Les valeurs, le match à gagner
Le tourisme est avant tout une affaire de culture et de valeurs, et le citoyen en est le premier ambassadeur. Et là, ça passe ou ça casse. Après le match de l’équipe nationale à la CAN, au Caire, ville supposée être une grande destination égyptienne, des supportrices marocaines ont subi harcèlement verbal et attouchements à la limite de la violence. Il y a un an, jour pour jour, se jouait la Coupe du monde en Russie. La fête était partout et les supportrices des 32 équipes transportaient leur culture intacte au pays des Tsars. Chantant et dansant dans les rues, elles revêtaient des tenues estivales, parfois très légères, auxquelles personne ne prêtait attention. Ce qui s’est passé en Égypte relève ainsi d’une culture arabe qui incarne une forme de sous-développement que l’on retrouve aussi chez nous. Et dire que nous voulions organiser une Coupe du monde! Imaginez des fan zones où des Brésiliennes, des Américaines, des Européennes se rassembleraient par milliers sur une place de Casablanca, Tunis,
Le Caire… pour faire la fête ! Ces pays, pourtant touristiques, n’ont pas su inculquer à leurs citoyens les notions d’hospitalité et d’accueil, et leur faire comprendre que ces touristes créent des centaines de milliers d’emplois chez nous. Voilà pourquoi 35.000 Marocains se sont déplacés en Russie contre à peine 2.000 en Égypte. C’est donc une responsabilité de l’État en amont et du citoyen en aval. C’est, en somme, l’affaire de tous, ce qui plaide pour une sensibilisation à la citoyenneté et la maîtrise de préalables dans un pays à vocation touristique. Il y a quelques années, j’ai suivi un séminaire de dix jours à Séoul sur le modèle économique de la Corée du Sud. Au programme, il y avait une journée entière sur la valeur éducation dans son ensemble. En fi n de journée, on comprenait mieux la clé du succès de ce pays qui a choisi de faire de l’export sa «monnaie» vers le monde entier. Il n’est jamais trop tard pour apprendre et mieux faire… jamais.