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Mohamed Maliki : “Un bel avenir pour la coopération économique ”

Mohamed Maliki. Ambassadeur du Maroc en Inde, au Bhoutan, aux Maldives, au Népal et au Sri Lanka

Les rencontres entre hommes d’affaires marocains et indiens se sont multipliées ces derniers mois. Comment l’ambassade du Maroc accompagne-t-elle cette dynamique ?
Les relations bilatérales entre le Maroc et l’Inde sont excellentes sur le plan politique. C’est pourquoi les deux pays s’efforcent de sensibiliser les hommes d’affaires marocains et indiens aux opportunités qui existent sur les deux marchés en vue de hisser ces relations sur les plan économique et commercial dans les deux directions. Pour un acteur économique marocain, l’Inde est un marché d’environ 1,3 milliard de consommateurs, très bien connecté dans la région de l’Asie du Sud, qui a des accords de libre-échange avec le Japon et la Corée du Sud. L’Inde est aussi en passe d’intégrer un groupement des marchés économiques de l’Asie dans le cadre du Partenariat économique régional global (RGEP), dont l’objectif est de créer une zone économique ouverte et libre regroupant les 10 pays de l’ASEAN en plus du Japon, la Corée du Sud, la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Inde. Pour les businessmen indiens, le Maroc ne représente pas seulement un marché d’environ 40 millions de consommateurs, mais aussi la porte privilégiée pour un marché africain de près de 1,2 milliard de consommateurs.  Les hommes d’affaires indiens en général, et les grands groupes économiques en particulier, sont de plus en plus sensibilisés aux opportunités d’investissement au Maroc, vu les avantages que donnent ses accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Union européenne, les pays arabes, et ceci en plus de la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine de laquelle il fait partie. L’ambassade du Maroc en Inde  sensibilise les communautés d’affaires des deux pays tout autant qu’elle assiste les différentes délégations d’hommes d’affaires marocains qui viennent en visite en Inde. L’ambassade assiste ces délégations dans l’établissement de leurs programmes de visite d’une manière leur permettant de rencontrer les agences indiennes publiques chargées du commerce extérieur, de l’import et de l’export et de l’investissement, d’échanger avec leurs homologues indiens dans le cadre des rencontres B2B selon leurs domaines d’intérêt et d’effectuer des visites de sites de production et autres. J’invite donc les acteurs économiques marocains (chambres de commerce, confédérations, associations professionnelles…) à s’ouvrir sur le marché indien et à initier le contact, à l’avance, avec l’Ambassade du Maroc en Inde qui  leur donnera les conseils nécessaires, les mettra en relation avec leurs homologues indiens et leur facilitera la participation aux divers salons et foires organisés en Inde.

Quelles sont les principales barrières qui freinent la relance de la coopération économiques entre les deux pays ?
Il n’y a pas de barrière qui freine la coopération économique entre les deux pays mais plutôt des leviers, comme la connectivité aérienne qui pourrait donner un vrai coup de pouce au renforcement des relations économiques et commerciales bilatérales. Si j’avais à mentionner des barrières, je dirais plutôt qu’elles relèvent de facteurs beaucoup plus psychologiques que d’autres liés aux appréhensions vis-à-vis des marchés asiatiques. Les investisseurs et hommes d’affaires marocains ont l’habitude de se focaliser sur le Nord, l’Europe et les États-Unis en particulier alors que, faut-il le souligner, la révolution technologique et le transfert des technologies passent forcément par l’Asie, notamment l’Inde, aujourd’hui.

Quelles sont les actions menées pour faire sauter ces verrous ?
Le Maroc et l’Inde  font un travail remarquable sur plusieurs fronts pour rapprocher les deux communautés d’affaires, surtout avec les ouvertures que connaissent leurs économies dans leurs régions respectives. De plus, l’ambassade du Maroc se focalise sur l’établissement de relations solides entre les régions marocaines et indiennes dans l’objectif d’accompagner le projet de régionalisation lancé au Maroc.  C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une visite de travail a été effectuée à New Delhi, il y a quelques jours, par une délégation de la Chambre de commerce, d’industrie, des services de la région Fès-Meknès (CCISFM), lors de laquelle les membres de cette délégation, dont la plupart sont des hommes d’affaires, ont eu des rencontres pour le moins fructueuses avec leurs homologues indiens et ont pu participer sur proposition de l’ambassade au premier Salon indien international des coopératives (IICTF – du 11 au 13 octobre 2019 à New Delhi), Un mémorandum d’entente a été signé lors de cette visite entre la CCISFM et une Chambre de commerce indienne prestigieuse, PHDCCI, visant à promouvoir les relations économiques entre le Maroc et l’Inde, les conférences et les réunions B2B entre les hommes d’affaires des deux pays et à favoriser les activités promotionnelles et les visites entre les deux instances ainsi que le partage d’expériences et des bonnes pratiques.

Des accords seraient-ils en signature entre les deux parties ?
Il y avait, il y a et il y aura toujours des accords entre les deux pays, selon les intérêts et selon le besoin de l’une ou l’autre partie. Mais je veux préciser que la signature des accords n’est pas une fin en elle-même, plutôt un moyen pour renforcer la coopération et préparer le cadre juridique pour que les institutionnels et les hommes d’affaires travaillent dans les meilleures conditions possibles, car il revient aux États d’accompagner et d’encourager les investissements de part et d’autre. Ce que l’on peut dire à ce stade, c’est que l’intérêt vis-à-vis de chacun des deux pays grandit de jour en jour et qu’il y a des perspectives économiques prometteuses entre le Maroc, et l’Inde aussi bien dans le volet bilatéral que celui multilatéral.


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