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Efficacité énergétique. Quel modèle de gestion pour les villes ?

Dans la réflexion qui était au cœur de la 5e édition des Rencontres africaines de l’efficacité énergétique qu’il a inaugurées, Aziz Rabbah s’est senti directement concerné en tant que maire de Kénitra et ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable. 

La 5e édition des Rencontres africaines de l’efficacité énergétique (RAEE) a tenu toutes ses promesses, hier à Casablanca. Le ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable Aziz Rabbah en présence de nombreuses personnalités dont deux de ses collègues maires, notamment Abdelaziz Omari, le maire de Casablanca et Mohamed Seddiki, le maire de Rabat, a fait une allocution en deux temps où il a laissé transparaître ses deux casquettes professionnelles de maire et de ministre. En effet, pour coller tout de suite au thème des travaux des RAEE axé sur «l’éclairage public et les smart cities», deux domaines liés et complémentaires, Rabbah a commencé par revêtir son costume de maire où il se sentait certainement plus à l’aise, plus proche de l’assistance et sans doute plus solidaire de ses collègues présents.

L’éclairage public, 2e poste de dépenses des villes
En tous cas, dès l’entame de ses propos, il a déclaré que «l’efficacité énergétique est un grand défi pour les villes qui veulent aller vers la durabilité». Convaincu que la plupart des solutions à la pollution (70% de la pollution mondiale vient des villes), à l’éclairage public (2e dépense des villes), au transport urbain (1er consommateur d’énergie fossile avec un taux de 37%), aux bâtiments (2e consommateur d’énergie fossile avec un taux de 35%) et à l’industrie (3e consommateur avec 19%) viendront des énergies propres et des villes durables, Rabbah s’est toutefois interrogé sur le modèle de gestion et de gouvernance à mettre en place. «Quel est le modèle de gestion qu’il faudrait instaurer dans les villes marocaines pour y gérer au mieux l’efficacité énergétique ?», a-t-il lancé aux experts présents dans l’assistance, histoire de leur dire que c’est cela le thème sur lequel ils doivent réfléchir et c’est cela qui lui permettrait en tant que maire d’aller de l’avant dans le domaine de l’efficacité énergétique qui peut se révéler un vrai levier pour la croissance économique, notamment à travers les énormes économies qu’elle peut induire. Dès lors, il leur a indiqué quatre pistes de réflexion.

Aller vers la liberté énergétique
Premièrement, concernant la technologie. Selon lui, celle-ci est aujourd’hui disponible et facile d’accès parce que ses prix ont beaucoup baissé. Ensuite, au niveau institutionnel, il a pensé à la SDL comme solution pour la gouvernance. Et dans son schéma, qu’il a déjà discuté, a-t-il ajouté, avec son homologue de Casablanca, Abdelaziz Omari, il ne s’agira plus d’une SDL par ville mais plutôt d’une SDL pour plusieurs villes à la fois. Autrement dit, une SDL multi-villes, qui gérera par exemple l’éclairage public dans différentes villes, ce qui lui permettra de faire d’importantes économies d’échelle en matière d’achat mais également de maintenance. Une piste à creuser ! Troisièmement, Aziz Rabbah a invité les experts à se pencher sur les ressources humaines, une composante nécessaire pour accompagner les transformations envisagées dans le modèle à mettre en place. Outre la technique, ces compétences devront être formées dans le juridique, le management, le marketing, etc…Et cette question est pressante parce que des expériences sont déjà menées sans qu’il y ait ces profils là pour les accompagner. Le maire pense notamment aux villes nouvelles construites, entre autre par Al Omrane où il y a un réel besoin en ce domaine. Quatrièmement, Rabbah pense aussi que le citoyen a droit à une liberté énergétique. Citant les exemples de l’Allemagne où 40% de ses ressortissants utilisent de l’énergie hors réseau et de l’Espagne toute proche où ce ratio se situe à 25%, il a également évoqué ce qui se fait actuellement en matière de liberté énergétique dans le secteur agricole au Maroc où le recours aux pompages électriques s’est fortement développé. Revêtant, cette fois-ci son costume de ministre, il a déclaré que le gouvernement doit accompagner les citoyens vers la liberté énergétique pour deux raisons. La première afin de leur permettre d’acheter la bonne solution. La seconde raison réside dans le fait que l’État va se retrouver obligé de revoir l’équilibre énergétique du pays. D’ailleurs, son département est en train de travailler dans ce sens avec l’ONEE qui doit dès maintenant penser à de nouveaux services qui combleront le manque à gagner ainsi institutionnalisé. Par ailleurs, toujours vêtu de son manteau de ministre, Aziz Rabbah a clôturé la séance d’ouverture des 5e Rencontres africaines de l’efficacité énergétique par quatre annonces. Les projets d’efficacité énergétique sur l’exemplarité de l’État ont déjà démarré, notamment avec l’achat de voitures hybrides et/ou électriques. Les textes relatifs à l’audit énergétique, les normes et le statut de Super Esco de la SIE seront bientôt publiés pour boucler tout l’arsenal juridique sur l’efficacité énergétique. Le 4C Maroc, qui a tenu son conseil d’administration lundi à Rabat, est devenu un centre d’excellence pour tout le continent africain. Le Centre de l’AMEE à Marrakech le sera aussi très prochainement. 



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