Orange. Une 1re Maison digitale au Maroc à l’ASF

Pour les mères célibataires de l’Association solidarité féminine (ASF), présidée par Aïcha Ech-Chenna, la Fondation Orange Maroc a consacré sa première «Maison digitale» au royaume, histoire de les former au numérique.

Étant donné la place accordée au numérique dans ses opérations, le groupe Orange œuvre à allier cet aspect au principe de solidarité honoré par sa fondation d’entreprise. Dans cet objectif, la Fondation Orange Maroc a mis en place le programme d’éducation numérique «les Maisons digitales» accordant une attention particulière à la scolarisation et à la formation des femmes sans qualification et sans emploi dans le but de les rendre autonomes. Le 29 janvier dernier, la première Maison digitale au Maroc a été inaugurée au siège de l’Association solidarité féminine (ASF) en présence de sa présidente Aicha Ech-Chenna et de Christine Albanel, présidente déléguée de la Fondation Orange.

Selon cette dernière, «la fondation agit pour l’égalité des chances dans l’accès au travail. Avec les inégalités entre les hommes et les femmes qui persistent, nous sommes convaincus que la formation numérique peut aider à l’autonomisation des femmes. C’est pour cela que nous avons mis en place cette structure avec pour objectif de former ces femmes sans qualification et sans emploi».

Concrètement, il s’agit de formations numériques étalées sur une période allant de 6 mois à 1 an. Les femmes de l’ASF y apprendront les bases indispensables de l’écriture, le calcul, la prise en main d’appareils numériques tandis que les plus avancées s’y formeront à certains logiciels et aux usages du web. Grâce à ce programme, les bénéficiaires pourront notamment accéder à une activité rémunérée ou même penser à se reconvertir professionnellement. L’ASF qui vient en aide aux mères célibataires a été sélectionnée via un appel à projets lancé par la Fondation Orange Maroc, un choix qui a fait d’elle la première association marocaine à disposer d’une Maison digitale. L’espace qui lui a été consacré a, d’ailleurs, été entièrement rénové puis équipé de tout le matériel nécessaire aux formations (ordinateurs, tablettes, outils numériques…). Les tablettes par exemple disposent d’un contenu éducatif vaste et adapté à l’enseignement dont ces femmes ont besoin. La Maison digitale de l’ASF est ainsi la 200e du genre sachant que la Fondation Orange en a équipé dans 17 autres pays, notamment au Botswana, à Madagascar, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Jordanie, en Tunisie, au Mali, au Niger, au Sénégal, en Guinée Conakry, en République démocratique du Congo, en Inde, en Égypte, en Espagne, en Pologne, en Roumanie et en France. 

Christine Albanel
Présidente déléguée de la Fondation Orange Maroc

Un appel à projet pour d’autres «Maisons digitales»

Qu’est-ce qui a motivé la Fondation Orange Maroc à la mise en place du programme «Maisons digitales» ?
C’est la volonté d’aider des femmes sans qualification, sans emploi et en situation précaire au Maroc.

Pourquoi un partenariat avec l’ASF, quel serait son apport ?
L’ASF se distingue par la connaissance et l’implication sur le terrain depuis de nombreuses années, des bénéficiaires qui correspondent à notre cible, une approche pragmatique de développement des compétences/métiers des bénéficiaires, il ne manquait que l’aspect numérique dans leurs programmes d’apprentissages.

Comment jugez-vous la situation de la femme dans le monde de la formation numérique et à l’autonomisation ?
Les inégalités entre femmes et hommes n’ont hélas pas attendu le numérique pour préexister. En effet, les écarts de salaire entre hommes et femmes peuvent atteindre 77%. Le taux d’activité des femmes n’est que de 22,4% contre 71,6% pour le sexe masculin. Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés principalement parmi les femmes (14,7% contre 8,8% chez les hommes) et les jeunes âgés de 15 à 24 ans. L’éducation constitue l’autre défi de taille. Un tiers de la population est encore analphabète. Le phénomène touche davantage les femmes. Le taux d’analphabétisme est près du double : de 42% pour la population féminine en 2014 au lieu de 22% pour la population masculine. De ce fait, le risque est que le numérique amplifie encore davantage ces inégalités alors qu’au contraire, il peut contribuer à accélérer leur réduction.

Justement, pourquoi avoir choisi ce domaine précisément ?
Parce que le numérique est le cœur de métier du groupe Orange et la solidarité notre raison d’être en tant que fondation d’entreprise, nous avons fait de la solidarité numérique le principe qui guide nos actions de mécénat dans les 30 pays dans lesquels nous sommes présents.

Quels sont les différents axes stratégiques de ce programme ?
Nous allons principalement nous pencher sur les axes de développement relatifs au développement de l’équipement numérique, de l’accompagnement aux femmes et à l’amélioration des contenus pédagogiques afin de les rendre plus adaptés.

D’autres associations partenaires ?
Oui, un appel à projets sera lancé le 4 février, toutes associations avec au moins 5 ans d’expérience de soutien pour une population de femmes sans qualification, sans emploi et en situation précaire peuvent déposer des projets pour créer une «Maison digitale».