BigBoss Summer Edition 2017 : Business et fun à Marrakech
Stratégie nationale du digital : El Firdaous en mode VRP
Face à un parterre de plus de 500 big boss venus essentiellement de France, le Secrétaire d’État à l’investissement, Othman El Ferdaous (OEF) s’est livré à un «one man show» dédié au digital. Décontracté, en chemise sans veston ni cravate, sans pour autant respecter le dress code de la soirée rouge et organisée vendredi soir à l’occasion de la cérémonie de remises des prix des Bigboss Summer Edition, OEF a d’abord raconté, non sans humour, la première fois où il a tenté de se connecter à internet.
C’était au milieu des années 1990 lors d’un séjour avec les parents à Paris, le jeune futur ministre avait alors 16 ans. «J’avais l’habitude de dépenser mon argent de poche dans des cartouches Nintendo, mais ce jour-là j’ai pris une décision majeure en m’offrant un modem kb/s. Je rentre au Maroc persuadé d’avoir acheté la petite boîte qui contient internet», se rappelle le ministre. Il passa une nuit blanche à essayer de marier le modem à son PC taïwanais mais sans résultat. «Le lendemain, je décide de passer au bureau de PTT le plus proche, sis Bd Bir Anzarane à Casablanca. Je fais la queue avec les gens qui veulent passer un télex. Quand mon tour est arrivé, je commence à agiter mon modem devant l’agent de la poste. Je le voyais se décomposer. Une espèce de gouffre d’incompréhension se creusait entre nous deux», poursuit OEF. Ce n’est que des années plus tard que l’opérateur historique IAM va commencer à commercialiser les premiers produits internet destinés aux particuliers.
Le jeune ministre UC-iste est convaincu que l’avenir appartient à la technologie des registres distribués (blockchain). Il rappelle à ce titre le projet ghanéen visant à convertir en blockchain le cadastre et la conservation foncière du pays. «Un titre de propriété donne à son propriétaire la possibilité de l’opposer en collatéral pour emprunter et accéder au marché du crédit», souligne OEF. Le ministre cite aussi l’usage de la blockchain dans le transfert des 700 millions de dollars envoyés par la diaspora de l’Ouganda. Grâce à cette technologie, dit-il, l’opération de transfert dure quelques minutes au lieu d’une semaine et coûte quelques centimes au lieu de 20% des montants en question. «La technologie des registres distribués (DLT) constitue une rupture technologique de la même ampleur que celle de l’invention de la comptabilité double à Venise au 15e siècle», estime OEF. «Dans cet environnement d’accélération technologique constante, le gouvernement du Maroc a décidé d’abord de se doter d’un bras armé pour piloter la digitalisation du pays : l’agence de développement du digital», a-t-il ajouté. Le projet a été présenté il y a quelques jours au Parlement, porté et défendu par le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy.
La stratégie de digitalisation du Maroc, apprend-on du ministre OEF, va reposer sur trois piliers : le capital humain au Maroc et dans son bassin africain, en particulier dans la zone francophone ; la mobilisation du contenu local, notamment africain et enfin le e-gouvernement où la blackchain est appelé à jouer un rôle majeur pour fluidifier l’échange d’informations entre les citoyens et les administrations.