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Santé. Le Bénin à l’école marocaine

Alors que le Maroc s’engage dans de grandes réformes de son système sanitaire, le Bénin aspire à renforcer davantage sa coopération avec le royaume dans le domaine de la santé.

Le 17 mars dernier, à l’occasion d’une conférence intergouvernementale dédiée à la couverture santé universelle et la sécurité sanitaire en Afrique, en marge de la 5e édition du Forum Crans Montana à Dakhla, le ministre de la Santé, Anas Doukkali, proposait un traitement de choc pour la santé en Afrique devant ses collègues africains. «Il faut qu’on s’occupe convenablement de notre système de santé à travers une nouvelle approche », pouvait-on l’entendre dire il y a plus d’une semaine. Pour lui, de grands remèdes s’imposent notamment dans la santé sur le continent. L’appel à un nouveau démarrage du membre du gouvernement marocain semble tomber dans l’oreille d’un partenaire à l’ouïe fi ne et ce partenaire n’est rien d’autre que le Bénin qui aspire à renforcer davantage la coopération avec le Maroc dans le domaine de la santé, a souligné, dimanche à Marrakech, le ministre béninois des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci.

«Nous avons passé en revue les avenues que nous pourrons explorer pour renforcer la coopération entre le Maroc et le Bénin dans le domaine de la santé. Nous avons beaucoup à apprendre du Maroc dans notre effort de restructuration de ce secteur», a déclaré Agbénonci dans une déclaration à la MAP à l’issue d’une entrevue avec le ministre marocain de la Santé, tenue en marge de la 52e session de la conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Pour avoir un aperçu sur les besoins du Bénin en matière de santé publique, il suffit d’un coup d’oeil sur un document de l’OMS intitulé : «Stratégie de coopération avec le Bénin 2016-2019». Selon l’Organisation mondiale de la santé, le Bénin fait face à une grave pénurie de personnels de santé, en quantité comme en qualité et à une mauvaise répartition géographique des agents de santé, qui semblent au demeurant peu motivés. La même source précise que les principaux ratios personnel de santé/population se situent en deçà des normes préconisées par l’OMS, à savoir 1,5 médecin pour 10.000 habitants ainsi que 2,4 personnels infirmiers et 2,9 sages-femmes pour 5.000 habitants. Cette crise des ressources humaines s’explique par le gel du recrutement des agents de santé depuis les années 1980, en dépit d’une timide reprise en 2000, et aussi par des départs à la retraite sans remplacements, explique-t-on dans le communiqué.

Par ailleurs, ce déficit en ressources humaines explique en partie la faible performance du système de santé et le faible niveau des indicateurs de l’état de santé des populations, informe l’OMS. Concernant la formation des agents de santé, il est à noter que le Bénin dispose d’institutions de formation de ressources humaines pour la santé dont les projections ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins du pays en personnel qualifié. Et, c’est le même tableau noir en ce qui concerne la disponibilité des médicaments au Bénin.

«Le pays a opté pour les médicaments essentiels sous nom générique depuis les années 1980 mais plus de la moitié de la population n’a pas accès aux médicaments essentiels. Cette situation oblige les ménages à consacrer entre 60% et 90% de leurs dépenses de santé à l’achat de médicaments. Malgré l’existence d’une centrale d’achat de médicaments essentiels pour approvisionner les populations en médicaments, des pénuries s’observent par moments, obligeant les populations à s’approvisionner sur les marchés des produits de qualité douteuse, comme en témoignent les saisies régulières de médicaments contrefaits sur les marchés ou aux frontières du pays», constate l’OMS.

Dès lors, pour Agbénonci qui a déjà eu des entretiens avec le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, souligne que la coopération maroco-béninoise sera axée sur la formation des médecins et des professionnels de la santé, particulièrement sur les programmes de santé pour la promotion de la veille épidémiologique et la sécurité sanitaire conformément au règlement sanitaire international. Et dans ce domaine, si le Maroc est mieux loti que le Bénin, il est à noter que le royaume est en train, lui aussi, de revoir en profondeur son système de santé au même titre que le Bénin.


Aurélien Agbénonci
Ministre béninois des Affaires étrangères

Nous avons passé en revue les avenues que nous pourrons explorer pour renforcer la coopération entre le Maroc et le Bénin dans le domaine de la santé. Nous avons beaucoup à apprendre du Maroc dans notre effort de restructuration de ce secteur .



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