Croissance : Un bilan en demi-teinte pour la région MENA
Le rapport semestriel de suivi de la situation économique dans la région MENA vient d’être rendu public. À travers ce document de la Banque mondiale, les auteurs appellent à accélérer les réformes pour promouvoir la croissance et plaident pour davantage d’investissements dans les nouvelles technologies pour créer des emplois.
Selon ce même rapport, le rebond modeste de la croissance se poursuit au Moyen-Orient/Afrique du Nord, mais la région doit trouver de nouvelles sources de croissance et d’emplois. En effet, la Banque mondiale prévoit une croissance de 2,8% à l’horizon 2020 et encourage de ce fait la région «à prendre le virage de l’économie numérique pour accélérer sa croissance», relate le communiqué relatif à ce document. La croissance économique de la région devrait rebondir à 2% en moyenne en 2018, un taux qui s’élevait à 1,4% en 2017.
La hausse récente des prix du pétrole en serait une explication. Un phénomène qui a profité aux pays exportateurs d’or noir mais a accentué la pression sur le budget des pays importateurs. De même ce rebond modéré, reflète l’impact des réformes modestes et des efforts de stabilisation entrepris dans certains pays de la région.
Du chemin reste à parcourir
Sauf, que le document relève un rythme de croissance jugé insuffisant, notamment pour créer les emplois qui viseront, entre autres, d’absorber une main-d’œuvre jeune plus conséquente. Et pour y parvenir, il est plus que jamais essentiel de développer de nouveaux moteurs de croissance pour atteindre le niveau de créations d’emplois nécessaires.
De ce fait, les auteurs montrent le chemin à suivre pour «libérer l’immense potentiel que constitue une population jeune et instruite si la région parvient à prendre le virage du numérique», pointe la même source. Dans ce sens, les pays devront lancer des réformes plus vastes et audacieuses, et consentir des investissements indispensables dans l’infrastructure numérique. L’enjeu sera d’axer davantage l’éducation sur la science et la technologie, de créer des systèmes de télécommunication et de paiement modernes, et de favoriser le développement d’une économie tirée par le secteur privé en mettant en place des réglementations qui, au lieu de brider l’innovation, l’encouragent au contraire.
«Le chômage est un fléau pour beaucoup de jeunes hommes et femmes de la région. Et le problème des jeunes va continuer de s’aggraver à moins d’en faire un atout. Il faut exploiter la dynamique de croissance actuelle pour accélérer le rythme des réformes et accroître leur ambition. Et s’attacher en priorité à bâtir une économie moderne qui mette à profit les nouvelles technologies et repose sur l’énergie et la capacité d’innovation des jeunes générations», souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Il faut donc se fixer des objectifs précis, dont, notamment, celui de rattraper les économies avancées dans le domaine des technologies de l’information et de la communication à l’horizon 2022. De tels objectifs pourraient effectivement «permettre de rallier les pouvoirs publics, les citoyens et le secteur privé autour d’un programme ambitieux et les inciter à prendre part à un effort collectif indispensable», conclut le document. Cet élan pourrait transformer les économies de la région MENA et permettre à ses millions de jeunes de trouver un emploi de qualité et de contribuer à la croissance grâce à leurs compétences et leur créativité.