Port de Casablanca : Brouille dans le système BADR

Des transitaires dénoncent un bug dans la dématérialisation des procédures douanières plutôt que dans le système d’exploitation de Marsa Maroc. La cotation manuelle retarde également les délais.
La situation actuelle du port de Casablanca est assez chaotique. Les retards et les pertes sèches des opérateurs déchaînent les passions. Et si beaucoup pointent du doigt le nouveau système d’exploitation mis en place par Marsa Maroc, certains transitaires estiment quant à eux que ce sont au contraire les systèmes douaniers, BADR et Portnet qui sont à l’origine du cafouillage. «Le système Portnet n’est pas mis à jour», explique un transitaire.
La programmation des conteneurs en subi les conséquences. Quand l’inspecteur des douanes demande des visites physiques, les conteneurs sont stockés dans la zone du nouveau terminal. «Alors que le système affiche une date de récupération de marchandise, celle-ci est complètement faussée puisque les manutentionnaires sont submergés et reportent les visites . Il faut ajouter à cela des bugs dans la dématérialisation. En effet, lorsque la déclaration est déposée par le transitaire via le système dématérialisé, il faut quand même se déplacer chez l’inspecteur», ajoute notre source. En somme le système BADR ne reconnaît pas les inspecteurs installés dans un secteur, et donc tout le processus de dématérialisation perd son essence puisque cela impose des démarches administratives «physiques à accomplir». Le déclarant est toujours obligé de se déplacer dans un guichet bancaire pour déposer sa demande avec le formulaire de Déclaration Unique de la Marchandise et la récupérer une fois signée par le délégataire, dont la signature doit être impérativement déposée et validée auprès des services de la Douane.
Le système BADR (Base Automatisée des Douanes en Réseau) est le nouveau système de dédouanement en ligne des marchandises , tant à l’importation qu’à l’exportation. Il est sensé prendre en charge la totalité des procédures douanières tout en intégrant des concepts nouveaux tels l’anticipation et l’interactivité avec l’opérateur. D’ailleurs, plusieurs établissement bancaires, en collaboration avec la Douane, la signature électronique des cautions bancaires sur le système BADR (Base Automatisée des Douanes en Réseau). Sauf qu’apparemment, la machine ne semble pas huilée, avec en plus, une cotation manuelle de la marchandise (estimation de la valeur en douanes, un mécanisme normalement automatique prévu dans le système BADR), ce qui engendre encore plus de retards. En outre, certains mécanismes informatiques sont rédhibitoires, comme les documents électroniques à charger sur le système informatique qui doivent être de type PDF avec une taille maximale de 2 Mo. Autrement, le document en question ne sera accepté. Un message de rejet sera affiché. Mais encore faut-il rappeler que l’ADII avait lancé le système BADR pour une «une phase pilote», nécessaire à la familiarisation des déclarants et des opérateurs avec ce processus, le dépôt des déclarations sous format papier continuera à être exigé. À l’issue de cette période d’essai, la solution sera généralisée progressivement aux autres catégories de régimes douaniers