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World policy conference. La gouvernance mondiale passée au crible

Pendant trois jours, la onzième édition de la world policy conference a passé au crible des thèmes d’une actualité brûlante sur la gouvernance mondiale, dont les défis économiques des cinq prochaines années. L’émergence d’un nouveau leadership mondial s’impose. Il s’avère aussi nécessaire d’accélérer la révolution digitale.

S’achemine-t-on vers un nouveau multilatéralisme? Pourra-t-on faire face à une nouvelle crise financière? Comment identifier les facteurs de risque? Quelles sont les alternatives? Quels sont les défis pour l’Afrique ? Autant de questions, et bien d’autres, auxquelles ont tenté de répondre les intervenants de la World policy conference, dont la onzième édition s’est tenue les 26, 27 et 28 octobre à Rabat. Les défis sont de taille pour la gouvernance mondiale. L’un des enjeux majeurs que tous les pays doivent prendre en considération dans leur stratégie est sans conteste celui de la révolution digitale. On s’attend en effet à ce que la dimension technologique draine davantage de croissance pour l’économie mondiale au cours des années à venir. Le pari de la répartition équitable des bénéfices de cette nouvelle tendance sur tous les pays est loin d’être gagné. Même les pays les plus pauvres sont appelés à saisir les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies. Il est grands temps de mettre fin aux réticences affichées de part et d’autre sur la place du digital dans l’économie et l’industrie. Rappelons à cet égard qu’en ce qui concerne le Maroc, ce débat est tranché sur le volet économique. Le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy a récemment souligné que la transformation digitale et l’adaptation aux changements numériques accélérés s’imposaient pour le Maroc et l’Afrique. Des changements profonds sont en vue grâce au développement et à l’utilisation des NTIC.

Nouvelle voie
Un autre enjeu est de taille : la nécessité de faire émerger un nouveau modèle de multilatéralisme permettant d’atteindre les objectifs escomptés au niveau mondial. Ainsi, il s’avère aujourd’hui nécessaire de se frayer un nouveau chemin et de trouver une nouvelle voie et un ensemble de règles, de l’avis des observateurs internationaux. Les conflits actuels ne permettent pas d’assurer la stabilité économique et de réaliser les desseins souhaités en matière de développement. À ce titre, la guerre commerciale engagée par les Etats-Unis contre la Chine risque d’avoir des conséquences négatives sur l’économie mondiale. Cette sorte de guerre froide sino-américaine ne laisse pas les analystes indifférents. De grandes responsabilités incombent à ces géants mondiaux. La chine est appelée, entre autres, à faire davantage d’efforts en s’ouvrant aux investisseurs étrangers, tenant compte des plaintes des autres parties, mettant en place de nouveaux principes dont la neutralité en matière de concurrence et la partialité dans la résolution des conflits… S’agissant des Etats-Unis, la nouvelle politique de l’administration américaine, notamment sur le volet des mesures protectionnistes, est pointée du doigt. Rien ne laisse présager que le président américain va changer de position, du moins pour le moment. Les experts tirent la sonnette d’alarme quant au déficit en termes de leadership économique mondiale causé par le retrait des Etats-Unis. Aussi, est-il urgent que d’autres pays reprennent ce flambeau pour donner un coup de fouet à l’économie mondiale. A ce titre, les pays du G20 peuvent jouer ce rôle de leadership, d’après certains spécialistes. Le renforcement de la coopération et de la coordination internationale n’est plus désormais un choix, mais une nécessité pour éviter l’instabilité économique. Une nouvelle crise financière risque de secouer de plein fouet le monde même si certains spécialistes écartent cette possibilité dans les années à venir car le secteur financier a tiré les leçons nécessaires de l’expérience précédente. Mais, nombreux sont les économistes qui n’abondent pas dans la même veine. Les conséquences sont difficiles à présager car aucune crise ne ressemble à une autre. Les banques centrales doivent conjuguer leurs efforts pour éviter la reproduction du scénario de 2008. Une réflexion approfondie est à lancer pour identifier les facteurs d’une nouvelle éventuelle crise (la tension entre la Chine et les Etats-Unis, l’endettement élevé des pays, la récession dans certains pays…).

Les priorités pour l’Afrique
Le continent africain fait face à de grands défis, à commencer par l’accélération du développement économique. Le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, qui a salué la performance de l’économie africaine, estime que l’Afrique doit s’atteler sur plusieurs priorités. Il s’agit en premier lieu de la stabilité politique, de la paix et la sécurité. Ce sont des facteurs essentiels pour consolider le développement des pays africains. Il faut miser également sur la formation professionnelle pour relever le défi de l’emploi surtout des jeunes. L’innovation et la transformation numérique ne sont pas en reste. Tous les efforts seront vains sans l’amélioration du climat des affaires pour promouvoir les investissements nationaux et étrangers et transformer la structure de l’économie africaine.



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