Éco-Business

Moyens de paiement. Comment le cash résiste

Les échanges en monnaie fiduciaire représentent 23% du PIB et marquent une certaine méfiance vis-à-vis de la conjoncture. Côté scriptural, le virement dépasse le chèque, dont l’utilisation a baissé de 14%.

Le climat général de manque de confiance continue de peser. La généralisation de la monnaie fiduciaire qui est le marqueur d’une certaine méfiance des citoyens vis-à-vis de la conjoncture continue sur sa lancée constatée sur les 4 dernières années. La monnaie fiduciaire représente ainsi 30% de l’agrégat monétaire M1 et 23% du PIB, indique un rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les infrastructures des marchés financiers, les moyens de paiement, leur surveillance et les initiatives d’inclusion financière. Établie à une valeur de 249 milliards de DH à fin 2018, la circulation fiduciaire maintient une augmentation de 7%, soit une évolution similaire à celle enregistrée un an auparavant. En nombre, la circulation fiduciaire (CF) a enregistré une hausse de 4% pour atteindre un volume équivalent à 1,7 milliard de billets et 2,8 milliards de pièces. Étant influencée par les effets saisonniers (période estivale et fêtes religieuses), le numéraire en circulation a atteint un niveau record au mois d’août 2018 culminant à 255 milliards de DH. À fin 2018, la circulation des billets s’est inscrite en hausse de 7% tant en valeur qu’en nombre pour atteindre 245 milliards de DH et 1,7 milliard de billets. La structure en nombre des billets en circulation affiche une prépondérance des billets de 200 DH gagnant ainsi un point pour représenter une part de 51%. Les billets de 100 DH ont vu leur part reculer à environ 37%.

De leur côté, les parts des coupures de 50 DH et 20 DH se sont stabilisées respectivement à 4% et 7%. En termes de valeur, 72% du montant des billets en circulation est constituée par la coupure de 200 DH. Par type de billets, 64% des billets en circulation sont de type 2012 et 33% relèvent de la série d’émission 2002. S’agissant de la circulation des pièces métalliques, celle-ci a progressé de 3% pour se situer à un volume de 2,8 milliards d’unités, soit l’équivalent de 3,4 milliards de DH à fin 2018. Comme à l’accoutumée, les pièces de 1DH, ½DH, 20 et 10 centimes dominent la circulation des pièces en représentant ensemble une part totale de 75%. Le volume global des billets servis à l’économie est dès lors en croissance continue et s’est établi à 2,7 milliards de billets en 2018 en hausse de 4% par rapport à 2017. Les Centres privés de traitements (CPT) y ont contribué à hauteur de 76% avec un volume de recyclage avoisinant 2,1 milliards de billets s’inscrivant en hausse de 4%. Dans ce contexte, BAM assure la supervision de la qualité du recyclage des BBM effectué par les CPT. Elle comble le besoin en billets de banque par des sorties de BN, des sorties de BV issus de son activité de traitement et par des sorties de BV reçus des CPT. Ces sorties constituent des parts respectives de l’ordre de 46%,15% et 39% portant le volume des sorties globales aux guichets de BAM à 1,085 milliard de billets. À titre indicatif, les sorties de   billets neufs ont crû de 14% par rapport un an auparavant.

Par coupure, la structure des sorties aux guichets est dominée par les grandes dénominations. La part des billets de 200 DH a augmenté d’un point à 44% et celle de 100 DH a régressé d’un point à 41%. Les parts des petites dénominations se sont stabilisées à 6% et 9% respectivement pour les billets de 50 DH et de 20 DH. Les billets type 2012 ont représenté 85% des sorties aux guichets au lieu de 72% un an auparavant. Le volume des sorties de billets type 2002 a représenté une part de 15%. Cette tendance s’inscrit dans l’optique de renouveler progressivement le stock des billets en circulation visant l’amélioration continue de la qualité des billets. Par région, le plus grand volume des sorties est, comme à l’accoutumé, concentré au niveau de la région de Casablanca-Settat qui enregistre une part de 23%, suivie de la région de Rabat-Salé-Kenitra avec une part de 19%. La région de Marrakech-Safi occupe la troisième place, elle a gagné 2 points en 2018 pour présenter une part de 14%. Les régions précitées et celles de Fès-Meknès, Tanger-Tétouan et Souss-Massa représentent, à elles seules, 87% du volume de sorties des billets aux guichets de BAM, soit 6 régions sur les 12 régions du pays.

Le chèque recule
De leur côté, les échanges scripturaux continuent leur progression timide. Au terme de l’année 2018, ils se sont élevés à plus de 241 millions d’opérations, couvrant l’ensemble des moyens de paiement scripturaux14, correspondant à une valeur cumulée de près de 3433 milliards de DH, en hausse de 14,1% par rapport à 2017. Ce niveau, qui représente environ 6,7 transactions par an et par habitant, demeure largement en dessous de ceux enregistrés par les pays les plus avancés, comme la Finlande, les États-Unis ou la France, où il est approximativement de 448, 376 et 269. La structure des paiements scripturaux, en nombre, a poursuivi le trend observé l’année précédente.

En effet, l’utilisation du chèque a confirmé sa régression (14% en 2018 contre 24% en 2017), ce qui a permis au virement de maintenir sa première place, pour la troisième année consécutive (40% des échanges en 2018 contre 35% en 2017) suivi par la carte bancaire avec 29% des échanges (contre 26% en 2017). Il est à noter, que les prélèvements ont également dépassé les chèques dans l’ensemble des échanges en nombre (15% en 2018 contre 12% en 2017). La baisse continue de la part en nombre des chèques, au profit des autres moyens de paiement électroniques va de pair avec la politique et les orientations stratégiques de Bank Al-Maghrib visant à développer les moyens de paiement électroniques. En termes de montants échangés, ces proportions sont nettement différentes et ont également évolué par rapport à l’année précédente. En effet, si en 2017 les chèques demeuraient prépondérants, avec 47% des montants échangés, ils passent en 2018 à 36%, en deuxième position après les virements, qui ont atteint 50% des échanges (contre seulement 35% en 2017). Les prélèvements et les transactions de paiement par cartes restent, quant à eux, constants avec des parts respectives de 5% et de 1% des opérations. Les cartes étant essentiellement utilisées pour des règlements de faibles montants.



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