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Développement humain : Ce que disent les chiffres…

La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) vient de dresser un tableau de bord du développement humain au Maroc. Démographie, éducation, formation, emploi, santé, niveau de vie… plusieurs indicateurs ont été passés au scan. État des lieux.

Marché du travail
Baisse de l’activité et de l’emploi
L’analyse des indicateurs du marché du travail depuis 2000 fait ressortir une évolution marquée par une baisse tendancielle des taux d’activité et d’emploi, une disparité de la répartition spatiale et sectorielle, ainsi que la précarité qui en caractérise une large partie. La population active a connu un accroissement continu à raison de 96.800 actifs nets additionnels annuellement, passant de 10,278 à 11,827 millions d’actifs en 2015. Toutefois, cet accroissement demeure inférieur à celui de la population en âge d’activité qui a augmenté de 319.000 personnes annuellement durant la même période, ce qui s’est traduit par une baisse du taux d’activité de 54,4% en 1999 à 47,4% en 2015. Parallèlement, le taux de chômage est passé de 13,4% en 2000 à 9,7% en 2015. Par milieu de résidence, il est passé, durant la même période, de 21,4% à 14,6% en milieu urbain et de 5% à 4,1% en milieu rural. Cependant, le chômage reste encore élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans autour de 20,8% au niveau national et 39% en milieu urbain. Il est en particulier plus élevé parmi les diplômés, il a atteint 15,6% parmi les diplômés de niveau moyen et 21,2% parmi ceux ayant un diplôme de niveau supérieur.

Éducation et formation
Un gouffre financier
La réforme du système d’éducation est au cœur du processus de développement humain que connaît le Maroc, mais «bien que des progrès substantiels, notamment en termes quantitatifs, aient été réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte nationale de l’éducation et de la formation (CNEF) et du Plan d’urgence, des défis importants persistent et continuent à entraver le processus de développement du pays», note la DEPF. Par ailleurs, le gouvernement a toujours consacré à ce secteur des ressources financières substantielles. Ainsi, les fonds mobilisés dans le cadre du budget d’investissement du ministère de l’Éducation nationale entre 2008 et 2015 se sont élevés à 25 MMDH, ce qui représente près de 6,7% du budget global du ministère. En outre, l’investissement dans le secteur a atteint son niveau le plus haut durant la période du programme d’urgence, pour se situer à 5,4 MMDH en 2009, soit 12,3% du total du budget d’investissement. S’agissant du fonctionnement, la part du MEN dans le budget général de fonctionnement de l’État est de l’ordre de 26% en 2015. Ce budget représente près de 94,3% du budget général du MEN. Concernant les dépenses publiques d’enseignement en pourcentage du PIB, elles sont de l’ordre de 5,9% pour le Maroc en 2012 (contre 4,4% pour la Colombie, 2,9% pour le Pérou et 2,2% pour le Liban).

Santé
59,5 médecins pour 100.000 habitants !
Les efforts budgétaires de l’État (13,09 MMDH pour la santé en 2015) ont permis la réalisation de nombreux progrès qui se sont traduits positivement par l’amélioration notable des principaux indicateurs sanitaires. Les progrès les plus importants concernent l’amélioration de l’offre de soins, la baisse considérable des taux de mortalité maternelle et infantile, l’accroissement de l’espérance de vie à la naissance et l’élimination d’un certain nombre de maladies transmissibles ou la réduction de leurs incidences. Néanmoins, les besoins et les gaps à combler demeurent importants, en particulier au niveau du milieu rural. Aussi, selon les données de la Banque mondiale, l’encadrement médical, appréhendé par le nombre de médecins pour 100.000 habitants (dernière valeur estimée en 2013) reste insuffisant (59,5 médecins pour 100.000 habitants) et situe le Maroc à la traîne en comparaison avec un échantillon de pays à niveau de développement comparable. Cet indicateur est de l’ordre de 113 médecins pour le Pérou, 245 médecins pour la Roumanie et 387 médecins pour 100.000 habitants en Bulgarie.

Pauvreté
Une «image partielle»
Le niveau de vie des Marocains s’est beaucoup amélioré. L’évolution du revenu par habitant, appréhendé par le PIB par tête en volume, fait état d’une progression annuelle moyenne de l’ordre de 3,15% l’an entre 2001 et 2014. D’un point de vue nominal, le revenu moyen par habitant s’est établi en 2014 à 29.106 DH contre 16.568 en 2001, soit un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 4,4%. Sous l’effet de cette croissance du revenu, la dépense annuelle moyenne par habitant a augmenté de 8.894 DH en 2001 à 16.326 DH en 2014, soit un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 4,8%. Dans le même cadre et selon une étude menée par le HCP, la pauvreté relative à l’échelle nationale a été réduite de plus de moitié, entre 1990 et 2011 dans l’ensemble des régions du pays. Précisons que la mesure de la pauvreté est le plus souvent basée sur un seul et unique indicateur : le revenu. Cette approche de la pauvreté ne fournit qu’une image partielle de celle-ci. C’est pourquoi il est intéressant de prendre en compte les statistiques concernant la pauvreté multidimensionnelle basée sur 10 indicateurs de pauvreté (mortalité infantile, malnutrition, scolarisation des enfants ou encore l’accès à l’électricité et à l’eau potable).

Habitat
62% des ménages sont propriétaires
En dépit des progrès réalisés, un déficit social et des disparités spatiales en matière de logement et d’accès aux équipements de base persistent toujours. Concernant le statut d’occupation, plus de six ménages urbains sur dix (62,7%) sont propriétaires de leur logement ou accédant à la propriété au titre de l’année 2014 contre 56,8% en 2004. S’agissant du taux d’occupation, on note le recul du nombre moyen de personnes par pièce en milieu urbain. Ce taux est passé de 2,3 personnes par pièce en 1982 à 1,8 en 1994, puis à 1,7 en 2004 pour atteindre 1,4 personne en moyenne par pièce en 2014. Selon le type d’habitat, on souligne l’abandon des maisons traditionnelles au profit d’autres types d’habitats modernes. Ainsi, la maison marocaine moderne domine le paysage urbain en abritant plus des 2/3 des ménages (65,9% en 2014).



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