Maroc-Russie : Le nouvel accord de pêche sauvera-t-il les exportateurs ?

Un accord vient d’être signé entre le Maroc et la Russie concernant la pêche, en marge de la visite royale dans ce pays. Les opérateurs du secteur espèrent que cette convention pourra débloquer la situation des 44 unités industrielles qui attendent d’exporter vers ce marché depuis 2012.
Le marché russe est vraiment convoité par les opérateurs marocains. Le nombre des professionnels souhaitant exporter des produits de la pêche sur ce marché croît de manière importante, selon l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Environ 83 usines de produits halieutiques exportent déjà vers le marché russe. Plusieurs autres contrats ont été signés entre des sociétés russes et des opérateurs marocains. Quelque 44 unités industrielles à Kénitra, Agadir, Dakhla, Laâyoune, Safi, Smara, etc. ont demandé l’autorisation aux autorités sanitaires russes. En vain, jusqu’à présent. «Plusieurs unités exportatrices, qui sont pourtant agréées par l’ONSSA, attendent, depuis 2012, d’exporter leurs produits vers ce marché. Cependant, elles n’arrivent toujours pas à accéder à ce marché», regrette un opérateur exportateur à Laâyoune.
De leur côté, des sources autorisées à l’ONSSA affirment que ces unités respectent les normes, ajoutant que les responsables se sont engagés auprès des autorités russes afin que celles-ci puissent enfin voir leur problème résolu. «Le problème ne se situe pas au niveau de l’ONSSA, mais plutôt du côté des autorités sanitaires russes dont les exigences sont devenues draconiennes, depuis 2012, année de la création de l’Union douanière Russie, Biélorussie et Kazakhstan», déclare Hassan Moujahed, responsable au service de contrôle à l’ONSSA. Et celui-ci d’ajouter que «L’office est intervenu auprès des autorités russes pour débloquer la situation.
D’ailleurs, plusieurs courriers ont été adressés aux autorités sanitaires russes au sujet de ces unités». L’on apprend que les autorités russes ont fait savoir aux responsables marocains qu’ils ne peuvent octroyer des autorisations qu’à sept unités seulement. Informés de cette décision, les opérateurs marocains ont refusé de choisir parmi les 44 unités industrielles en question. Ce dossier, qui traîne depuis maintenant quatre ans, connaîtra-t-il une résolution prochaine? Les opérateurs marocains espèrent, en tout cas, que l’accord Maroc-Russie signé mardi 15 mars, en marge de la visite royale en Russie, incitera les autorités du pays à accélérer les procédures d’enregistrement des 44 unités concernées.
Du côté des opérateurs de la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP), on ne compte pas baisser les bras. Le sujet a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs rencontres entre des opérateurs marocains et leurs homologues russes pour faciliter l’accès aux unités industrielles souhaitant exporter vers ce pays. Des réunions ont été tenues récemment à Dubaï, à l’occasion du salon «Gulfood 2016».
En effet, une délégation de la FENIP s’est entretenue avec la partie russe pour pouvoir trouver des solutions à ce problème. «Maintenant qu’un accord est signé entre le Maroc et la Russie sur la pêche, nous espérons qu’il y aura des avancées réelles à ce sujet», soulignent des opérateurs membres de la fédération. Notons enfin qu’une commission russe devait venir au Maroc, il y a deux ans de cela, pour «auditer» les établissements marocains désirant exporter des produits halieutiques vers le marché de l’union douanière. Une visite était programmée en octobre 2014, mais elle a été reportée par la partie russe. «Nous attendions la visite de cette commission pour auditer les produits de la pêche. Mais les autorités russes ont demandé que leur visite porte aussi sur tout le volet animal (produits laitiers et charcuterie). Demande refusée par l’ONSSA !