Éco-Business

Contrôle des prix. L’Exécutif sur le pied de guerre

L’oignon qui a connu une hausse de 50% sur certains marchés devrait voir son prix revenir à la normale avec l’entrée progressive de la production de l’oignon de la saison en cours. La production des primeurs étant arrivée à échéance, la tomate risque également d’être touchée.

L’arrivée du ramadan a été accompagnée cette année par une hausse des prix de certaines produits alimentaires, notamment celle de certains légumes, comme l’oignon, qui coûte sur certains marchés 5 à 6 DH, soit une hausse de 50% par rapport à 2018. La hausse est plus importante pour l’oignon sec qui arrive en fin de stocks avec des volumes très faibles sur le marché, ce qui a pour effet d’augmenter ses prix, selon le ministère de l’Agriculture .

Selon le département d’Aziz Akhannouch, plusieurs facteurs combinés sont à l’origine de la tension sur les prix. En effet, la culture de l’oignon d’hiver (oignon vert) est pratiquée essentiellement dans les zones pluviales (Bour) qui ont été impactées négativement par les faibles pluies notamment durant les mois de janvier et février. Durant cette période, les conditions climatiques défavorables ayant sévi dans les zones de production de l’oignon d’hiver notamment dans la Chaouia et Doukkala et dans une moindre mesure dans le Saïss et Zaër ont été à l’origine d’une baisse de près de 33% de la production. À noter que la commercialisation de l’oignon vert arrive à sa fin au mois de mai.

Par ailleurs, le mois d’avril marque également la fin de la campagne de commercialisation et de stockage de l’oignon sec de la campagne écoulée et le démarrage de sa nouvelle récolte. Étant donné que cette période coïncide cette année avec le début du mois de Ramadan 1440 où la demande des ménages augmente, le marché a connu une perturbation due au déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui a exercé une tension sur les prix. Tous ces facteurs ont contribué à l’augmentation des prix de l’oignon. Toutefois, il est prévu que les prix retournent à la normale avec l’entrée progressive de la production de l’oignon de la saison en cours et le tassement de la demande des ménages avec l’avancement du mois de Ramadan. Concernant l’autre légume de consommation de masse du mois de Ramadan, à savoir la tomate, le ministère affirme que sa production se situe «à de bons niveaux». À la veille du Ramadan, le marché a connu un bon approvisionnement et un bon niveau de prix. Toutefois, la production de primeurs arrive à sa fin puisque les parts des superficies des tomates précoces et extra précoces ont été importantes lors de cette campagne 2018/19. Cette situation s’est traduite par des volumes plus faibles mis sur le marché local durant le mois de mai.

Toutefois, la récolte de la zone côtière allant de Safi à Mohammédia qui est la plus grande zone de production de tomates de saison en est à ses débuts (récolte sélective). Aussi, la pleine entrée en production prévue dans une semaine va radicalement changer la situation du marché. En date du 7 mai 2019, le prix de la tomate affichait sur les marchés de gros de Fès 3,40 DH/ kg, Casablanca 4,33 DH/kg, Oujda 3,50 DH/kg, Marrakech 3,50 DH/ kg, Rabat 3,50 DH/kg et Tanger 4 DH/kg. En comparaison avec la journée du 6 mai, les prix de la tomate ont toutefois varié selon les régions avec des hausses autour de 8% à Fès, Casablanca et Tanger et une baisse de 12,5% à Oujda par exemple.

Pas d’abus…pour l’instant
Selon le ministère de l’Intérieur, les données actualisées fournies par les responsables des départements ministériels et des institutions concernées et par les représentants des préfectures et provinces montrent que la situation d’approvisionnement des marchés dans les différentes préfectures et provinces du royaume se distingue par une offre abondante qui répond à tous les besoins, notamment les denrées et produits les plus consommés, avant et pendant le mois béni de Ramadan. Les prix des produits de première nécessité demeurent, pour la plupart, stables et s’inscrivent dans la tendance habituelle, avec quelques changements dans les prix de certains produits par rapport à l’année précédente. Néanmoins, ces indicateurs positifs ne poussent pas l’Intérieur à se reposer sur ses lauriers. Il affirme ainsi «la nécessité de poursuivre et d’intensifier les efforts de l’ensemble des autorités et administrations concernées et de mobiliser les commissions provinciales et locales ainsi que les services chargés du contrôle dans le but de garantir le suivi régulier de l’état des marchés, l’efficacité des canaux de distribution et de la préservation du pouvoir d’achat, de la sécurité et de la santé des citoyens ». L’aspect coercitif est loin d’être négligé puisque ledit ministère réagit sévèrement vis-à-vis de toutes les pratiques illicites liées aux prix, à la qualité des produits et denrées ou aux conditions de stockage, d’exposition et de vente, en imposant des sanctions en cas de violation des lois en vigueur.



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