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Conjoncture économique : 2017 meilleure que 2016 ?

Bank Al-Maghrib s’attend à une évolution favorable des indicateurs économiques durant les deux prochaines années. La croissance devrait ainsi s’accélérer à 4,2% en 2017 et s’établir à 3,7% en 2018 contre une amélioration de 3,4% puis à 3,7% respectivement pour le PIB non agricole. En 2016, la croissance du PIB serait limitée à 1,2%.  

L’optimisme serait de retour en 2017. C’est ce qui se dégage de la dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib, tenu hier à Rabat. Le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri (photo)qui a annoncé une révision à la baisse de la prévision de la croissance pour l’année en cours à 1,2% suite à un repli de 9,6% de la valeur ajoutée agricole et une chute de 2,6% du PIB non agricole, s’attend à une évolution favorable des indicateurs économiques durant les deux prochaines années. La croissance devrait ainsi s’accélérer à 4,2% en 2017 et s’établir à 3,7% en 2018 contre une amélioration de 3,4% puis à 3,7% respectivement pour le PIB non agricole. Une embellie qui s’impute à des revenus agricoles améliorés et des conditions monétaires accommodantes. À ce titre, le wali de BAM a décidé de garder le taux directeur, fixé aujourd’hui à 2,25%, inchangé. Cette décision, explique BAM, se justifie par la prise en compte de deux constats essentiels. Il s’agit, premièrement, d’une prévision d’inflation en phase avec l’objectif de stabilité des prix et, deuxièmement, de l’évolution prévue de la situation économique à moyen terme.

Baisse de l’inflation
Il s’agit d’un des plus importants constats qui justifie la décision du Conseil de BAM. En effet, le Conseil a noté, au troisième trimestre, que l’inflation est descendue de 1,9%, en moyenne, à 1,6% en octobre, essentiellement à cause de la décélération de la hausse des prix des produits alimentaires à prix volatils. En effet, elle devrait avoisiner le taux cité, en moyenne, au terme de l’année pour se fixer à des niveaux modérés à moyen terme. Selon les prévisions, l’inflation s’établirait, ainsi, à 1% en 2017, impactée par la dissipation prévue des effets des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils. Elle devrait aussi augmenter à 1,5% en 2018. En ce qui concerne sa composante sous-jacente, elle suivrait une tendance haussière, passant ainsi de 0,8% en 2016 à 1,5% en 2017 et à 1,7% en 2018. Cette tendance est, finalement, l’effet de l’amélioration prévue de la demande intérieure.

Les réserves de change se renforcent
A fin novembre 2016, le solde commercial s’est creusé de 25,3 milliards, influant sur le taux de couverture qui s’est stabilisé à 55%. Cette évolution reste, à la fois, le résultat d’un ralentissement des exportations, causé par la baisse des ventes des phosphates et de ses dérivés, et d’une augmentation du rythme des importations, et ce malgré la baisse de la facture énergétique. En 2016, cette dernière a été moins importante que la hausse des acquisitions de biens d’équipement. Pour ce qui est des transferts des MRE et les recettes voyages, ils ont respectivement augmenté de 4,2% et de 4,1%. Ainsi, et tenant compte des dons des partenaires du CCG, s’élevant à 8 milliards de dirhams annuellement entre 2016 et 2018, le déficit du compte courant devrait s’établir à des niveaux légèrement plus élevés que prévu en septembre pour se fixer à 2,8% du PIB en 2016, à 2,1% en 2017 et à 2,5% en 2018. Sous réserve que l’afflux d’IDE continuerait à se maintenir à un niveau comparable aux années précédentes, les réserves de change devraient continuer à se renforcer, mais à un rythme moins soutenu que prévu en septembre. Cela permettrait d’assurer la couverture de six mois et 21 jours d’importations de biens et services à fin 2016, de sept mois au terme de 2017 et sept mois et douze jours à fin 2018.

Les crédits distribués s’améliorent
Une nouvelle diminution des taux débiteurs de 17 points de base à 5,08%, portant ainsi la baisse totale de ces taux à 95 points de base, a marqué le troisième trimestre. Dans ces conditions, le rythme de crédit lié au secteur non financier poursuit son embellissement progressif, avec notamment une hausse des prêts aux entreprises. Ainsi, la prévision liée à ce rythme du crédit a été ajustée à la hausse à 3,5% pour 2016. A moyen terme, il devrait davantage s’améliorer pour atteindre 4% en 2017 et 4,5% en 2018, soutenu par la reprise prévue de la croissance non agricole et les conditions monétaires accommodantes. Par ailleurs, le taux de change effectif a connu une appréciation en termes réels, qui devrait s’estomper de manière graduelle au cours des deux années prochaines.



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