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Le message fort du maroc

La participation historique du roi Mohammed VI, pour la première fois, au Sommet du Conseil de coopération du Golfe a marqué sans aucun doute un tournant fondamental dans les choix diplomatiques du Maroc. Plus de cinq mois après son discours à Laâyoune qui a marqué la commémoration du 40e anniversaire de la marche verte et qui avait pour effet de déchaîner les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc, le souverain a tenu cette fois à lancer une série de messages qui inscrivent la question du Sahara dans le contexte de terreur dans lequel baigne le monde arabe depuis l’éclatement du «printemps» arabe.

La liaison directe entre la montée du seuil de l’hostilité et le statut des acteurs internationaux qui ont opté pour la provocation du Maroc a été soulignée clairement cette fois, le royaume faisant partie des pays qui ont fait et qui font toujours l’objet de tentatives de division. «Ce Sommet se tient dans une conjoncture délicate. La région arabe vit, en effet, au rythme de tentatives de changement de régimes et de partition des États, comme c’est le cas en Syrie, en Irak et en Libye, avec tout ce que cela comporte comme tueries, exodes et expulsions d’enfants de la patrie arabe», a souligné le roi durant son évaluation du contexte régional qui ne favorise nullement les options diplomatiques. «Après ce qui fut présenté comme un printemps arabe, qui a occasionné tant de ravages, de désolations et de drames humains, nous voilà vivre aujourd’hui un automne calamiteux, avec le dessein de faire main basse sur les ressources des autres pays arabes et de briser les expériences réussies d’autres États, comme le Maroc, en portant atteinte à son modèle national original qui le distingue». Les menaces qui pèsent actuellement sur la marocanité du Sahara ne sont donc pas fortuites et leur confrontation nécessitent désormais une coordination plus élevée entre le Maroc et ses partenaires du Golfe.

Les dirigeants des pays membres du CCG seraient appelés à amorcer une nouvelle génération de solidarité qui va au-delà des axes stratégiques économiques et sécuritaires, pour toucher la dimension des alliances qui sont faites et défaites sans logique précise depuis 2011. «Il y a cependant de nouvelles alliances qui risquent de conduire à des divisions et à une redistribution des cartes dans la région. Ce sont, en réalité, des tentatives visant à susciter la discorde et à créer un nouveau désordre n’épargnant aucun pays, avec des retombées dangereuses sur la région, voire sur l’état du monde», a averti le souverain. La piste la plus sûre qui a été choisie par la diplomatie marocaine dans ce contexte reste la diversification des partenaires. Plusieurs États ont été cités par le roi comme étant des partenaires crédibles, essentiellement la Russie, l’Inde et la Chine.

Cette démarche, qui ne fait peser aucune ombre sur la relation entre le Maroc et ses partenaires traditionnels, reste pour le moment l’une des options majeures pour contrecarrer les tentatives destinées à faire avancer les séparatistes sur l’échiquier de l’ONU. «La situation est grave, surtout au regard de la confusion patente dans les prises de position et du double langage dans l’expression de l’amitié et de l’alliance, parallèlement aux tentatives de coups de poignard dans le dos», a déploré le roi dans son diagnostic des rapports de force internationaux qui ont pris une cadence de changements inégalables dans l’histoire des relations internationales. Les bonnes relations du Maroc avec les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi qu’au sein du continent africain devront se renforcer par le soutien des pays du Golfe, sur qui le Maroc compte énormément pour rallier d’autres pays au point de vue unitaire du Maroc au sein des instances internationales. 


 

Quelques extraits du discours…

*Le timing de cette rencontre, la 1re du genre

Le roi a tenu à placer cette rencontre dans son contexte. «Nous nous réunissons donc aujourd’hui pour donner une forte impulsion à ce partenariat, qui a atteint un tel degré de maturité que nous nous devons, désormais, d’en développer le cadre institutionnel et les mécanismes opérationnels. C’est un message d’espoir pour nous-mêmes et un signal fort pour nos peuples quant à notre capacité à élaborer des projets mobilisateurs communs», a indiqué le roi.

