Entrée en vigueur de l’Accord de Paris : Tournant pour la planète !
L’Accord de Paris sur le climat entre en vigueur la veille du coup d’envoi de la COP22, moins d’un an après son adoption. Les 192 pays signataires, dont le Maroc, entendent agir de concert pour faire baisser le niveau de CO2 dégagé et éviter une tragédie à l’humanité.
L’Accord de Paris, premier en son genre engageant le monde entier contre le réchauffement climatique, entre en vigueur aujourd’hui 4 novembre 2016, la veille du lancement des travaux de la 22e édition de la Conférence climat de l’ONU (COP22). Moins d’un an après son adoption, 94 pays sur les 192 signataires de l’accord, dont le Maroc, l’on ratifié, dépassant tous les pronostics des experts et observateurs aguerris. En effet, les seuils de 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre requis pour l’entrée en vigueur ont ainsi été franchis plus tôt que prévu. La présidente de la COP21 et ministre française de l’Environnement Ségolène Royal a déclaré à cet effet que «Nous avons fait en neuf mois, ce qui avait pris huit ans pour le protocole de Kyoto». Seuls quelques grands émetteurs manquent à l’appel : la Russie n’a pas donné d’indication sur une date de ratification ; en Australie et au Japon, les processus sont engagés.
En Europe, la Pologne, la Belgique, l’Italie et l’Espagne doivent encore faire ratifier au niveau national. Alden Meyer, expert auprès de l’organisation américaine Union of Concerned Scientists, prévient qu’il est «important de garder la dynamique de Paris et de ne pas seulement se réjouir de l’entrée en vigueur». Une posture partagée par Tosi Mpanu-Mpanu, le porte-parole du groupe des pays les moins avancés, qui soutient que «la COP22 doit être une COP de l’action et de la mise en œuvre». Les principaux objectifs de l’accord, communément validés par les États signataires, sont la définition des règles de transparence entre ces derniers, la montée en puissance de l’aide financière aux pays en développement, l’aide technique pour bâtir des politiques de développement «propres» (mise en avant plus appuyée des énergies renouvelables, mise en place d’offres en termes de transports et d’habitats moins énergivores, nouvelles pratiques agricoles, etc.) et la présentation des stratégies nationales à l’horizon 2050.
La somme des engagements actuels met la planète sur une trajectoire de +3°C, un seuil synonyme d’impacts beaucoup plus graves et déstabilisants que 2°C, qui sera déjà marqué par une aggravation des phénomènes climatiques (vagues de chaleur, sécheresses, inondations, montée du niveau de la mer, etc.). En l’espèce, les règles de transparence concerneront les informations que les pays devront fournir sur leurs démarches pour limiter leurs émissions, ainsi que la progression des aides financières publiques accordées pour la promotion d’approches et d’investissements «ecofriendly». Parallèlement à une transparence accrue, l’accord repose aussi sur un renforcement des plans d’action de chaque pays qui vont jusqu’en 2025 ou 2030. Notons également que les pays africains attendent beaucoup de l’Initiative pour le développement des énergies renouvelables, ainsi que des fonds, aides et investissements directs étrangers mobilisés ou en cours de mobilisation pour la promotion des énergies vertes sur le continent.