SNEP. Le résultat net subit les “éléments exceptionnels”
Le spécialiste en électrolyse et pétrochimie affiche des résultats plus au moins en hausse. Si, en effet, les résultats opérationnels affiche une nette progression, les bénéfices, quant à eux, ont été grevés de près de 46%. Le management reste confiant.
Conformément au profit warning publié par SNEP le mois dernier, les indicateurs du groupe empruntent des chemins dispersés au terme du premier semestre 2018. Le chiffre d’affaires de la société s’est inscrit en hausse de 9,2% pour atteindre 477,7 MDH. Une performance portée par l’augmentation de 19% des ventes des produits d’électrolyse. Le résultat d’exploitation s’est amélioré de 7,5% à 52,9 MDH.
Selon le management, l’optimisation des charges et l’augmentation du chiffre d’affaires ont permis au groupe de compenser l’impact du renchérissement des prix de matières premières (éthylène +8,2%) et des combustibles (fuel +15,2%). Par ailleurs, la société a indiqué qu’un contrôle fiscal, dont l’impact est de 10,5 MDH, a été neutralisé par une reprise financière de 9 MDH. La croissance aurait pu être appréciée à tous les niveaux, sans la récurrence des éléments exceptionnels du premier semestre 2017.
En effet, le résultat net aurait dû connaître une hausse de 4,1% en glissement annuel. Il a au contraire subi un dégraissage de 45,8% à 30,7 MDH. Une situation imputée à la reprise sur actions auto-détenues pour un montant de 28,5 MDH combinée à la charge d’impôts qui a consisté en l’imputation des cotisations minimales de 2014 et de 2015 pour 7,2 MDH. En effet, SNEP a voulu, en 2017, se donner les moyens de sa croissance. La filiale d’Ynna Holding avait initié la cession des actions auto-détenues via une opération de programme de rachat d’actions sur le marché des blocs. Les fonds dégagés devaient financer le programme de développement du groupe qui vise à doubler la capacité de production. Un programme qui se déroulerait conformément au planning, selon le conseil d’administration du groupe qui note avec satisfaction l’état d’avancement de sa réalisation. Il est à noter que le budget global du développement de la capacité de production s’élève à 430 MDH. D’ailleurs, la première phase d’investissement qui consacre 130 MDH à la modernisation des outils de production pour porter la capacité à 90.000 tonnes de PVC et de 65.000 tonnes de soude a été exécutée dans sa totalité. Le groupe précise aussi que «50% des équipements de cette première phase sont en cours d’installation (Unité de compression de chlore par anneau liquide et éléments pour l’unité d’électrolyse à membrane). Le reliquat étant déjà commandé et en cours d’expédition».
Concernant la seconde phase, de 300 MDH, le financement est en cours de négociation. L’ensemble de ces actions permet au groupe de mieux répondre à la demande locale surtout dans un contexte où le secteur bataille contre les importations de PVC originaire de l’Union européenne et du Mexique. Celles-ci sont déjà soumises à un droit antidumping définitif qui court depuis 2013 pour une durée de 5 ans. Un sursis qui devrait prendre fin en décembre 2018. C’est dans ce sens que le groupe a annoncé la préparation d’une requête relative à la reconduite de ces mesures anti-dumping en collaboration avec le cabinet international Van Bael & Bellis. Pour le reste de l’année, le management de SNEP semble confiant et assure poursuivre la mise en œuvre de son programme de développement et de sa politique de rationalisation. L’équipe dirigeante prévoit même l’amélioration des performances opérationnelles de la société.