*Des menaces subies collectivement

«Les plans d’agression attentatoires à notre stabilité se poursuivent toujours et ne cesseront pas. En effet, après avoir morcelé et détruit nombre de pays du Machreq arabe, les voilà qui s’en prennent aujourd’hui à son flanc occidental. Le dernier en date concerne les manœuvres orchestrées contre l’intégrité territoriale de votre deuxième pays, le Maroc». La conclusion du souverain reste indiscutable dans la mesure où la virulence des attaques n’a pas cessé et que ses initiateurs restent jusqu’à présent protégés par l’anonymat.

*La logique de la diversification des alliés

«Le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts». Le message adressé aux alliés traditionnels du Maroc est sans équivoque et veut éviter les interprétations abusives du tournant opéré par la visite royale à la Russie, une «visite marquée par le développement de nos relations hissées au niveau de partenariats stratégiques approfondis et par la signature d’accords structurants dans de nombreux domaines vitaux. Nous nous acheminons également vers le lancement de partenariats stratégiques avec l’Inde et la République populaire de Chine, où Nous nous rendrons en visite officielle bientôt».

*Le Maroc et le SG de l’ONU, une ignorance du dossier

«Les choses en sont arrivées au point d’engager une guerre par procuration où le Secrétaire général des Nations Unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara marocain». Le sombre épisode signé par les agissements du secrétaire général de l’ONU n’est pas près d’être oublié. Plus encore que l’erreur commise, c’est l’ignorance même du dossier par le Sg de l’ONU qui a profondément dérangé le Maroc. «En effet, que peut faire le Secrétaire général alors qu’il admet ne pas avoir une connaissance complète du dossier du Sahara marocain, comme c’est le cas pour de nombreuses autres affaires ? Mieux encore, il ignore le détail des développements et les véritables dessous du dossier», comme a tenu à l’expliquer le roi.

*Une défense commune et indivisible

«Que veulent-ils de nous ?», s’est interrogé le roi devant l’ampleur des attaques orchestrées contre certains pays arabes. «Nous faisons face à des complots visant à porter atteinte à notre sécurité collective. Ceci est clair et n’a pas besoin d’analyse. Ils en veulent à ce qui reste de nos pays, qui ont pu préserver leur sécurité, leur stabilité et la pérennité de leurs régimes politiques». En plus des États du Golfe arabe, le Maroc et la Jordanie restent particulièrement visés, lesquels «constituent un havre de paix et de sécurité pour leurs citoyens et un élément de stabilité dans leur environnement».

*Le terrorisme, corriger les mystifications

L’accusation de terrorisme qui plane sur les pays arabes et qui a envenimé les relations de plusieurs pays reste un moyen de faire monter la pression sur certains États. «Le terrorisme ne fait pas que nuire à la réputation de l’islam et des musulmans. Certains s’en servent aussi comme prétexte pour diviser nos pays et pour y semer la zizanie. Cette situation exige d’ouvrir un débat franc et profond entre les différents rites pour corriger les mystifications, mettre en lumière la véritable image de l’Islam et réactiver les valeurs de tolérance qui sont les nôtres», a exprimé le souverain..


 

Un soutien inconditionnel réciproque

Dans la déclaration conjointe à l’issue de la participation du Maroc au sommet de Ryad, les deux parties ont renouvelé leur engagement pour un soutien réciproque dans les questions qui touchent les intérêts vitaux du Maroc et des 6 pays membres du CCG. Le volet économique a été cette fois quelque peu éclipsé par la nature de l’étape, ainsi que par les priorités actuelles des deux parties qui se situent dans la mise en œuvre «d’une nouvelle dynamique de partenariat stratégique et multidimensionnel, ainsi qu’un renforcement de la coordination des positions pour faire face aux défis et menaces qui guettent la région arabe». Les diplomates marocains au sein des pays membres du CCG devront ainsi se mettre au diapason avec les nouvelles orientations qui se sont concrétisées à l’issue de ce sommet.

 


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