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Le Maroc et la douleur de la France

Le festival amazigh organisé à Fès est un bel exemple du «vivre ensemble». Un principe bafoué aujourd’hui dans de nombreux pays.

Du 15 au 17 juillet 2016, le Festival international de Fès de la culture amazighe s’est déroulé sous le signe du «Vivre ensemble», avec de nombreux intervenants venus de plusieurs pays méditerranéens : Maroc, Algérie, Tunisie, Palestine, Liban, Italie, Espagne, France… Faute de citer tous les intervenants, je n’en citerai aucun tant il est vrai que, pour moi, les intervenants français touchés encore une fois par une violence aveugle ont fait bloc, unis dans une fraternelle compassion.

En effet, étrangement, le jour de l’ouverture fut endeuillé par l’attentat de Nice, lequel, au nom de la folie fanatique de Daesh, fit 84 morts et de nombreux blessés en pleine fête où l’on commémorait la République française sous le triple titre de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Cette atteinte aux droits de l’Homme les plus fondamentaux a résonné sur l’ensemble du Festival de la culture amazighe de Fès comme un appel à l’unité du cœur parmi les diversités des peuples. Sous cette lumière, chaque intervention autour du thème du «Vivre ensemble» a retenti à la façon d’un avertissement à tous les fanatiques. Dans une union fraternelle des bonnes volontés ; intellectuels, artistes, spectateurs de tous bords ont resserré les liens d’une humanité unie dans un souci de partage et de compréhension.

Ainsi, on entendit dans l’enceinte du Palais des congrès de Fès, tout comme à Bab Makina, lieu des spectacles, retentir la langue amazighe à travers ses poètes, ses chanteurs, mais aussi l’arabe, l’anglais, l’espagnol, le catalan, l’italien, le français, dans une véritable tour de Babel de la fraternité, autour de conférences et d’ateliers, mais aussi de concerts nombreux.

Depuis toujours le Maroc est une terre d’accueil ; mais en ces jours douloureux pour la France, le message tout particulier de sa majesté le roi Mohammed VI au président François Hollande a rencontré, au sein du 12e Festival international de la culture amazighe de Fès, un écho bouleversant et universel. «Trois jours pour vivre ensemble, diront certains esprits chagrins, c’est bien peu», mais ce qui fut ébauché les 15,16 et 17 juillet à Fès, n’en doutons pas, se perpétuera à travers des initiatives privées des participants, des échanges via internet : un «Vivre ensemble» par-dessus les frontières, comme autant de gifles à la face hideuse du fanatisme, d’où qu’il vienne, et de la violence qui, inévitablement, en découle. Merci donc, au nom de la France et en mon nom, merci à tous ces citoyens du monde réunis lors du 12e Festival de la culture amazighe de Fès.

Et merci tout particulièrement au royaume du Maroc où, allumeur d’histoires et de rencontres, j’ai trouvé une deuxième patrie, dans l’épreuve et la joie. Alors, pour le temps qui me reste : «Vivons ensemble !». L’avenir nous appartient. Puisse Dieu nous le rendre fécond et nous le garder fraternel.  

Jean-Marie Simon
Allumeur d’histoires


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