Les architectes ne sont pas encore au fait de la réglementation thermique
La ville de Tanger abrite, tout au long de ce weekend, la première session de formation au niveau national au profit des architectes sur le “Règlement thermique de construction au Maroc”, assurée par le Conseil national de l’Ordre des architectes (CNOA), en partenariat avec l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), l’agence allemande de coopération internationale (GIZ), sous l’égide du ministère de de l’Energie, des Mines et du Développement Durable.
Ce programme de formation, qui profite à près de 80 architectes, vise l’uniformisation des bases de connaissances des architectes sur le Règlement Thermique de Construction au Maroc (RTCM) et sa mise en œuvre, ce qui permettra d’acquérir ou de renforcer les compétences des architectes en matière de fondamentaux, des techniques de prise en compte et du processus de vérification de la conformité des projets à la RTCM. «Cette journée est l’aboutissement d’un travail de pratiquement un an de collaboration et de recherche de partenariats afin de mettre en route un processus de formation au niveau de tous les architectes du Maroc», a déclaré à la MAP Azdine Ahmed Nekmouche, président du CNOA.
Si une loi existe sur l’efficacité énergétique depuis 2015, «la majorité des architectes ne sont pas au courant des directives à suivre pour pouvoir réaliser leurs projets» conformément à cette loi, a noté Nekmouche, ajoutant que l’architecte doit être «mise à niveau pour pouvoir drainer tous les autres acteurs du secteur du bâtiment pour qu’il se mettent également à niveau et donner le meilleur produit au citoyen».
Également vice-président de l’Union des Architectes d’Afrique, Nekmouche, a assuré que les formateurs marocains «seront mis à la disposition de l’UA pour pouvoir former nos confrères à travers l’Afrique», ajoutant que «si le besoin est important dans notre pays, il l’est encore plus chez nos amis africains».
Ces journées de formation s’inscrivent en droite ligne des «ambitions énormes» affichées par le Maroc en termes de son mixte énergétique, a noté, de son côté, le Secrétaire général du ministère des énergies et des mines, Mohammed Elghazali, faisant remarquer que cette stratégie énergétique «a été accompagnée par un levier très important, qui est l’efficacité énergétique».
La stratégie prévoit une réduction de la facture énergétique nationale à hauteur de 20% à l’horizon de 2030, a rappelé le responsable, soulignant le bien-fondé de commencer par le secteur énergitivore du bâtiment, qui se dresse en deuxième position en termes de consommation d’énergie, derrière le transport, avec 33% de la consommation nationale.
De son côté, Philippe Simonis, Coordinateur du secteur énergie à la GIZ, a estimé que la mise en oeuvre du décret de 2015 doit passer par les architectes. L’agence allemande a ainsi «des architectes qui se sont portés volontaires», a-t-il dit, ajoutant que ces architectes, une trentaine, «vont dispenser la formation dans les différentes régions» du pays.