Médicaments. Pas de rupture de stocks !

Suite aux rumeurs faisant état d’un manque de médicaments au Maroc, le ministère de la Santé affirme assurer le suivi de l’approvisionnement du marché national.
En réaction à des informations relayées par des médias et des réseaux sociaux faisant état d’une pénurie de médicaments au sein des hôpitaux publics, le ministère de la Santé a sorti un communiqué pour tenter de rassurer les citoyens. Dans ce document rendu public ce jeudi, le département d’Anas Doukkali affirme qu’il assure le suivi de l’approvisionnement du marché national en médicaments et fournitures médicales nécessaires afin de garantir et faciliter leur accessibilité pour les citoyens dans les différentes régions du royaume.
Par ailleurs, si le gouvernement reconnaît un manque d’insuline «dû au non-respect par le fournisseur de ses engagements suite à des contraintes extérieures», il souligne toutefois que celui-ci n’était que temporaire et que des mesures d’urgences ont été prises, dans la foulée, notamment l’acquisition de cette matière vitale auprès d’un autre laboratoire avant de la distribuer dans les différentes régions. «Actuellement, tous les besoins en cette matière sont satisfaits», dira-t-on. S’agissant des produits pharmaceutiques de base, le ministère a souligné que l’approvisionnement des hôpitaux en médicaments est assuré périodiquement, à l’exception de certains médicaments du cancer «en rupture de stock» au niveau international pour diverses raisons. Il est à noter que ces rumeurs circulent dans un contexte particulier où les opérateurs pharmaceutiques cherchent des mesures urgentes et sérieuses pour, disent-ils, sauver le secteur qui comprend aujourd’hui 46 sociétés actives. Les doléances des professionnels tournent essentiellement autour des autorisations de mise sur le marché (AMM), l’encouragement de la fabrication locale et la question des prix au moment où la production locale peine aujourd’hui à tutoyer les 60% contre 80% il y a une vingtaine d’années. Si le chiffre d’affaires annuel du secteur des médicaments tourne actuellement autour de 15 MMDH avec 1 milliard d’euros de consommation, les 11.000 pharmaciens marocains tremblent de peur devant une vertigineuse régression de leur secteur durement impacté par le marché parallèle. Ils en appellent à une prise de conscience de l’importance de leur secteur si stratégique alors que le phénomène des médicaments périmés en provenance de la Chine, de l’Inde et d’Égypte inquiète le chef de gouvernement.
En début de semaine, Saâdeddine El Othmani s’est d’ailleurs saisi de cette affaire qui prend de plus en plus d’ampleur pour nettoyer le marché noir des médicaments qui représente une menace réelle pour la santé de millions de citoyens. Pour ce faire, le chef de gouvernement insiste sur la nécessité d’accentuer le contrôle sur les médicaments de contrebande et ceux périmés et d’interdire leur accès au marché marocain, de favoriser la mise en place d’un système de santé efficace avec moins d’inégalités ainsi que d’accentuer le recours aux médicaments génériques dont le taux de pénétration est actuellement de 38%. Il faut dire que les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont du pain sur la planche puisqu’il revient à ces deux départements de coordonner la guerre d’El Othmani contre la vente illégale de faux médicaments ; une guerre qui devrait être appuyée par de nouveaux textes qui seront bientôt soumis au Conseil de gouvernement.