euros, financé par l’UE dans le cadre du partenariat pour la mobilité. Un engagement européen appuyant la Stratégie nationale d’immigration et d’asile et validant ses projets de régularisation et d’intégration des migrants subsahariens.

Le Maroc co-préside le forum international sur la migration
Le Maroc et l’Allemagne ont été déclaré, lundi à Dhaka (Bangladesh), co-présidents de la prochaine édition du forum international sur la migration et le développement. C’est la première fois depuis la création du forum en 2007 que deux pays le co-pilotent. Preuve de l’importance que le royaume a pris au niveau mondial dans le domaine migratoire et l’aura dont il bénéficie dans les grandes instances internationales. Pour montrer l’importance de ce forum, il suffit de savoir que la rencontre de Dhaka a connu la participation de 130 pays, 200 participant et pas moins de 30 ONG.