Maroc-Espagne. L’investissement tous azimuts !

«Ensemble, nous sommes plus forts!», c’est le mot d’ordre des participants au Forum d’investissement et d’affaires Espagne- Maroc, qui se tient les 2 et 3 juillet à Casablanca. En effet, tous les représentants officiels présents à la séance inaugurale tenue hier ont exprimé leur engagement ferme pour le développement des relations économiques et commerciales entre le Maroc et l’Espagne. L’objectif principal étant d’accorder une attention particulière à la promotion des investissements. D’emblée, Maria Reyes Maroto, ministre espagnole de l’Industrie, du commerce et du tourisme, a assuré dans son allocution que «Le Maroc et l’Espagne ont considérablement renforcé leurs liens commerciaux ces dernières années. D’ailleurs, ils entretiennent déjà d’excellentes relations économiques. Mais tous deux considèrent qu’il existe encore une marge de progression pour continuer à nouer des liens économiques encore plus solides». Cette dernière a rappelé, dans son discours, la place qu’occupe l’Espagne dans les échanges internationaux du Maroc. «L’Espagne est devenue en 2012 le premier partenaire commercial du Maroc, c’est-àdire son premier client et fournisseur sur les marchés internationaux. Le Maroc représente ainsi un marché essentiel pour l’Espagne, en tant que deuxième destination des exportations espagnoles hors UE», développe la ministre espagnole dans ce sens.

Présent également à la séance inaugurale du forum, Mohammed Sajid, le ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, a insisté sur le fait que «les opérateurs économiques privés représentent un vrai levier de développement des relations entre les deux pays». En effet, le Maroc représente actuellement la première destination des investissements espagnols en Afrique, avec un investissement cumulé de près de 50 MMDH, ce qui correspond à plus de 600 entreprises espagnoles présentes dans le pays. Ces dernières génèrent plus de 20.000 emplois directs. Ainsi, selon lui, «il faudrait impérativement profiter de la proximité géographique, culturelle et historique, qui existe entre les deux pays pour construire un avenir économique commun et dans la complémentarité».

Diversification sectorielle
Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat et président-directeur général de Masen, a également affiché son enthousiasme quant à la qualité des relations économiques entre les deux pays, et a insisté sur le fait que ces relations doivent perdurer. En effet, l’investissement espagnol au Maroc contribue conséquemment au développement durable, tant sur le plan social qu’environnemental, et «pour preuve, les entreprises espagnoles participent aux projets liés aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, à la gestion de l’eau, à l’agriculture… Des secteurs étant prioritaires pour la région Casablanca-Settat», explique Bakkoury dans ce sens.

Par ailleurs, il est à noter que, dans le secteur industriel, la présence d’entreprises espagnoles contribue au développement d’industries à forte valeur ajoutée telles que l’industrie automobile. Dans ce secteur, l’investissement espagnol est présent dans toute la chaîne de valeur, du revêtement des intérieurs de véhicules à la conception de systèmes de sécurité. À noter que 90% des bus circulant au Maroc sont produits localement par une société à capital espagnol. De même, une société espagnole a misé sur le Maroc pour le démarrage de la première usine de pales d’éoliennes pour le continent africain et le Moyen-Orient. Par ailleurs, la contribution des investissements espagnols est particulièrement importante dans des secteurs tels que le tourisme et les infrastructures. Ainsi, les principaux groupes hôteliers espagnols gèrent certaines des stations touristiques les plus importantes du pays. Le renforcement des relations entre les deux pays n’est pas envisagé à sens unique. Notre pays est également appelé à renforcer sa présence en Espagne en tant qu’investisseur.

À noter que les IDE marocains en Espagne sont de seulement 52 MDH à fin 2017. Le Maroc doit également renforcer ses exportations envers l’Espagne. Ce voisin ibérique est déjà le premier client du royaume avec 59 MMDH d’exportations en 2017. Mais le Maroc n’est que le 9e fournisseur de l’Espagne et accuse un solde commercial déficitaire de près de 15 MMDH. En tout cas, tout a été mis en place, lors du Forum d’investissement et d’affaires tenu ces trois jours, pour renforcer les relations économiques des deux pays. D’ailleurs, l’événement, qui a réuni plus de 300 participants marocains et espagnols, avait également pour but de promouvoir la rencontre entre la délégation des 100 entreprises espagnoles qui s’est déplacée au Maroc à la recherche d’opportunités d’investissement. Des réunions B2B ont ainsi eu lieu entre des représentants d’entreprises espagnoles et marocaines.