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La visite de la clarification

Le roi Mohammed VI est annoncé à Lusaka, dernière étape de sa tournée africaine. La visite dans ce pays d’Afrique australe anglophone permettra de clarifier la position du gouvernement zambien sur le dossier du Sahara.

Une nouvelle ère prometteuse s’annonce dans la coopération entre le Maroc et la Zambie. Le roi Mohammed VI est attendu ce week-end en Zambie, l’un des rares États d’Afrique australe à développer une politique de proximité avec le Maroc. Les deux États ont établi leurs relations diplomatiques en 1972, soit 12 ans après l’indépendance de cette ancienne colonie britannique. Et pourtant, ce n’est que récemment que ce pays de plus de 15 millions d’habitants, a commencé à revoir sa position sur la question du Sahara. La visite royale annoncée à Lusaka est d’ailleurs très attendue pour mettre la lumière sur la position officielle, voire définitive de la Zambie sur ce dossier. Car, à ce jour, il est difficile de savoir si ce pays est du côté du Maroc ou de la partie opposée.

Volte-face
Lors de chaque visite au Maroc, ses officiels affirment ne plus reconnaître la «RASD» mais, dans les faits, ce n’est pas vraiment le cas. Déjà, en avril 2011, le ministre zambien des Affaires étrangères de l’époque, Kabinga J. Pande, avait annoncé que son pays avait décidé de «retirer sa reconnaissance à la pseudo RASD». Cette position a été réaffirmée récemment en juillet 2016, lors d’une nouvelle visite à Rabat de l’actuel chef de la diplomatie zambienne, Harry Kalaba. Or, quelques mois plus tard, à Lusaka, le chef de l’État zambien, Edgar Lungu, a fait volte-face en recevant, le 7 octobre, des membres du Polisario, et de réaffirmer par la même occasion le soutien de son pays à la cause séparatiste. Quoiqu’il en soit, la visite annoncée du roi Mohammed VI devrait être celle de la clarification.    
    
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Sur le plan économique, «il faut s’attendre comme lors des étapes précédentes de la tournée royale en Afrique à la signature d’une série de conventions ou autres accords bilatéraux», indique Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI). Selon lui, «la stratégie marocaine sera certainement axée sur le volet économique». À l’instar des autres pays visités, le royaume pourrait mettre au profit de la Zambie son expertise dans les filières éolienne et solaire, afin de combler les insuffisances d’un secteur zambien de l’énergie encore largement dépendant des sources hydrauliques.

BTP et finances
Par ailleurs, s’agissant de la baisse des investissements publics à laquelle la Zambie fait face, le Maroc pourrait non seulement mettre à disposition son savoir-faire en matière de BTP, mais également aider au financement d’infrastructures à travers son fonds souverain de co-dévéloppement, Ithmar. Un fonds qui, on s’en souvient, à peine lancé, a vu la signature d’un mémorandum d’entente avec la Banque mondiale pour le lancement de Green Growth Infrastructure Facility Africa (GGIF). Toujours en matière de finances, notons que les champions marocains du secteur bancaire et de la micro-finance pourraient très bien être sollicités pour contribuer à l’inclusion financière des ménages zambiens. 


Situation économique morose
Sur le plan économique, la Zambie subit actuellement la baisse des cours mondiaux du cuivre, une matière première qui contribue au PIB du pays à hauteur de 10%. Ce coup dur doublé de la baisse de forme enregistrée par la plupart des secteurs économiques, hormis les services, a eu un impact négatif sur la croissance en 2015 et 2016 qui peine à dépasser les 2,8%, alors que les prévisions tablaient sur 6%. L’activité économique est, en outre, très perturbée par les carences de la distribution électrique, en particulier l’industrie minière, qui souffre de problèmes d’approvisionnement en énergie, carences elles-mêmes dues au manque d’investissements et à la sécheresse. Cette morosité économique est, en outre, marquée par l’évolution défavorable des prix des produits miniers. Les incertitudes, concernant le cadre fiscal, pourraient décourager les investisseurs, tout en entraînant le report de certains projets d’investissements publics, ainsi que la baisse du pouvoir d’achat des ménages avec le niveau élevé des prix.

 


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