Sacré Maroc (6)
Après avoir parcouru 285 km en pipeline, notre phosphate brut arrive à bon port, à Jorf Lasfar. Il sera, alors, traité et combiné pour donner un fertilisant de qualité mondiale. Comment est-ce devenu possible? C’est une histoire à connaître, puisqu’il s’agit de la première richesse nationale. Car il ne s’agit plus de l’export à l’état brut.
En effet, avant toute étape de production, la roche doit être lavée et, de ce fait, cette phase est très consommatrice d’eau. La solution apportée par l’OCP est au diapason de la politique du royaume en matière de développement durable. Désormais, l’office assure une grande partie de ses besoins hydrauliques à partir de ses stations d’épuration des eaux urbaines usées et de dessalement de l’eau de mer. Une part de ces eaux sert aussi à la production de l’énergie utilisée sur le site de Jorf. Ces investissements, très capitalistiques, porteront la capacité de production et de traitement de la roche de 12 à 30 millions de tonnes en 2023 avec une enveloppe budgétaire de 10 MMDH.
Cette cartographie d’investissements de l’OCP chamboule le marché mondial des engrais et met le Maroc, plus que jamais, au-devant de la scène mondiale de la sécurité alimentaire. Deux données importantes pour l’illustrer. Un, l’OCP rafle le leadership mondial aux Américains. Il s’impose désormais comme le premier producteur mondial d’engrais, ce qui renforce la position du royaume sur la carte internationale. Deux, dans le sillage de la politique royale en Afrique, l’office triple ses exportations de fertilisants à destination des pays africains en à peine cinq années. Il a ainsi battu l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite sur le continent noir. L’avenir proche (horizon 2025) nous réserve de belles surprises, et la saga du phosphate nous attachera davantage à cette noble roche.