Les plages du Maroc placées sous la loupe
Avec le soutien de la fondation à but non-lucratif Heinrich Böll, 40 volontaires ont mené des audits des dégâts sur les côtes nationales allant de Boujdour au sud à Saïdia au nord du royaume, de mars à août 2018. 85% des déchets collectés sont en plastique
Le 15 septembre, journée mondiale pour le nettoyage des plages, judicieusement placée après la fin des congés et la rentrée scolaire, est clairement une opportunité de rendre justice à ces espaces. Par la même occasion, l’association Zero Zbel publie les résultats de son analyse des déchets solides, présents sur les plages marocaines. Inspirée du mouvement international Break Free From Plastic, cette opération a permis l’identification des détritus présents sur les plages via la délimitation des zones analysées, la collecte et le tri des déchets, ensuite leur comptabilisation dans une base de donnée. Au total, 36.280 échantillons ont été caractérisés : leur matière a été déterminée, les types de produits dont ils sont issus, spécifiés et par conséquent leur origine industrielle aussi. À travers cette étude, l’association environnementale Zero Zbel entend acquérir une connaissance approfondie de la pollution des côtes pour ensuite pouvoir recommander des solutions.
Résultats
Comme soupçonné, les déchets plastiques remportent la grosse part de la pollution, (85%) sur les plages du littoral marocain. Leur origine est aussi très concentrée puisque 56% peuvent être répartis en seulement 5 familles de produits (voir infographie). De surcroît, 48% des échantillons dont le logo a été identifié appartiennent à 3 entreprises opérant dans les secteurs de la boisson gazeuse, de l’eau en bouteille et des produits laitiers. Ainsi, dans un contexte où le Maroc est parmi les 20 pays qui rejettent le plus de plastique dans les océans, sachant que ce type de déchets met entre 100 et 500 ans à se dégrader dans la nature, il est urgent d’appréhender la situation et d’y remédier. Afin de mettre sa pierre à l’édifice, l’association Zero Zbel a programmé pour les mois à venir une série d’ateliers de réflexion, autour des résultats de son analyse. L’objectif ultime de ces rencontres sera la publication d’un recueil détaillé de recommandations allant de la réglementation aux pratiques de production et de distribution, en passant par les habitudes de consommation jusqu’au système de gestion des déchets.
