Maroc

Mélilia : Vers la suppression du commerce transfrontalier ?

Les opérateurs économiques de la ville redoutent le pire après la décision des autorités douanières marocaines de mettre fin aux activités de la douane commerciale à Béni Ansar.

La décision des autorités marocaines de fermer la douane de Béni Ansar mobilise l’enclave espagnole. Suite à l’arrêt de l’administration des douanes et des impôts indirects (ADII) de fermer le poste douanier de Béni Ansar aux porte-conteneurs, la mobilisation bat son plein pour que les autorités marocaines reviennent sur leur décision. Celle-ci a touché de plein fouet l’état d’esprit des opérateurs de l’enclave, déjà morose. La décision marocaine, justifiée par le souci de développer le port de Béni Ansar et de dynamiser l’économie locale, a déplu aux voisins ibériques.

À cet égard, le ministre des Affaires Etrangères et de la coopération, Josep Borell est attendu le 13 septembre devant la commission du parlement espagnol pour fournir des explications aux élus du PP qui ont réclamé sa comparution. Le Parti populaire, aux commandes à Mélilia, a exigé des solutions immédiates et a critiqué le «silence» du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Le PP veut que le chef de l’Exécutif espagnol réagisse face à ce «contentieux» non annoncé, selon le chef de l’opposition espagnole, récemment porté à la tête de la formation de droite. Pablo Casado a exhorté le gouvernement central à explorer toutes les actions diplomatiques possibles pour une réouverture «immédiate» de la douane commerciale.  

Sur ce même registre, le PP a invité les ministères des Affaires étrangères de l’Économie des deux pays à se pencher sur des solutions pour résoudre «ce problème inédit depuis 60 ans». La formation de droite a même laissé entendre que ce problème est nuisible non seulement aux intérêts économiques de Mélilia mais aussi «aux relations diplomatiques entre les deux pays».

Certains médias locaux ont rapporté qu’une réunion devrait avoir lieu ce mercredi au niveau central afin d’étudier les mesures à même de contourner la décision marocaine. De leur côté, les opérateurs économiques de la ville ont enchainé les réunions avec les autorités locales. Les commerçants ont estimé que cette «décision unilatérale» aura un impact négatif sur les relations de bon voisinage que maintenait l’enclave jusqu’à présent avec le Maroc. Mais c’est le volet économique qui préoccupe le plus le secteur commercial de Mélilia.

Cette décision entrée en vigueur le 31 juillet dernier, ne tardera pas à avoir des répercussions sur l’économie déjà fragile de cette enclave qui dépend en grande mesure de son entourage marocain. L’alarmiste président du gouvernement de Mélilia a évalué les pertes à quelques centaines de millions d’euros. Une estimation surréaliste vu que cette activité représente à peine 10% des marchandises débarquées dans le port du préside. Pour sa part, le parti de centre droite Ciudadanos s’est demandé si le chef du gouvernement ira jusqu’à effectuer une visite à l’enclave suite à cette mesure prise et ce pour rassurer la population et les opérateurs de la ville.

De fait, l’inquiétude voire la psychose s’est emparée de toutes les composantes du préside. Dans un article, le site local www.melillahoy.es parle d’une «mort annoncée» de l’économie de Mélilia. Le média croit savoir, de sources proches de la chambre de commerce de Nador, que la prochaine décision des autorités marocaines sera de mettre fin au commerce transfrontalier. Des opérateurs de l’enclave ont mis en garde contre les intentions des autorités marocaines d’en finir, une fois pour toute, avec le passage des fardeaux et des véhicules transportant des marchandises dites de contrebande. À suivre !  



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