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Développement durable : La stratégie nationale bientôt adoptée

Afin de répondre aux engagements du Maroc tant nationaux qu’internationaux, le gouvernement va, enfin adopter, dans les prochains jours, la Stratégie nationale de développement durable qui vise à mettre en œuvre les fondements d’une économie verte et inclusive d’ici 2020. L’annonce a été faite lors de la conférence nationale, «Action climat Maroc post COP22», tenue le 26 mai à Rabat.

Le Maroc est appelé à concrétiser ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique d’autant plus qu’il assure toujours la présidence de la COP. Pour atteindre les objectifs escomptés, la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) sera adoptée par le Conseil de gouvernement dans les jours à venir, comme le précise la secrétaire d’État du développement durable, Nezha El Ouafi. C’est un document stratégique de référence visant la consolidation de l’ensemble des politiques publiques en matière de développement durable et la correction des dysfonctionnements d’ordre institutionnel et réglementaire. La stratégie, rappelons-le, a été adoptée en juillet 2016 par le Conseil national de l’environnement avec l’engagement gouvernemental de mettre en œuvre ses dispositions dès 2017. La concrétisation des objectifs de la SNDD nécessitera un coût évalué à 2% du PIB alors que sa rentabilité est estimée à 6% du PIB.

Le gouvernement aspire, à travers cette stratégie, à mettre en œuvre les fondements d’une économie verte et inclusive à l’horizon 2020. Certes, la plupart des politiques prévoient le principe de durabilité, mais leur mise en application demeure insuffisante. Une stratégie globale devra fixer le cap de l’ensemble des politiques publiques et réviser la gouvernance du développement durable à travers l’amélioration des capacités des acteurs ainsi que le cadre législatif, le contrôle et l’application effective des lois. La stratégie de développement durable repose sur quatre piliers d’ordres économique, social, environnemental et culturel. Sur le plan économique, les freins à la compétitivité peuvent être dépassés à travers la recherche systématique de convergence intersectorielle et une meilleure intégration des considérations socio-environnementales. Une réelle économie de l’environnement est possible à travers la mise en œuvre d’une économie circulaire ou encore l’industrialisation verte, selon la nouvelle stratégie. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle fondamental.

À cet égard, la Confédération générale des entreprises du Maroc affiche son adhésion à la politique de lutte contre le changement climatique. La présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chaqroun, estime que le secteur privé est aujourd’hui partie prenante à part entière dans cet effort aussi bien national qu’international. Aujourd’hui, l’heure est à l’action, selon la patronne des patrons, à travers un partenariat public-privé clair et fort où État et entreprises jouent chacun son rôle en parfaite synergie ainsi que de programmes soutenables et évaluables. L’implication du secteur privé et le renforcement du partenariat entre les différents acteurs doivent être une exigence non seulement au niveau national, mais sur le plan international. La mobilisation du financement continue d’être une priorité de taille pour pouvoir financer les projets visant la lutte contre les effets du changement climatique notamment en Afrique.

Le Maroc œuvre toujours à donner un coup de fouet au financement de l’adaptation qui se heurte encore à quelques difficultés, comme l’absence d’indicateurs quantitatifs uniques et universels pour pouvoir mesurer les résultats concrets des projets. Une deuxième conférence sur ce dossier sera tenue au Maroc en septembre prochain. L’objectif est d’approfondir la réflexion pour que l’adaptation ne reste plus le parent pauvre en termes de financement, principalement pour des raisons de définition de projets et de rentabilité. 


Miriem Bensalah Chaqroun
Présidente de la CGEM

La CGEM n’a pas la prétention de relever et réussir seule le défi climatique et la mutation attendue de nos entreprises. De même que nous ne voulons pas nous substituer au rôle de l’État, mais nous avons besoin de son appui pour permettre à nos entreprises d’accompagner l’action nationale et de transformer la lutte contre le changement climatique en opportunité économique plutôt qu’en contrainte».

Nizar Baraka
Président du CESE et du comité scientifique de la COP22

Une nouvelle feuille de route a été tracée en 2017 reposant sur trois axes fondamentaux. Il s’agit de la mise en place d’une nouvelle approche permettant aux pays d’inscrire la lutte contre le changement climatique dans ses politiques budgétaires. À cela s’ajoute la nécessité d’augmenter le budget dédié à l’adaptation. Nous allons, par ailleurs, œuvrer à mobiliser d’autres sources de financement comme les caisses de retraite et les assurances. En outre, le renforcement des compétences est une priorité pour élaborer les projets et les mettre en œuvre».


Le rôle clé des acteurs non-étatiques  

Une grande responsabilité incombe aux acteurs non-étatiques dans la lutte contre le changement climatique. Les collectivités territoriales sont les premiers acteurs non-étatiques directement concernés par les conséquences du réchauffement climatique. Elles sont appelées à œuvrer sur plusieurs niveaux dont la gestion des décharges et la mobilité urbaine. Le chef du pôle société civile à la COP22, Driss El Yazami, insiste sur l’importance de faire adhérer le plus grand nombre des collectivités territoriales dans l’action pour le climat. Dans le cadre de la régionalisation avancée, une grande place devra être accordée dans les plans de développements régionaux à cette question. Par ailleurs, il faut œuvrer à renforcer le partenariat avec les universités internationales pour donner un coup de fouet à la recherche scientifique dans le domaine de l’environnement et du développement durable. El Yazami appelle à l’accompagnement des universités pour faire des études de terrain. Par ailleurs, il faut œuvrer pour que davantage d’associations marocaines obtiennent l’accréditation des Nations Unies et s’impliquent, ainsi, un peu plus dans la dynamique internationale environnementale.


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