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Commerce extérieur : Une fin d’année en berne

Ni l’importante baisse de la facture énergétique, ni la relative bonne performance de l’automobile à l’export n’auront finalement eu raison du déficit commercial. À cause d’une année difficile pour le phosphate et un besoin grandissant en biens d’équipement et demi-produits, le déficit commercial a augmenté de 25,3 MMDH, s’établissant à 166 MMDH à fin novembre 2016.

Malgré une conjoncture favorable, grâce notamment à la baisse drastique de la facture énergétique, le déficit commercial marocain a augmenté de 25,3 MMDH à fin novembre 2016. Les derniers chiffres de l’Office des changes sont peu reluisants pour les échanges extérieurs marocains. Les résultats préliminaires au titre des onze premiers mois de 2016 font ressortir une hausse des importations de biens (28,1 MMDH) dix fois plus importante que celle des exportations (2,8 MMDH), ce qui se traduit par une augmentation du déficit commercial qui s’établit à 166 MMDH à fin novembre 2016 contre 140,7 MMDH un an auparavant, soit un taux de couverture de 55% contre 58,7%. Concrètement, les importations ont connu une hausse importante (8,3%) à 369,2 MMDH contre 341,1 MMDH à fin novembre 2015 alors même que la facture énergétique a connu une baisse considérable de 19,9% soit un recul de 12,2 MMDH.

La hausse des importations s’explique principalement par l’augmentation des achats de biens d’équipement (en hausse de 21,7 MMDH), de produits finis de consommation (+10,1 MMDH), de produits alimentaires (+7,2 MMDH) et de demi produits (+4,6 MMDH). La hausse des importations de biens d’équipement et des demi-produits demeure somme toute un signe de reprise économique dans certains secteurs.

Le Maroc importe plus pour produire plus. Il s’agit en l’occurrence de chaudières et de turbines à usage industriel, de moteurs à pistons et d’autres parties et pièces détachées pour le secteur automobile. Hors achats de biens d’équipement et de demi-produits, les importations n’augmentent que d’1,1% soit 1,9 MMDH. Il est à noter que les principaux fléaux de l’import semblent de plus en plus se réduire. Malheureusement, l’export n’a pas suffisamment performé pour permettre de compenser cette hausse des importations. Les expéditions n’ont enregistré qu’une légère hausse d’1,4% enregistrant une progression de moins de 3 MMDH. Celles-ci se sont établies à 203,2 MMDH au lieu de 200,4 MMDH en 2015.

La progression des exportations s’est surtout ressentie dans le secteur automobile, enregistrant une hausse de 3,9 MMDH, de l’«agriculture et agro-alimentaire» (+2 MMDH), du secteur textile et cuir (+1,9 MMDH) et de celui de l’aéronautique (+1 MMDH). L’élan de l’export a été toutefois brisé par la faible performance des ventes de phosphates et dérivés qui ont chuté de 5,1 MMDH à fin novembre 2016 (voir encadré). Hors phosphates et dérivés, les exportations augmentent de 5% ou 8 MMDH. La situation du flux d’IDE n’est pas pour rassurer. Celui-ci s’établit à 20,9 MMDH contre 29,1 MMDH à fin novembre 2015, soit une baisse de 28% correspondant à 8,1 MMDH. Cette situation est imputable au recul des recettes (-14,5% ou -5,1 MMDH) conjugué à la hausse des dépenses (+48% ou +3 MMDH). Concernant les recettes MRE, celles-ci affichent une progression de 4,2% équivalant à 57,5 MMDH à fin novembre 2016 contre 55,2 MMDH au titre de la même période de 2015, soit +4,2% ou +2,3 MMDH. La balance voyage est également en hausse avec un excédent de 4% à 46,3 MMDH contre 44,5 MMDH un an auparavant, en hausse de 4% ou +1,8 MMDH. Cette évolution s’explique par l’accroissement des recettes de 2,3 MMDH plus important que celui des dépenses (+0,5 MMDH).


Phosphate : Une baisse conjoncturelle
La faible performance des exportations marocaines en phosphate semble s’expliquer par des éléments exogènes. Les marchés internationaux demeurent marqués par une chute des prix des engrais phosphatés. Cette situation s’explique par la suroffre qui a caractérisé le marché à partir de 2015 suite aux fortes exportations chinoises. Une sur-offre qui a permis la constitution d’importants stocks d’engrais chez les principaux pays importateurs (brésil, inde, USA…). En 2016, l’offre est restée fortement impactée par les exportations chinoises. Bien que la Chine ait baissé ses exportations de plus de 40% à fin septembre 2016 (avec un recul de près de 2,2 millions de tonnes d’exportations en comparaison avec la même période de 2015), les niveaux des expéditions chinoises demeurent dans l’absolu plus élevés que ceux observés en 2014. Par ailleurs, en 2016, le prix des engrais phosphatés a baissé de près de 30% en comparaison avec l’année précédente. Les acteurs de l’industrie du phosphate ainsi que les analystes estiment que l’année 2016 est à un niveau proche du bas de cycle, avec une perspective de stabilité en 2017.


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