Archives

Les secteurs qui attisent les convoitises des Américains

Une conférence économique et stratégique entre les deux pays a démarré hier à Rabat avec au menu des B2B entre les entreprises des deux pays. Les importations américaines du Maroc représentent à peine 0,04% des importations globales des États-Unis, un chiffre à améliorer absolument…

Et de trois pour la Morocco-US Business Development Conference qui a démarré hier à Rabat. Pas moins de 80 entreprises américaines ont fait le déplacement pour tâter le terrain des opportunités d’investissement au Maroc. Deux secteurs émergent comme prioritaires, à savoir les énergies renouvelables et l’automobile. Ce n’est pas une surprise que l’on s’intéresse à deux secteurs qui font l’aura du pays dans la région, et même à l’internationale.

Cette conférence, qui s’inscrit dans la dynamique du dialogue stratégique Maroc-USA, est censée apporter un nouveau souffle aux échanges commerciaux entre les deux partenaires historiques. Elle coïncide aussi avec la signature du 2e Compact MCA-Maroc, prévue jeudi entre Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement et Dana J.Hyde, Chief Executive Officer de la Millennium Challenge Corporation. Dans sa deuxième phase, ce compact doté de 450 millions de dollars, vise à financer deux secteurs prioritaires pour le gouvernement.

Il s’agit de l’éducation et la formation pour l’employabilité des jeunes et la productivité du foncier. Lors de son intervention d’ouverture de la conférence, Mbarka Bouaida, ministre déléguée aux Affaires étrangères, a expliqué que le dialogue stratégique entre les deux pays est devenu une vraie roadmap avec des actions concrètes et des plans portant sur la coopération et la sécurité dans la région, sans perdre de vue bien évidemment les secteurs économiques. La ministre n’a pas manqué de rappeler la portée stratégique de la visite royale à Washington qui a débouché sur la signature des conventions pour faciliter les échanges, y compris l’ALE Maroc-USA qui fête ses 10 ans. «Cette conférence est un tournant pour les relations entre les deux pays principalement pour ce qui a trait à l’énergie et l’industrie automobile», explique Bouaida.

Le Maroc, gateway pour l’Afrique
Dans un contexte de tension et d’instabilité régionale, le Maroc joue un rôle majeur pour renforcer son attractivité économique et, par son truchement, celle de la région. Toutefois, les importations des États-Unis en provenance du Maroc ne représentent qu’un infime 0,04% de ses importations globales. Ce qui a poussé la ministre à lancer un appel au privé pour améliorer ce chiffre. Elle a profité de l’occasion pour inciter les entreprises américaines à prendre fortement part à la COP22. Pour Marcus Jadotte, sous-secrétaire d’État américain au Commerce et à l’industrie, en ouvrant son économie, le Maroc se positionne comme un hub dans la région.

Le responsable a cité à ce propos les infrastructures touristiques et celles liées à l’énergie renouvelable. «Le port de Tanger Med a reçu, l’année dernière, plus de 3 millions de containers. C’est la preuve que le Maroc est sur une trajectoire de dynamisme économique», a souligné Jadotte avant d’ajouter que les États-Unis continueront de soutenir le développement économique du royaume. Quant à Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, l’ALE avec les Américains a consolidé les relations économiques entre les deux pays, totalisant 3 MM$.

Toutefois, reprend la responsable, : «nous représentons l’équivalent de 10% de la population américaines et l’on compte seulement pour 0,04% des importations américaines». Un message subliminal visant à ce que le niveau des échanges soit à la hauteur de la volonté exprimée de part et d’autre. Bensalah n’a pas exclu l’importance de secteurs classiques, comme l’agriculture, le tourisme et la pêche qui méritent aussi que l’on s’y intéresse du côté américain. «La CFC a été classée la semaine dernière comme première place africaine. Le Maroc en tant que gateway pour l’Afrique est une réalité et non un projet», a-t-elle conclu. Fidèle à son enthousiasme, David Hamod, président de la Chambre de commerce américano-arabe, a reconnu que le Maroc est dans une position meilleure qu’il y a deux ans. «Le Maroc est unique à nos yeux, parmi les 22 pays arabes membres de la chambre», notera-t-il. La sécurité, la stabilité et les opportunités qu’il offre en sont pour beaucoup.

Pour Hamod, les réformes au Maroc ont démarré avant le printemps arabes. Des institutions fortes et la bonne gouvernance ont été la clé de réussite. «Certes, les temps sont durs. Au Koweït les revenus du pétrole ont dégringolé des deux tiers et en Arabie Saoudite, la perte est de 41%. Mais le Maroc a bénéficié de la baisse des prix du baril pour développer davantage son économie», conclut-il. 


 

USA-Maroc-CCG : partenariat d’avenir

Pour David Hamod, président de la Chambre de commerce américano-arabe, il y a une réelle nécessité de travailler ensemble pour informer les entreprises américaines des opportunités qui existent au Maroc et vice-versa. En effet, il faut savoir que les ALE ont permis aux États-Unis d’abolir 18.000 taxes et plus d’ouverture est à prévoir si le dialogue transatlantique avec l’UE aboutit à des résultats probants. Dans cette nouvelle configuration, le Maroc doit aiguiser ses armes pour être au diapason de cette nouvelle autoroute économique entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Autre élément important, cette troisième conférence vise à tisser des liens solides et triangulaires entre les États-Unis, le Maroc et les pays du Golfe. En effet, vu les relations importantes que le Maroc a pu tisser avec les pays du CCG, les Américains y voient une opportunité pour accélérer la cadence des investissements et profiter mutuellement des opportunités qui s’offriront dans les années à venir.

 


whatsapp Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp

Évolution des prix des fruits et légumes à Casablanca



Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page