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La solution du gouvernement refusée

Sur Al Oula, mardi soir, le ministre du budget, Driss Al Azami, a déclaré que la solution de recrutement sur deux tranches des enseignants stagiaires est définitive. De son côté, la coordination des enseignants stagiaires, écarte du revers de la main la solution gouvernementale et annonce une marche sur Rabat le 14 avril.

Fallait-il attendre une émission de débat en direct, en l’occurrence Kadaya Wa Araa, sur Al Oula, dont le sujet n’a rien à voir avec la crise des enseignants stagiaires, pour annoncer une solution? Mardi soir, Driss El Azami El Idrissi, ministre du Budget, d’abord surpris que l’animateur de l’émission lui pose une question sur les 10.000 enseignants grévistes alors qu’il est venu débattre de la réforme des retraites, lâche le morceau. «Le dossier est tranché et la solution du gouvernement est authentique et réaliste respectant à la fois les institutions et répondant aux attentes des enseignants concernés», a-t-il souligné.

La solution dont parle le ministre consiste à recruter 7.000 enseignants en 2016 et le reste, soit 3.000, dès début 2017, dans le cadre des postes budgétaires prévus par les lois de Finances des deux années. Contacté par les ÉCO, pour avoir plus de détails, le ministre a expliqué qu’il s’agit de recrutement via concours. Ce qui montre que le gouvernement n’a aucune attention de laisser tomber les procédures stipulées par les deux décrets, source d’une tension qui dure depuis 5 mois. Mais ce concours ne devrait été qu’une formalité pour désamorcer la crise. À très peu d’exception, la totalité des enseignants qui devraient le passer, sont assurés de la réussite.

El Azami a étayé son propos en ajoutant qu’il y a des parties qui ne veulent pas que le dossier puisse enfin trouver une issue. En filigrane, El Azami, qui s’est déchaîné contre les «perturbateurs», lançait des boulets rouges, sans les nommer, aux deux partis de l’opposition, l’USFP et le PAM, qui sont entrés sur la fréquence de l’une des crises les plus lancinantes de l’équipe Abdelilah Benkirane. «Il faut savoir que le gouvernement a fait preuve de beaucoup de flexibilité dans ce dossier.

Au départ, la solution ne devait concerner que 7.000 enseignants et voilà qu’aujourd’hui elle s’étend à l’ensemble des 10.000 enseignants concernés», explique-t-il aux ÉCO. Et d’ajouter que cette solution avait déjà été présentée aux représentants des enseignants, par le biais du wali de Rabat, mais elle n’a pas reçu l’écho qu’elle mérite. Au sein même de la majorité, l’adversité a repris le dessus sur la bonne entente qu’un tel sujet était censé induire.

À quelques mois des prochaines législatives, les partis de la majorité jouent chacun sa partition à l’exception de Nabil Benabdallah, SG du PPS, qui n’a eu de cesse de jouer le go-between. Pendant cinq mois, le bras de fer entre le gouvernement et les enseignants stagiaires devenaient de plus en plus embarrassant. Les images des interventions musclées des forces de l’ordre pour disperser les enseignants grévistes avaient fait le tour du monde. Ce qui n’est pas sans porter atteinte à l’image d’un pays en voie de démocratisation.

La solution que le gouvernement propose aujourd’hui ne plaît pas, apparemment, à tous. Au lendemain des annonces d’El Azami, la Coordination nationale des enseignants stagiaires s’est fendue d’un communiqué qui bat en brèche les dires du ministre. Dans le communiqué peut-on lire que la coordination n’a jamais accepté cette solution de recrutement sur deux tranches.

Pour elle, les propos du ministre sont loin de la réalité sur le terrain et le fait qu’il pense que certains ne veulent pas qu’il y ait une solution est en soi un détournement des vraies raisons de la crise. En guise de réponse, la coordination annonce deux sit-in et une descente sur Rabat le 14 avril. Il paraît que la crise n’est pas prête de se dissiper entre un gouvernement en mal de cohésion et un mouvement fort qui trouve oreille attentive auprès des partis de l’opposition.


 

Le privé entre en ligne
Les enseignants grévistes, relayés par les partis politiques qui prennent leur «défense», soupçonnent le gouvernement de vouloir fermer les vannes du recrutement dans la fonction publique. Toutefois, et récemment sur l’une de nos livraisons, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, n’a pas été d’accord avec cette allégation. Il a expliqué qu’entre 2007 et 2011, il y a eu 30.000 recrutements dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur. En quatre ans seulement, l’actuel gouvernement a admis 30.000 enseignants et 10.000 de plus pour cette année 2016, pour finir avec un total de plus de 40.000 postes budgétaires dans l’enseignement. Ceci étant, il ne faut pas perdre de vue l’engagement gouvernemental à l’égard de l’enseignement privé. Un facteur parmi les plus déterminants dans l’implémentation des nouvelles mesures portées par les deux décrets. Les écoles privées ont connu, ces dernières années, une telle prolifération, en réponse à un besoin réel des familles, que les profs qualifiés sont devenus une denrée rare.

 


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