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MCA-Morocco. Pour une nouvelle génération de centres de formation

Le Fonds Charaka, doté de 100 millions de dollars, servira au financement de centres de formation à travers le partenariat public-privé. 15 projets ont été sélectionnés dans des filières diverses et variées à l’instar de l’agriculture, du tourisme, de la logistique, du bâtiment, de l’artisanat, de l’aéronautique et de la santé.

On ne le dira jamais assez: la gouvernance des projets du Millennium Challenge Account (MCA) est un modèle à suivre pour les différents départements ministériels. Cela ressort clairement des réunions de lancement ou de bilan. Celle du Conseil d’orientation stratégique de l’Agence MCA-Morocco, présidée mardi à Rabat par le chef de gouvernement, ne déroge pas à la règle. Le choix des secteurs à soutenir comme les procédures à suivre montrent la pertinence des choix du programme. Ces derniers puisent justement leur inspiration dans les besoins mêmes du gouvernement et dans les grandes orientations économiques et sociales du pays. Des sujets de première importance comme la formation professionnelle, le foncier industriel et rural, l’éducation et la formation pour l’employabilité. Lors de la réunion de mardi, le chef de gouvernement s’est prononcé sur le bilan actuel des réalisations du pacte, signé en novembre 2015 et mis en œuvre en juin 2017.

Selon Saâd-Eddine El Othmani, il comprend d’importantes réformes structurelles en application des orientations royales telles que la réforme de la formation professionnelle, l’amélioration du système de surveillance et d’analyse du marché du travail. Sont aussi prévues la préparation de la stratégie foncière nationale et la mise en place du cadre légal et organisationnel réservé au renforcement de la productivité foncière. Rappelons que le Compact II porte sur un budget d’aide de 450 millions de dollars, auquel s’ajoute une contribution gouvernementale de 82 millions de dollars, pour un nombre de bénéficiaires dépassant les 800.000. Le Millennium Challenge Corporation (MCC), outil américain d’aide à la croissance économique des pays éligibles, a été mis en place par le Congress en 2004. Le Maroc est le premier pays à en bénéficier avec plus d’un milliard de dollars cumulés entre les deux Compacts. L’allocation des budgets se fait sur la base de la réception des livrables suivant des procédures verrouillées, ce qui fait du programme un modèle de gestion et de gouvernance des projets.

Le royaume exporte aujourd’hui son expérience avec le MCC vers des pays africains, comme l’a indiqué, fort à propos, le directeur-résident du MCA-Morocco. Walter Siouffi a salué le soutien apporté par l’agence MCA-Morocco à son homologue du Bénin dans le secteur de l’énergie, au regard de l’expérience du royaume en la matière, et tout récemment à celle de la Côte d’Ivoire dans le cadre du partage d’expérience et d’évaluation. Le responsable invite à la multiplication de ce genre de partenariats avec d’autres pays africains.

Dans ce bilan d’étape, un focus particulier a été fait sur la formation professionnelle qui bénéficie du Fonds Charaka, doté de 100 millions de dollars. Ce fonds servira au financement de centres de formation de nouvelle génération à travers le partenariat public-privé auquel le MCA accorde un grand intérêt. Un appel à projet a été lancé il y a plus d’un an et aboutira, apprend-on auprès de l’agence du MCA-Morocco, en mars prochain. Pas moins de 15 projets ont été sélectionnés dans des filières diverses et variées à l’instar de l’agriculture, du tourisme, de la logistique, du bâtiment, de l’artisanat, de l’aéronautique et de la santé. Il s’agit d’un nouveau modèle de centres de formation qui s’inscrit pleinement dans les orientations royales y afférentes. La même approche a adoptée pour le foncier industriel qui, dans l’approche MCA, répond au modèle de sites pilotes qui joueront le rôle d’exemple pour ceux insuffisamment valorisés (voir entretien). 


Investissement basé sur les résultats

Le Conseil d’orientation du MCA-Morocco a approuvé un ensemble de décisions concernant essentiellement le guide des procédures relatives à la gestion du Fonds des zones industrielles durables, la seconde partie concernant le guide régissant la gestion d’un Fonds de partenariat de formation professionnelle et la première partie concernant le guide des procédures encadrant la gestion du Fonds du programme expérimental d’employabilité par le biais de l’investissement basé sur les résultats. Dans son intervention, le chef de gouvernement s’est félicité de l’engagement, qu’il a qualifié de «sincère et constant», des différentes parties prenantes pour la mise en œuvre du programme du MCA. Il a exhorté les membres du Conseil d’orientation stratégique du MCA-Morocco et les divers partenaires à poursuivre leur mobilisation afin de soutenir l’agence et à œuvrer, conformément à une approche proactive, pour surmonter les difficultés et les obstacles auxquels fait face le programme.


Abdelghni Lakhdar. DG de l’Agence MCA-Morocco

Quel bilan faites-vous de ce deuxième Compact, près d’un an et demi après son lancement ?
Il y a deux grands volets concernant ce bilan d’étape du deuxième Compact. Primo, l’éducation et la formation pour l’employabilité, qui est déclinée en trois projets à savoir le secondaire, la formation professionnelle et l’emploi. Secundo, la productivité du foncier à travers deux aspects, le foncier industriel et le foncier rural, par le biais de la melkisation ainsi que la gouvernance foncière. Les projets avancent bien, à un rythme satisfaisant. Pour ce qui est de l’éducation secondaire, 90 écoles sont concernés par les projets d’établissements intégrés visant l’amélioration des infrastructures, la formation des enseignants et du staff administratif suivant une approche participative. Cette phase a été achevée pour 34 établissements dans la région Tanger-Tétouan-Hoceima, tandis que 28 dans la région de Fès-Meknès et autant à Marrakech-Safi sont en phase de lancement.

Quid du foncier industriel, qui fait aujourd’hui l’objet de débats sur les procédures d’acquisition et de valorisation ?
Nous sommes partis du constat qu’il y a un problème de gouvernance des sites industriels. La solution que nous mettons aujourd’hui en œuvre consiste à ce que le privé complète l’investissement et se charge de la gestion des zones industrielles. Pas moins de 140 hectares ont été ciblés, entre extensions à Had Soualem et Bouznika et nouvelle zone à Khyayta. En ce mois de février, le Fonds des zones industrielles durables, doté de 30 millions de dollars, interviendra dans une quinzaine de projets de création et d’amélioration des zones existantes pour des services plus appropriés aux entreprises. Quant au foncier rural, nous commençons le processus de melkisation de manière gratuite en simplifiant les procédures. Ainsi, en mars prochain, le chantier de melkisation concernera 51.000 hectares dans le Gharb et 15.000 hectares dans le Haouz.

Qu’en est-il de l’employabilité des jeunes ?
À ce propos, un Fonds pour l’insertion des jeunes, doté de 10 millions de dollars, entre en jeu. Il concerne 12.000 jeunes qui ne sont ni en formation, ni employés grâce à un financement innovant lié à la réussite. Dans ce sens, un appel à projets sera lancé durant ce mois de février. C’est un projet sur lequel plusieurs parties peuvent capitaliser, notamment l’Anapec. Ceci, dans la perspective de mettre en place un observatoire du marché du travail qui conférera une meilleure visibilité dans ce domaine. 



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