Bouteflika… un cinquième mandat à l’horizon ?
Verra-t-on le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, présenter sa candidature pour un cinquième mandat aux commandes du pays ?
A 81 ans, et très diminué depuis un AVC en 2013, Bouteflika ne fait presque plus d’apparitions en public, ni de déclarations. En fauteuil roulant et pourtant très fatigué, l’actuel président algérien pourrait tout de même se voir poussé à briguer un nouveau mandat.
C’est que la sphère l’entourant ne cesse de multiplier les appels dans ce sens en soufflant à qui veut l’entendre qu’un nouveau mandat de Bouteflika est une quasi-certitude. Le parti du président, le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et son principal allié, le Rassemblement national démocratique (RND), ont appelé Bouteflika de façon insistante depuis avril dernier à « poursuivre sa mission ». Ont suivi, entre autres, les islamistes du Rassemblement de l’Espoir de l’Algérie (TAJ), autres alliés, ou la centrale syndicale UGTA, l’ancien syndicat unique.
« Tous les signes extérieurs tendent à prouver qu’à la tête de l’Etat algérien, un très petit groupe de personnes très puissantes pousse en faveur d’une réélection du président en place », a déclaré Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Paris-I, dans une déclaration à l’AFP. Selon l’historien spécialiste des questions du Maghreb, « il semble ne pas y avoir de contre-pouvoir à la tête de l’Etat », susceptible d’empêcher un 5e mandat.
Si, pour certains, la déclaration de l’inaptitude de Bouteflika à gérer un pays devient une nécessité de premier ordre, d’autres cependant gardent vraisemblablement la conviction que l’actuel président algérien peut être réélu dans les mêmes conditions –pour le peu inhabituelles- qu’en 2014. L’Algérie était en effet sortie des présidentielles avec un président invisible pendant toute une campagne animée par les proches de ce dernier, mais réélu haut la main à 81,5% des suffrages.
Il ne fait « aucun doute que le président Bouteflika veut finir ses jours au pouvoir » et les appels du camp présidentiel visent à « neutraliser d’éventuelles autres candidatures », a déclaré aux médias Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid et l’un des principaux pourfendeurs du 4e et désormais du probable 5e mandat.
Par ailleurs, la situation du pays est une donnée importante dans ce débat. Ce sont 40 millions d’habitants qui se trouvent aujourd’hui sous le coup de la baisse des prix du pétrole et l’important chômage des jeunes (30%).